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Biographie

Deafheaven

Deafheaven se forme en 2010 et est originaire de San Francisco. Derek Prine (Basse), Trevor Deschryver (Batterie), Nick Bassett (Guitare), Kerry McCoy (Guitare) et George Clarke (Chant) décident de jouer un Black-Metal Atmosphérique très personnel, inspiré du Post-Rock et du Screamo avec des groupes comme EnvyGodspeed You Black Emperor, ou Xasthur. Le succès du groupe est immédiat car après une démo en 2010, Deafheaven signe chez Deathswish pour un premier ep en 2011, mais surtout Roads To Judah qui fait beaucoup parler d'eux sur le web. Très loin des standards du Black-Metal et ayant signé sur un label de Hardcore, le groupe tourne aux côtés de groupes tels que Touché Amoré, Torch Runner, Ken Mode et même Kylesa. En 2012 et 2013 le groupe subit de large modification au niveau de son line-up ce qui pousse Kerry et George à continuer sous la forme d'un duo du moins pour les création studio. Après en split avec Bosse-De-Nage en 2012, Deafheaven donne une suite ambitieuse à leur premier album nommée Sunbather. Encore une fois édité par Deathwish en 2013, ce second album consacre le groupe à une renommée internationale toujours plus grandissante.

16.5 / 20
16 commentaires (15.13/20).
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Ordinary Corrupt Human Love ( 2018 )

J'ai découvert Ordinary Corrupt Human Love sous une trentaine de degrés, par un soleil éclatant qui dardait du matin au soir. Rien ni personne n'échappait à ses intraitables rayons, venus charrier les yeux et réchauffer la peau. Je crois que je n'aurais pas pu rêver mieux.

Cet album aurait pu se nommer Sunbather 2. Il n'en est pas la redite mais le prolongement, et pourquoi pas l'inverse dans une certaine mesure. La jaquette rose d'il y a 5 ans dissimulait un album Post Black teinté d'Emo et de Post Rock. On serait tenté de dire que ce dernier disque a choisi le contre-pied, reléguant le tremolo picking au rang d’outil venu servir des riffs éloignés du spectre Metal. Sunbather illustrait bien sûr cette tendance, mais il n’était pas allé jusqu’à flirter de si près avec des thèmes rappelant par exemple Tiny Moving Parts ou Modern Baseball (Canary Yellow). Non contentes de distiller des nappes hautes en couleur, les grattes de Kerry McCoy et Shiv Mehra prennent désormais une importance nouvelle dans les arrangements, transitions ou solos. Et pourquoi donc ? Elles sont plus Rock, le mot est lâché. Impossible d’en douter sur le final de Canary Yellow, de Glint ou encore sur l’envolée incroyable de Worthless Animal qui laissent entrevoir du groove, des racines quasi-Bluesy et des bends Hard Rock. 
Sans oublier ces lignes de chants clair plus présentes que jamais, comme des chœurs masculins concluant Canary Yellow (quel titre décidément), un duo de George avec Chelsea Wolfe (ceci dit loin d’être inoubliable voire malheureusement sous-exploité vue l'invitée). Les Américains savent s’éparpiller sans se perdre et sont allés piocher de bonnes idées encore plus loin que jusqu’alors. 

Ces nouveaux horizons pourront en dérouter quelques uns, mais on sent que l'ADN des gars de San Francisco contenait depuis longtemps ces possibles incartades. Non Deafheaven n'est pas True Metal et ne s'est jamais revendiqué comme tel. Arty oui, hipsters admettons, mais surtout touche à tout, les musiciens osent s'ouvrir encore un peu plus sans en devenir putassiers. George hurle toujours autant dans son micro, la batterie n’hésite pas à faire rugir le vacarme, le groupe a simplement l’intensité en ligne de mire plutôt que l’agression. 

