Dead Congregation
Death Metal

Sombre Doom
Chronique
On ne saurait nier l'importance de la Grèce dans le paysage culturel mondial : Thémistocle, Platon ou Thucydide, autant de prénoms qui sont ancrés dans notre patrimoine. Et voilà désormais bientôt treize années que Dead Congregation s'est formé sa propre place dans ce panthéon, véritables divinités du Death Metal, à la force des bras et grâce à une discographie sans faute.
Sombre Doom, le nouvel EP de nos héros, ne déroge pas à la règle et nous sert ce que nous attendions : un Death Metal gras, puissant et, forcément, mortifère. Le sujet qui fâche, car autant l'éliminer de suite pour se concentrer sur les nombreux points positifs, c'est bien la durée de ce disque. Gourmands que nous sommes, nous aurions souhaité que celle-ci soit au moins double et même, pourquoi pas, un album. Râler, inutilement nous le concédons, contre un trop peu c'est aussi admettre qu'il n'y a pas d'autre défaut contre lesquels pester.
Dead Congregation vont une fois encore nous prouver qu'ils ont tout compris au Death Metal et, face aux deux compositions de Sombre Doom, difficile d'échapper à une analyse piste par piste.
Commençons alors par "Redemptive Immolation" et son ambiance opaque et ésotérique, qui rappelle le Black Metal provenant de...Grèce. Peu étonnant au final lorsque l'on connaît la qualité des formations venant de ce pays. Le mid tempo vicieux imposé par le groupe pendant neuf bonnes minutes fait mouche immédiatement, porté par un jeu de batterie tout en nuances. On navigue en plein brouillard et on aperçoit au loin, les silhouettes de Morbid Angel, Incantation et Autopsy qui se déplaceraient lentement. Très lentement. Une surprise donc mais pas si étonnante que ça, puisque tout y évoque ce que Dead Congregation bâtit depuis le début de sa carrière : un Death Metal intelligent, original et particulièrement sombre.
Passons maintenant au second titre de cet EP : "Wind's Bane", plus court mais aussi plus « traditionnel » de ce qu'a pu proposer le groupe par le passé. Ici, point de chichi, on conserve la même ambiance que précédemment mais on oublie le mid tempo pour prendre en pleine face sa dose de blast beats et de riffs joués à la même cadence que les hommes ne meurent pendant le sac de Troie. La guerre s'abat sur tous les présents, civils ou guerriers, coupables ou innocents et elle fauche toutes les vies sans distinction aucune. Une hécatombe humaine offerte aux dieux Chthoniens.
Retour à la case réussite pour nos héros hellènes, qui réussit à recevoir, en moins de 20 minutes, les félicitations du jury. Toujours aucun mauvais point à distribuer à un groupe qui a mis au monde une discographie sans faute. Prions pour que la muse qui les inspire ne se désintéresse jamais d'eux.