Après le départ de Deeder Zaman d'Asian Dub Foundation, il était clairement évident, au vu de la tournure stylistique prise par le combo, que le frontman apportait la touche plus reggae / dub qui faisait frémir sur Community Music ou R.A.F.I. Avec son second album Pride Of The Underdog, c'est un peu comme si le musicien confirmait cette sensation et se faisait plaisir en oscillant entre différents styles.

Ca commence doucement avec "Delgado Riddim", titre clairement reggae qui donne le ton de l'album : Chaleureux, reposant et dans une véritable mouvance positive ("Baby I Love You So", "Roots Man", "Jesus" ou "Brothers and Sisters"). Le reste des compositions est relativement riche sur les ambiances ou sonorités puisque l'impression d'un même titre ou d'une réutilisation des riffs / sons n'est absolument pas présente du fait de compos comme "Trixa", "Want To Know" ou "Us and Us".
Le ton du MC semble plus maitrisé, réduisant cette sensation d'urgence qui ressortait lors de son passage au sein de Asian Dub Foundation. Il se démarque notamment sur "Us and Us" (aux influences clairement hip-hop), "1 Call" ou encore "Humble", notamment grâce aux modulations de sa voix et au développement d'atmosphères captivantes, secondé par Dennis Rootical (Iration Steppas) et Passion.

Ceux pour qui le reggae se résume à Jimmy Cliff et Bob Marley risquent d'être décontenancés par Pride Of The Underdog. En effet, la partie issue de ce style se limiterai aux rythmiques (véritablement mixées avec de la Dub, ralentissant le tempo comme sur "Trixta" ou "Brothers and Sisters") et au chant de Deeder Zaman. On reste en effet le plus souvent sur un croisement hybride entre Asian Dub Foundation et du Reggae.

Alors quid de Pride of the Underdog ? Un album plaisant, clairement, mais j'avoue qu'il manque peut être légèrement de titres comme "Us and Us" ou "Want To Know" (très ADFien). Véritablement orienté reggae, dub et world music, ce second opus n'en oublie pas de démontrer une énorme capacité d'écriture et de composition.