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Biographie

Dead Congregation

Dead Congregation se forme à Athènes en Grèce en 2004 sur les cendres de Nuclear Winter par Vagelis Voyiantzis (Batterie) et Anastasis Valtsanis (Guitare / Chant), également boss du label Nuclear Winter Records. Ils s'entourent de T. K. (Guitare) et de A. A. (Basse) pour la sortie d'un premier ep, Purifying Consecrated Ground, en 2005. Leur Death Metal caverneux et blasphématoire qui peut rappeler les productions d'Incantation ou d'Immolation se développe sur leur premier album, Graves Of The Archangels qui parait chez Nuclear War Now! Productions et les fait connaitre à l'internationale. Un split avec Hatespawn sort également la même année. Le groupe fait alors quelques dates en Europe avec SlugathorGrave Miasma ou Cruciamentum et se produit sur des festivals tels que le Nuclear War Now! Fest, le Kill-Town Death Fest ou le Maryland Deathfest. En 2012, A. A. est remplacé par G. S. puis ils tournent avec Infinitum Obscure en Europe, font quelques dates aux Etats-Unis ainsi que les habituels festivals estivaux dont une présence au Hellfest 2013. Promulgation Of The Fall, leur second opus, sort en 2014 suivis de plusieurs dates à l'étranger en 2014 et 2015. Un ep contenant des démos de 2005, Rehearsal June 2005, sort de manière auto-produite en 2015 alors que l'ep Sombre Doom arrive en 2016.

Sombre Doom ( 2016 )

On ne saurait nier l'importance de la Grèce dans le paysage culturel mondial : Thémistocle, Platon ou Thucydide, autant de prénoms qui sont ancrés dans notre patrimoine. Et voilà désormais bientôt treize années que Dead Congregation s'est formé sa propre place dans ce panthéon, véritables divinités du Death Metal, à la force des bras et grâce à une discographie sans faute.

Sombre Doom, le nouvel EP de nos héros, ne déroge pas à la règle et nous sert ce que nous attendions : un Death Metal gras, puissant et, forcément, mortifère. Le sujet qui fâche, car autant l'éliminer de suite pour se concentrer sur les nombreux points positifs, c'est bien la durée de ce disque. Gourmands que nous sommes, nous aurions souhaité que celle-ci soit au moins double et même, pourquoi pas, un album. Râler, inutilement nous le concédons, contre un trop peu c'est aussi admettre qu'il n'y a pas d'autre défaut contre lesquels pester. 

Dead Congregation vont une fois encore nous prouver qu'ils ont tout compris au Death Metal et, face aux deux compositions de Sombre Doom, difficile d'échapper à une analyse piste par piste. 
Commençons alors par "Redemptive Immolation" et son ambiance opaque et ésotérique, qui rappelle le Black Metal provenant de...Grèce. Peu étonnant au final lorsque l'on connaît la qualité des formations venant de ce pays. Le mid tempo vicieux imposé par le groupe pendant neuf bonnes minutes fait mouche immédiatement, porté par un jeu de batterie tout en nuances. On navigue en plein brouillard et on aperçoit au loin, les silhouettes de Morbid Angel, Incantation et Autopsy qui se déplaceraient lentement. Très lentement. Une surprise donc mais pas si étonnante que ça, puisque tout y évoque ce que Dead Congregation bâtit depuis le début de sa carrière : un Death Metal intelligent, original et particulièrement sombre. 

Passons maintenant au second titre de cet EP : "Wind's Bane", plus court mais aussi plus « traditionnel » de ce qu'a pu proposer le groupe par le passé. Ici, point de chichi, on conserve la même ambiance que précédemment mais on oublie le mid tempo pour prendre en pleine face sa dose de blast beats et de riffs joués à la même cadence que les hommes ne meurent pendant le sac de Troie. La guerre s'abat sur tous les présents, civils ou guerriers, coupables ou innocents et elle fauche toutes les vies sans distinction aucune. Une hécatombe humaine offerte aux dieux Chthoniens. 

Retour à la case réussite pour nos héros hellènes, qui réussit à recevoir, en moins de 20 minutes, les félicitations du jury. Toujours aucun mauvais point à distribuer à un groupe qui a mis au monde une discographie sans faute. Prions pour que la muse qui les inspire ne se désintéresse jamais d'eux.

A écouter : Oui, les 2 titres.

Promulgation Of The Fall ( 2014 )

« This album is dedicated to Death Metal and its true worshippers » annonce le booklet accompagnant ce deuxième album de Dead Congregation. Il faut dire que la pochette sans équivoque et le passé du groupe ne laissent pas grande place au doute. 

Promulgation Of The Fall est de ces albums pour lesquels l’adhésion au son lui-même est déterminante. Tout comme on apprécie un vieux Burzum autant pour sa composition que pour ses guitares éraillées et noisy, Dead Congregation s’est trouvé une personnalité, une identité via la production. Bien sûr, les Grecs doivent beaucoup à Incantation qui a défriché en son temps les cryptes du Death Metal lourd et sombre. Dès Only Ashes Remain, la filiation est évidente : les six-cordes semblent étouffées, elles viennent t’enserrer les poumons par leur nature compacte, sourde et plongent tout de suite leur proie dans l’obscurité. Et que dire de cette batterie ? Alors que la course aux nouvelles technologies prend souvent la forme de sons déshumanisés, triggés, trichés, V.V. nous colle dans les tympans une caisse claire aux allures de casserole. Aucun mépris dans cette comparaison, bien au contraire : ce « klang-klang-klang » confère une dimension primitive très appréciable, peut-être même un côté Punk, qui écarte d’emblée l’impression d’écouter une simple machine réglée sur 200bpm. 

Le ton est donné, il faudra se défaire des standards actuels, des guitares trop nettes pour être honnêtes, des frappes plus retouchées qu’une photo d’ado en pleine poussée d’acnée. On est là pour suer, cogner, saigner. Only Ashes Remain évoqué plus haut, piste d’ouverture des plus directes, te jette immédiatement dans le bain. Le batteur te roule dessus, les guitares suivent pied au plancher, tandis que le chant qu’on dirait sorti d’un gouffre vient te dévorer tout entier. Bagarre complète, vacarme sanglant, nos Méditerranéens engloutissent des milliers de cadavres à la seconde sur chaque piste, n’excluant pas de broyer leurs ennemis par armes de Doomstruction massive. On reconnaîtra d’ailleurs un clin d'œil à In The Grip Of Winter d’Autopsy sur les premières notes de Nigredo, tandis que l’on peut penser à des Krypts ou autre Bolt Thrower pour les passages les plus mammouthesques. La mélodie pour autant n’est pas exclue et malgré le faux pas sur le morceau titre (qui casse complètement la dynamique du début d’album), les élancées à l’orée du Black Metal sur From A Wretched Womb ou les lignes à caractère funéraire de Serpentskin contribuent fortement à dégager une ambiance de ce brûlot furieux. 

Refus de la propreté, évolution à contre-courant, Dead Congregation est né dans l’underground et y reste toujours attaché (le groupe sortant ses disques sur son propre label) sans chercher à plaire au premier venu. Mais une fois pleinement domptée, la bête révèle ses trésors d’efficacité (Serpentskin, Nigredo, Quintessence Maligned, Only Ashes Remain), propulsant haut la main les Athéniens dans le panthéon Death Metal actuel à suivre attentivement. 

A écouter : Only Ashes Remain, Serpentkin, Nigredo