Pas trop amateur de Black Metal à la base, ce disque m'a secoué. Certains titres sont vraiment malsains, et nous plonge dans un univers obscure.
Deathspell Omega
Black Metal
Paracletus
Chronique
En apparence, Deathspell Omega semble avoir atteint son apothéose sur Fas - Ite, Maledicti, in Ignem Aeternum. Cet opus avait en effet un énorme potentiel caché derrière une musique et une réflexion intellectualisée au possible. Avec Paracletus, dernier volet de la trilogie entamée par Kenöse, Deathspell Omega poursuit son voyage initiatique jusqu'aux limites de l'âme : Dissonances, chant guttural, succession sans formes de sons, la musique des français pose en notes ce que certains souhaiteraient sans doute exprimer en mots.
Allant jusqu'aux hurlements infernaux de Phosphene, bien plus malsains et virulents que ne le laisserait présager ce phénomène, l'hydre multi-facettes joue avec l'esprit humain (Devouring Famine) lorsqu'elle ne dévore pas en quelques partitions les dernières parcelles de bien-être qui flottaient autour. Aussi ardent que son artwork, Deathspell Omega ne s'encombre pas d'une ambiance glaciale et préfère lâcher une musique viscérale, bien plus malsaine et épique (Wings Of Predation) lorsqu'elle ne cherche pas les sentiments. Deathspell Omega porte sa voix haut et fort, gronde de manière assommante sur 42 trop courtes minutes. Paracletus se déroule en effet trop vite, titres et mélodies - bien plus présentes - se succèdent sans temps mort et à peine lancé, le disque se termine sur les dernières secondes de Devouring Famine. On n'en retiendra, les premières fois, que quelques bribes de musique, lançant et relançant sans cesse la lecture jusqu'à apprivoiser ce cru 2010.
Depuis les deux derniers LPs, le combo se produit avec une puissance qui ne cesse de s'accroitre, malgré un effet de surprise passé depuis longtemps. C'est un peu le reproche principal de cet album : avoir autant de facettes qui s'imposent et pourtant surprendre assez peu dans l'ensemble. Même si quelques nouveautés font leur apparition (dont le chant en français sur Epiklesis II), la majeure partie de l'œuvre ne surprend pas, Deathspell Omega ayant dévoilé une grosse partie de son jeu sur Kenöse et Fas - Ite, Maledicti, in Ignem Aeternum.
Le débat peut toutefois devenir houleux sur le chant en Français, qui peut au premier abord casser toute l'ambiance posée efficacement sur cet album. Chacun y trouvera son compte, mais l'effet s'avère à double-tranchant, et ce même si les instrumentations qui suivent font rapidement oublier ces passages (les cuivres sur Epiklesis II). Comme toujours, les multiples références aux différentes fois sont légions, que ce soit sur les titres (Epiklesis, Paracletus, Apokatastasis Pantôn, etc) ou via les lyrics, ce qui donne une musique toujours aussi réfléchie derrière ce masque animal. Elle n'est en rien réservée à un groupe spécifique, mais peut s'avérer beaucoup plus difficile à assimiler que certaines récentes sorties plus rentre-dedans.
Fin de la trilogie, Paracletus n'est peut être pas celui attendu par les différentes religions mais la richesse de cet opus dévoile une personnalité intense qui n'a, comme toujours, que faire des barrières.
Les critiques des lecteurs
Pas trop amateur de Black Metal à la base, ce disque m'a secoué. Certains titres sont vraiment malsains, et nous plonge dans un univers obscure.
Ici, on nous propose un black malsain, technique avec un petit côté progressif et résolument moderne. Le tout avec un impressionnant talent de composition et travail sur les ambiances.
Réservez au moins 5 écoutes, l'album est très dense, trop dense mais résolument bon.