Et comme à leur habitude, pas d'esbroufe. Les Californiens ne nous servent pas un patchwork mal dégrossi d’influences multiples, mais soignent leurs développements, affinent leurs transitions désormais plus naturelles et souvent inclues dans les morceaux. You Without End, intro de son état, prend sept bonnes minutes pour asseoir l’ambiance à renfort de piano et de spoken word. Et le pire, c’est que ça fonctionne. Les temps lents de Ordinary Corrupt Human Love ne sont pas générateurs d’impatience et contribuent totalement à l’atmosphère générale.
Les pièces plus étendues quant à elles nous transportent sans peine sur une dizaine de minutes, sans avoir le sentiment de perdre son temps. On en parlait plus tôt, les guitares ont pris du galon et on trouvera systématiquement sur Honey Comb, Canary Yellow, Glint et Worthless Animal un moment crucial, une rupture, un riff venu rebattre les cartes avec une poignée de notes placées au bon endroit, et sans obsolescence programmée pour trois écoutes. 

Après quatre albums, chacun a minima très qualitatif, Deafheaven n’a pas encore sorti le pilotage automatique et prend des risques sur chaque sortie. Plus aventureux que New Bermuda, Ordinary Corrupt Human Love affirme haut et fort qu’il est l’oeuvre de cerveaux peu prévisibles et en ébullition. A peine sorti, on ne peut que déjà baver sur un cinquième disque prêt à nous emmener Dieu sait où. Prions, pour que le Soleil brûle encore ardemment et pour de longues années dans les cieux de Californie. 

A écouter : Canary Yellow, Glint, Worthless Animal
16 / 20
18 commentaires (16.89/20).
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New Bermuda ( 2015 )

Difficile d'imaginer la pression de Deafheaven face à l'attente générée par le successeur de Sunbather. Car malgré son jeune âge, la formation a déjà enregistré deux disques considérés comme des classiques et a réussit à populariser un genre extrême et peu reconnu, le Post Black Metal ou Blackgaze (selon l'approche). Avant la sortie de New Bermuda, les rumeurs allaient bon train, et l'artwork sombre de l'album semblait annoncer une direction plus «Metal» tandis que tous les amateurs craignaient que le groupe ne tombe dans la redite en enregistrant un «Sunbather II». 

New Bermuda, plus proche de Road To Judas, impose donc un rythme différent de son prédécesseur, sans les interludes qui lui permettaient de prendre son temps, de se prélasser au soleil, de s'étirer de tout son long. De la même manière, les mélodies si lumineuses semblent à première vue avoir été reléguées au second plan au profit d'un riffing agressif. Comme plongé dans une pièce obscure, l'auditeur doit s'investir réellement, s'habituer à cette nouvelle ambiance pour comprendre toutes les subtilités de ce nouveau disque.

Loin de proposer des structures musicales simplistes, Deafheaven prouve son talent en composant des riffs, certes inspirés par le Black Metal traditionnel voire par le Thrash, qui ne sont jamais dénués de mélodies goûteuses et originales. Les accalmies quant à elles, bien que moins nombreuses, sont la clé qui permet de déchiffrer cet album, comme le prouve « Luna ». Que leur construction se fasse progressivement, lors de l'introduction de « Come Back » par exemple, ou qu'elles soient coupées brutalement, lors des premiers instants de « Baby Blue », elles n'ont jamais parues si maîtrisées et à propos. La capacité du groupe de se renouveler, de piocher dans de nombreux genres musicaux afin de les assimiler pour produire une œuvre personnelle et assumée est plus que jamais d'actualité et lui permet de ne pas tomber dans la redite et de se détacher de ses influences.

C'est bien ce dernier point qui permet à New Bermuda de passer du bon à l'excellent puisque le groupe, grâce à cette maîtrise artistique en constante croissance, continue de livrer une musique personnelle tout en innovant en permanence. Impossible alors de ne pas penser au solo de guitare présent sur « Come Back », véritable ode au monde des guitar heroes, Kirk Hammett en tête. La conclusion de l'album, « Gifts For The Earth » nous apporte d'ailleurs la confirmation que Deafheaven fait ce qu'il veut et le fait bien puisque le groupe nous offre un véritable voyage où se mêlent le Rock Alternatif, le Post Rock, le Black Metal et bien d'autres genres sans que la structure de l'ensemble ne perde sa cohérence. 

