Durant la dernière décennie David Gilmour a mis sa carrière musicale de côté, préférant s'atteler à épauler divers artistes depuis la fin de la tournée de The Division Bell en 1995 et la fin des Pink Floyd. L'annonce d'un nouvel album du poète de ce groupe culte avait donc fait frétiller les esgourdes, d'autant plus que le monsieur s'est entouré de beau monde pour son retour sur le devant de la scène puisqu'on y retrouve Richard Wright, David Crosby, Graham Nash, et bien d'autres encore...
L'album s'ouvre à l'instar de The Division Bell avec deux titres complémentaires, Castellorizon et On an Island. Le premier sert en quelque sorte d'introduction instrumentale, avec une montée atmosphérique sur laquelle viennent se superposées quelques notes de guitare dûment placées. Force est de constater que la patte Gilmour n'a rien perdu de sa superbe pusique que son son de guitare inimitable et son touché sont restés intact. La voix n'arrive que sur On an Island et rappelle à quel point le timbre de David Gilmour est apaisant, chose plus vraie que jamais d'ailleurs sur la merveille ballade A Pocketful of Stones, véritablement transcendante de par la chaleur véhiculée par sa voix sur les quelques notes de piano et de harpe disséminées ici et là.
Des ballades, ce disque en est plein. Reposant presque toutes sur une musique d'ambiance programmée, une batterie discrète, une basse bien présente, et par dessus tout sur l'association voix/guitare de Gilmour, qui a tour de rôle se chargent de transporter les émotions.
La seule qui se dégage du lot est Red Sky At Night. Un Blues instrumental au Saxophone si emplit de tristesse qu'il mettrait presque le cafard à quiconque l'écouterait.
Si On an Island comporte essentiellement des ballades, il contient aussi deux chansons nettement plus rythmées : Take a Breath et This Heaven. Le début de la première rappelle un peu Welcome to the Machine (Wish You Were Here) avec une légère cacophonie ambiante, un rythme très martial à la batterie et une voix modifiée sur le refrain. Quant à la seconde elle renoue délicieusement avec le Blues-Rock de Gilmour qui s'en donne à coeur joie sur un long solo à la Money (Dark Side of the Moon) !
Les dix titres de On an Island sont des incontournables, faisant de ce disque un indispensable renouant avec le Blues-Rock Floydien des années précédant The Wall qui marqua la domination de Waters au détriment de Gilmour. On le retrouve donc ici avec un disque d'une grande richesse artistique rappelant Dark Side of the Moon, ou surtout Wish You Were Here.
On an Island est une douce petite ballade dans un univers aux sonorités apaisantes, transportées par la voix et la guitare de David Gilmour qui font frissonner dès le début.
L'écoute de On an Island transporte, détend, suspend le temps autour de nous. A tel point qu'on s'imagine sans problème dans la peau du personnage dessiné sur la pochette, seul sur un rocher, isolé de tout et de tous à contempler les cieux, rêvassant à ce que notre imagination veut bien nous susurrer.
On an Island sur MySpace (à écouter absolument !)
A écouter : On an Island, Red Sky at Night, This Heaven, A Pocketful of Stones...