Les bon films humoristiques basés sur des metalleux, c’est un peu comme les "demain j’arrête de boire" d’un lendemain de soirée un peu trop arrosé : on n'y croit plus vraiment. Sceptique mais curieux et alléché par quelques trailers biens branlés, on profite d’une première française pour aller voir le film au festival de L’Absurde Séance à Nantes.
Petit aparté pour les non nantais : l’Absurde Séance c’est une séance, une fois tous les 15 jours, dédiée au ciné alternatif (gore, séries B voir Z, films débiles, films WTF...) le tout avec une ambiance (oui, dans un ciné) qui peut amener une salle entière à scander "Le lance flamme, le lance flamme" quand ce foutu héros n'a pas encore joué de son engin de mort au bout d'une heure de film.
Pour Deathgasm la salle est quasi pleine, comme d’hab' le public compte pas mal de ces chevelus aux atours noirs nommés metalleux. Monsieur le réalisateur Jason Lei Howden tu n’as pas intérêt à te planter si tu veux pouvoir venir un jour au Hellfest.
Et ça parle de quoi? Pour éviter tout spoil on va la faire courte. Un metalleux vivant chez son oncle et tante catho décide de monter dans son garage un groupe avec un autre fan de metal et deux nerds. Après avoir exploré la maison d’un musicien mythique ayant joué dans un groupe culte, il découvre une partition maléfique capable d'invoquer un démon, puis ils devront se défendre face à une secte satanique voulant gouverner le monde. Avec un pitch pareil on ne va évidemment pas sortir la tête plein de questions sociologique ou politique sur le devenir de l'humanité, non, là c’est plus un rôt bien gras suivi de rires qui le sont tout autant.
Deathgasm c’est bien évidemment débile (beaucoup), irrévérencieux (un peu), abusif (souvent) mais c’est surtout bien fait. Le réalisation a bossé sur les effets spéciaux de grosses productions (The Hobbit, The Avengers ou encore Prometheus) et pour son film, malgré un petit budget, les effets spéciaux sont plutôt costaux. Le film a d'ailleurs une esthétique proche d’un Scott Pilgrim, donc plutôt moderne, même si niveau référence on va taper dans les centaines de films d’horreurs à petit budget des années 80 / 90, dont les plus élaborés comme Evil Dead 2 ou Braindead. Mais là où le film réussit son coup, c’est surtout sur l’humour, tant sur les blagues de ces metalleux ostracisés dans leur lycée du fait de leur différence, que sur les situations WTF et les morts forcément gores. Le film évite l'écueil de tout lâcher dans les premières minutes comme un lycéen pour distiller ses blagues (et les renouveler) tout au long du film.
DEATHGASM (oui en majuscule, car les minuscules c’est pour les minous, en tout cas c’est c’est ce qu’ils disent dans le film) c’est une énorme dose de fun bien débile, des mecs qui se font arracher la colonne vertébrale et un second degré assez décapant sur le milieu Metal et nerd. Le tout est réalisé par un passionné qui à chaque instant semble rendre hommage à la fois à la musique qu’il aime (et son passé de metalleux) et son amour du film d’horreur / débile. Donc oui, ce film vaut le détour, enfin sauf si une décapitation avec 20L d'hémoglobine ne vous lâche pas un sourire satisfait ou si vous trouvez que le pentagramme au fer rouge sur le front de Glenn Benton (Deicide) est un VRAI truc de metalleux.
PS : évidemment la BO est cool, avec des gros groupes comme Emperor mais aussi plein de groupes un peu obscurs comme Bulletbelt, Beastwards, Nunslaughter, ...
A écouter : A voir entre potes!