De la même manière que ses compères, George Clarke s'offre à l'auditeur. Son chant et son écriture ont évolué et on le sent une fois de plus habité par ce qu'il hurle avec tout autant de rage que de tristesse. Ses paroles magnifient la vie moderne, l'utilise, la mystifie parfois, sans pour autant se baser sur des images aussi simples qu'il ne l'a fait par le passé. 

Deafheaven revient donc en prouvant leur maturité artistique et c'est bien là leur grande force. Sunbather était l'album de l'adolescence, de la volonté d'échapper au quotidien, jugé morne, ennuyeux et brutal. Bouleversé par la violence économique du monde, le groupe ne souhaitait qu'une chose et l'affichait clairement : vivre décemment. Ce qui a été conçu comme une manière de se libérer artistiquement est devenu, par la force des choses, une libération de fait puisque le succès de l'album leur a permis de fuir ce monde qu'ils haïssaient. 

Mais on est contraint, à l'écoute de New Bermuda, de se demander si les musiciens se sentent véritablement mieux puisque les problèmes ancrés dans leur âme et leur esprit semblent ne jamais vouloir disparaître totalement. Grâce à leur maturité artistique, Deafheaven choisit de hurler la vie, sa beauté et sa laideur, en s'assumant pleinement. Faisant fi des critiques, le groupe s'abandonne à l'auditeur et nous parle directement, librement. A vif, écorchés par leur existence, les musiciens se lancent dans la seule catharsis qui leur soit offerte : créer l'album le plus personnel qu'ils puissent écrire à ce moment précis. De ce point de vue là, New Bermuda est un album parfait.


A écouter : L'esprit grand ouvert, le coeur dans la main
17.5 / 20
32 commentaires (18/20).
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Sunbather ( 2013 )

Qui aurait pu réellement prédire l'incroyable succès de Deafheaven en 2013? Probablement personne en dehors des madames irma du dimanche. Et pourtant, Sunbather est l'un des albums qui fait le plus parler de lui sur les internets et récolte les critiques élogieuses comme les foudres des puristes. Les mélomanes de tous bords en parlent, preuve que Deafheaven est désormais bien loin d'être un groupe cantonné à la scène Metal ou Hardcore. Pire pour certains, des gens complètement étrangers à ces milieux l'écoutent, l'encensent, le détestent parfois. Le disque en éclipserait même certaines grosses sorties de l'année comme Kveikur de Sigur Ros ou Vertikal de Cult Of Luna. Il n'en faut pas plus pour alimenter la machine et casser du sucre sur le dos d'un groupe décidément bien à part.

Car oui, plus que jamais, Deafheaven fait son truc à part, bien loin des clichés du Black Metal et du Post-Rock, larguant définitivement son amarre d'une étiquette Post Black Metal évoquant beaucoup trop souvent Wolves In The Throne Room. Certes la filiation est inévitable, quoique vu les bougres, ça ne m'étonnerait pas qu'ils n'aient jamais entendu la moindre note du duo d'Olympia, mais l'approche est ici bien différente, servie par les influences Shoegaze palpables (The Pecan Three) se retrouvant même dans la pochette relativement osée, son chant arraché et émotionnel davantage proche du Screamo (Vertigo), mais aussi et surtout cette insistance sur des mélodies Emo / Post qu'on ne verrait jamais dans un disque du genre (Irresistible). Et c'est bien tout cela, cette approche expérimentale unique, personnelle, qui fait de Deafheaven un groupe complètement singulier dans le paysage musical actuel. Ainsi, Sunbather est un cran au dessus Roads To Judah qui était déjà incroyable, parce qu'il se trouve complètement détaché de ses influences et qu'il maîtrise et affirme encore mieux sa démarche haut et fort. Voyez donc Sunbather comme une apogée luminescente, comme le rayonnement d'un halo qui touche au sublime.

