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Biographie
Dead Cross est un supergroupe emmené par Dave Lombardo (ex Slayer), avec Mike Crain (Retox) à la guitare et Justin Pearson (The Locust, Retox) à la basse, créé à l'initiative du batteur touche à tout quelque temps après avoir digéré ses déboires d'avec Slayer. Avec Gabe Serbian (Retox) initialement prévu pour le chant, mais préférant s'occuper de sa petite famille à cette époque, celui-ci sera finalement remplacé par Mike Patton, après que Lombardo lui ait demandé de soutenir le projet sur son label Ipecac Recording et par la même occasion de tenir la place de front man. Ce n'est pas la première collaboration entre Patton et Lombardo, souvenez-vous d'un certain Fantomâs...
Mis en boîte par Ross Robinson (Deftones, Korn, Sepultura), il ne manquait plus que les lignes vocales de Mike Patton, qui enregistrera le tout dans sa cave, pour selon lui, affirmer toute la brutalité nécessaire du chant. L'album, très court mais intense, sort le 4 août 2017. Un EP sans titre verra le jour en 2018 puis il faudra attendre 2022, après quelques déconvenues, pour voir venir le deuxième album, II, toujours produit par Robinson.
Il s’en est passé des choses depuis la sortie du premier album de Dead Cross, formation pour rappel composée de Justin Pearson (The Locust, Retox, Deaf Club, Planet B), Mike Patton (Fantômas, Faith No More, Mr Bungle, Tomahawk), Dave Lombardo (ex-Slayer, Suicidal Tendencies, Grip Inc., Testament) et Mike Crain (ex-Retox, Fidlar). Line up qui n’a pas toujours été ainsi car à l’origine le micro était tenu par le regretté Gabe Serbian (The Locust, Head Wound City, Zu), décédé au printemps dernier, qui ne voulait plus continuer l’aventure, ce qui a conduit Lombardo à recruter Patton. Parmi les autres perturbations on peut citer bien sûr la pandémie mais surtout le crabe qui a considérablement affaibli Mike Crain lors de l’élaboration de ce deuxième disque, ou encore les troubles psychiques de Patton (diagnostiqué agoraphobe) alimentés par le confinement. En somme de la matière assez lourde à évacuer sur un album sobrement intitulé II, et c’est d’ailleurs le guitariste qui tire son épingle du jeu présenté ici.
En effet Crain n’a jamais été aussi créatif et inspiré dans ses intentions, basculant sans transpirer du Thrash au Punk Hardcore, en passant par des mouvements Noise, Surf ou Deathrock. Comme possédé par son instrument le guitariste joue sa vie à chaque instant, et pour cause. Une détermination qui a manifestement déteint sur les autres car II ajoute clairement un supplément d’âme par rapport au premier album. Lombardo est furibard, manifestement poussé dans ses retranchements par un certain Ross Robinson (Korn, Sepultura, Glassjaw, etc) producteur connu pour toucher la corde sensible des musiciens avec lesquels il bosse, Patton entretient sa démence vocale en intégrant quelques plans d’obscur crooner dont il a le secret, encourageant Pearson à lui répondre cash via des hurlements terrifiants de plaisir.
Un peu plus aéré que son prédécesseur II présente un meilleur rendu et impressionne à tous les niveaux. De fait Reign Of Error, premier single dévoilé, nous refait le portrait en moins de deux minutes, tel un Slayer aux narines blanchies, Love Without Love expose une ambiance qui rappelle Philm (autre ex-projet de Lombardo), tandis qu’Heart Reformer fait le lien entre les deux, ou Christian Missile Crisis, grosse branlée thrashisante qui défèque au sens propre comme au figuré sur l’alt right anti-avortement (courrez voir le clip). On pourrait évoquer aussi les monstrueux Strong And Wrong et Nightclub Canary, autres exemples de la lourde alchimie Hardcore / Thrash qui règne au sein du quatuor, ou encore l’extraordinaire final Imposter Syndrome à l’atmosphère maladive et son Patton dérangeant à souhait, il n’en demeure pas moins que tout est bon à manger, intense, augmenté de cassures et d’ambiances mutantes à déguster à toute heure de la journée.
Dead Cross nous revient remonté comme une pendule et nous offre avec II une virée Hardcore / Punk / Thrash unique en son genre, menée par un guitariste incroyablement volubile auquel s’ajoutent trois autres fous furieux pleinement investis dans leur tâche salvatrice.
A écouter : Oui x 2
On sait déjà à quoi peut ressembler une collaboration entre Mike Patton et Dave Lombardo, le Fantomas du début des années 2000 traîne sûrement quelque part sur vos playlists, si ce n'est pas le cas on ne vous en veut pas mais vous êtes passé à côté d'un des supergroupes les plus timbrés de la création. Cette nouvelle collaboration entre ces deux monstres n'est pas à ranger dans la même classification, puisque même si l'on retrouve des similitudes, sur quelques plans, l'orientation générale de ce nouveau projet est résolument tournée vers le punk/hardcore. Pas vraiment d'expérimentations, de tournures et structures de l'espace, Dead Cross est très classique, mais ne manque certainement pas d'atouts. Efficacité, section rythmique aux petits oignons, de l'intensité, et un Patton qui n'en fait pas des tonnes, ne se met pas non plus particulièrement en avant, mais réussit à se caler sur à peu près tout et n'importe quoi, pour un résultat toujours épatant. Quelque part entre un Fantomas déglingo et un Faith No More plus sobre...
Avec seulement 10 titres pour 28 minutes, on ne peut pas dire que Dead Cross nous sort le disque de l'année, ni l'album qui va tout fracasser sur son passage, mais on ne peut pas non plus dire que c'est un album raté, loin de là. Des titres comme Church of the Motherfuckers et ses riffs de mamouth, Idiopathic très punk dans l'esprit, The Future has been canceled ou Gag Reflex, complètement taillée pour Patton, le groupe nous sert de grosses baffes bien huilées. Brutal, énergique, avec une bonne dose de groove et de chants accrocheurs, l'ensemble a de la gueule, et avec une dynamique pareille, on se prend très vite au jeu. Et même si la plupart des titres sont rentre dedans, sans fioritures ni dénouements très originaux, un soin tout particulier de mise en scène sur quelques compositions donne de la profondeur à l'ensemble, Church of The Motherfuckers et son intro qui donne le (Pat)ton, quelques effets de guitare et de basse sur Bela's Lugosi's Dead, ou Gag Reflex et ses changements de tempo bien amenés, ça n'est pas fulgurant mais assez plaisant après plusieurs écoutes pour le souligner.
Vous l'aurez compris, le principal défaut de cet album est bien évidemment sa durée, on reste sur sa faim, et c'est d'autant plus dommage car les dix titres proposés sont vraiment très bons. Trop court pour se projeter à terme, mais indiscutablement plaisant, l'album est plus qu'abordable et plaira à un très grand nombre, on espère en revanche que le projet ira un peu plus loin car en l'état ça n'a malheureusement pas beaucoup plus d'intérêt que la plupart des supergroupes. Par contre, si c'est le début d'une collaboration durable, ce projet est à surveiller de près car le potentiel est énorme. L'avenir nous le dira...
A écouter : Church of the motherfuckers, Gag Reflex, Bela's Lugosi's Dead, Seizure and Desist
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