La réponse est oui (cf. chronique d’Are You in My Blood?). Sur ce troisième album, David & the Citizens accentuent en grande majorité la touche rock de leurs compositions, que ce soit sur "A Heart & a Hand & the Love for a Band", "Out of My Hands", "Oblivion" etc etc. Comme pressenti sur le récent EP, la guitare électrique est omniprésente, les cuivres aux abonnés absents si ce n’est sur la toute fin de "Stop the Tape! Stope the Tape!", ou via l’apparition du saxophone de Nils Lidman ("A 1000 Question for You"). Un titre ‘nostalgique’ qui laisse la place aux anciens Citizens. Des Citizens qui auront finalement migré vers un style plus classique, pour un opus souffrant du manque de diversité, d'originalité d'un The Meadowlands (The Wrens) ; une évolution qui n’est d’ailleurs pas sans rappeler celle opérée par The Lost Patrol dernièrement.

Autre point commun avec ces derniers : l’interprétation de David Fridlund. Celle-ci se veut beaucoup plus expressive, plus concernée, assez proche de Dennis Lyxzen dans son exécution. Une façon de faire que l’on avait déjà pu savourer sur "Silverjack" (Until the Sadness is Gone) et d’autres, mais moins sur Are You in My Blood?.

En définitive, les Suédois dévoilent un album vraiment inégal, limite rageant tant les très bonnes choses ("Are You in My Blood?", "48h",…) côtoient les moins bonnes ("Devil", "To Keep You Safe from Harm & Trouble",...). Et encore, c’est là que l’on constate que la plupart des morceaux intéressants figuraient d'ores et déjà au tracklisting’ du dernier EP.

L’entame de cet EP se veut le prolongement direct des précédentes œuvres des Citizens. Une pop alternative que l'on pourrait qualifier de bon enfant, mais à la fois fouillée et vigoureuse, comme en témoigne le titre d’ouverture "Are You in My Blood?" Mixité des instruments, utilisation parcimonieuse, pour un résultat détonant : batterie vitaminée, riffs allègres, basse bondissante et bien sûr les cuivres fédérateurs. On est pas bien loin de leur hit-single "Graycoated Morning" (Until the Sadness is Gone). Leur musique s’est bien évidemment se faire plus docile ("Absent Mind"), l’orgue et le solo crunchy aidant, et même plus triste (voir "Sometimes Forever" et ses chœurs lancinants).

Malgré tout, le groupe s'essaye à de nouvelles choses, les cuivres se faisant de moins en moins présents passé "Absent Mind". A l’inverse, la guitare électrique n’aura jamais été aussi en avant dans la musique du quatuor, que ce soit sur "48h (Version)", ou même "Mona" et son petit côté Koufax.

David & the Citizens délaisseraient-ils ses orientations musicales similaires à celles de The Decemberists pour se tourner vers de nouveaux horizons? Réponse au prochain épisode…