Sunbather est une œuvre gavée de feeling, de celles qui brisent le corps, arrachent le cœur et déchirent l'âme. L'affrontement entre le gouffre des ombres et cette pâle luminosité qui s'en échappe est constant. Les cris se fracassent sur ces guitares de verre, la batterie se déchaîne dans une violence cathartique et se heurte à la clarté et aux couleurs chaudes des mélodies. Cette dualité demeure immuable, alimente toutes les ramifications de l'œuvre Deafheaven, dans les moindres nervures, pour découler sur des idées aventureuses, une discordance des genres qui abouti à une approche unique que personne n'avait encore osé effleurer. C'est sans doute là d'où vient tout le paradoxe de cet album que certains jugeront comme difforme parce que autre, parce que trop expansif, calculé ou n'auront tout simplement pas connu l'œil du cyclone. Car Sunbather est un disque bouleversant, comme il en sort à peine une poignée par année. Dans la cruauté indicible des blasts et des vocalises torturées de Dream House, sublimées par les mélodies Emo / Post de fin ou sur le chaleureux Irresistible, dans la grandeur des riffs piqués dans la chair de Sunbather recouverts d'un brouillard glacial, dans les grincements Noise ou les accalmies Ambient / Folk de Please Remember déclamées par Neige d'Alcest, dans la pièce maîtresse et anxiogène qu'est Vertigo dont les guitares s'envolent vers les astres, dans le bourdonnement sourd de Windows, et dans les derniers éclats au piano de The Pecan Three sur un final Post-Hardcore les nerfs à vif, Deafheaven se magnifie par un élan de grâce, subjugue par une violence âpre et froide, saisi aux tripes et trouble notre être.

Deafheaven transforme l'essai avec son second album. Bien plus qu'un coup de chance avec Roads To Judah, le duo américain fait table rase avec Sunbather qui fait autant l'effet d'une tornade médiatique qu'un séisme à son écoute. C'est le genre de disque qui marque durablement, qui peut nous faire dire que les choses ne seront plus jamais les mêmes. Sunbather fera date et on s'en souviendra encore pendant des années, n'en déplaise aux puristes qui pourront bien s'étouffer de leur propre ego endurci. Par contre, ce qui va être très difficile, c'est de succéder à un pareil édifice qui tutoie la perfection.

Split avec Bosse-De-Nage ( 2012 )

Il n'y a pas 36 façons de réaliser une reprise d'un groupe. Soit on applique à la lettre la formule du groupe que l'on reprend à la note près et avec le même son, soit on fait une reprise à sa manière et ce, en général de façon assez personnelle. La seconde option est bien sûr nettement plus intéressante d'un point de vue artistique.

C'est cette seconde option qu'à choisi Deafheaven afin de réarranger Punk Rock-Cody des célèbres Mogwai issu de Come On Die Young paru en 1999. On n'en attendait pas moins du prometteur groupe originaire de San Francisco qui avaient fait sensation en 2011 avec leur premier album Road To Judah. Deafheaven transforme donc le matériaux de base, se l'approprie et le transcende de manière à ce qu'il revête une forme noire et brute. Mais le groupe sait garder la beauté encrée au cœur de la magnifique composition de Mogwai, avec ces notes posées comme un tapi de roses, en y ajoutant le piquant, la violence qui tutoie les montées célestes. De l'art de créer une œuvre sombre et majestueuse.

Quant à Bosse-De-Nage, voisin de palier des Deafheaven, ils restent dans ce qu'ils saivent faire de mieux, à savoir un Black Metal Atmosphérique à la Wolves In The Throne Room aux confins du Post-Rock, paré de lentes progressions et chargé en ambiances. Les débuts de A Mimesis Of Purpose sont élégants et raffinés, avant que ne charge une batterie frondeuse qui explose littéralement les nuages de guitares et la voix lointaine de son leader qui résonne comme une âme perdue dans les tumultueux remous du Styx. Encore une fois, il s'agit ici de confronter halo lumineux et voile nocturne et saisir cet instant où les deux entrent en confrontation. A Mimesis Of Purpose est trop court pour véritablement s'emporter, mais donne un bon aperçu de ce dont est capable Bosse-De-Nage sur son excellent album longue durée, III paru l'année dernière.

On conclura que Deafheaven et Bosse-De-Nage livrent là un split intéressant, travaillé et immersif, joliment orné d'un artwork qui symbolise au mieux l'agitation qui règne dans ces deux morceaux. Deux groupes qu'il est vivement conseillé de découvrir.

17 / 20
15 commentaires (15.07/20).
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Roads To Judah ( 2011 )

Le Black-Metal n'appartient plus à une élite et ses pauvres bougres peinturlurés vêtus de leurs risibles costumes cloutés. Ca, vous le savez déjà depuis un moment si vous suivez des groupes comme Wolves In The Throne Room ou plus récemment Altar Of Plagues et Cobalt pour ne citer qu'eux. Deafheaven fait parti de ces groupes qui ne font pas vraiment du Black-Metal, qui n'utilise pas ces codes usés jusqu'à la moelle, qui ne fait même pas parti de cette scène et qui en plus passe son temps à jouer avec des groupes de Hardcore. Les traitres. Une fois de plus, c'est le genre de groupe qui divisera, qui fera profondément chier les puristes, mais qui réjouira heureusement  ceux avides de nouveaux horizons musicaux, ceux qui peuvent croire que le Black-Metal peut être synonyme de beau.

Deafheaven c'est avant toute chose bien plus qu'un groupe de Black-Metal. Certains diront que ça ressemble à du Post-Rock / Shoegaze comme pour le début d'Unrequited et d'autres à du Screamo avec les mélodies à se damner en milieu de morceau sur Language Games. Il y a surement un peu de tout ça dans Roads To Judah. Disons que ça donne l'impression d'écouter un mélange d'Envy, d'Alcest et de Wolves In The Throne Room puisque Deafheaven fait parti de ces groupes pour qui le Black-Metal peut se faire atmosphérique en allant fouiller dans d'autres styles musicaux. Fatalement, le rendu sonore est assez différent des productions du genre. Les guitares ne sont pas ultra-trafiquées si ce n'est le delay obligatoire pour donner cet aspect aérien et brumeux aux mélodies, la batterie est plus sèche qu'ordinaire, même si assez lointaine tout comme le chant écorché, amer et désabusé. Dans l'ensemble, le rendu est plus organique, naturel et aéré que les productions de metal noir. De l'art de faire du Black-Metal sans vraiment en faire donc.

Mais mélanger des genres n'est pas tout car encore faut-il bien s'y prendre. Et c'est surtout là que les cinq californiens vont fermer le clapet aux réfractaires. Car Roads Of Judah est d'une beauté à couper le souffle. Toute considérations stylistiques mises à part, Deafheaven saisi les tripes, touche la corde sensible. Et c'est là le plus important. Il sait inclure les accalmies, superbes, apaisantes (Violet), mais aussi trouver les éclats de violences terribles, les passages déchirants et dramatiques forgés dans la douleur (Language Games) qui serrent le cœur. Roads Of Judah c'est aussi la douceur, la délicatesse et la légèreté des arpèges ou des trémolos de guitares, c'est l'impression de flotter au dessus des nuages pour être brutalement envahi par les ténèbres. Et pourtant Roads Of Judah est incandescent, éclatant et lumineux, malgré ces ombres inquiétantes qui fondent sur nous. La route qu'empreinte Deafheaven est bouleversante car il sait toucher l'obscur et la grâce, puis mêler ces deux sentiments comme peu de groupes savent le faire. 

Roads Of Judah est une parfaite réussite et fait parti des disques indispensable pour le genre en 2011. D'une teneur très personnelle, il ne plaira certainement pas à tout le monde, mais si l'on prend le temps de le découvrir, de se laisser submerger par les émotions qu'il diffuse, alors on tient là quelque chose de grand et d'incomparable.

A écouter : comme s'il n'y avait qu'un disque de Black-Metal à écouter cette année