Je viens de l'acheter. C'est juste non pas une petite tuerie, mais une ÉNORME boucherie sur fond de vacherin glacé. J'ai l'impression qu'ils ont réussit a défaire un câble emmêlé depuis le début, et que désormais tout est plus relaxe...
Daughters
Noise / Grindcore

Daughters
Chronique
Daughters est probablement un des groupes les plus prometteurs et oubliés de la famille du hardcore allumé, qu'on se le dise. Enfin, c'est peut-être un peu de leur faute. A coups d'albums de dix, puis vingt minutes, on a vite fait d'être noyé dans la masse, surtout quand on met quatre ans à revenir. Pourtant quand Daughters are back, on trépigne, forcément.
Canada Songs puis Hell Songs avaient bruyamment posé les bases d'un magma insaisissable, antimélodique, violent et chaotique, fait d'uppercuts sonores et de bastonnade rythmique d'une densité rare. Daughters était un groupe aussi virulent, unique et abrupt que tubesque à sa manière. Mais Daughters a toujours eu une marge de manœuvre conséquente. Tout le monde le savait et ce s/t est là pour en amener la preuve.
C'est un titre souvent dur à porter pour un album que celui de disque éponyme. Car il va implicitement être dans l'esprit de l'auditeur celui qui va entériner un concept, une façon de sonner. Le nom de la maturité qui renverrait en quelque sorte à l'idée d'un groupe qui s'est enfin trouvé. Daughters, donc, comme s'il ne pouvait en être autrement. Daughters comme un instantané du groupe et une pierre posée pour l'avenir. Et effectivement, pour le coup, quoi de plus Daughters que Daughters? Au sortir d'une série d'écoutes : rien. Pas de mélodies à l'horizon, du bruit (beaucoup), de la folie (tout autant), de la ryhtmique, de la folie (encore), du concassage de nuque, de l'étourdissement et du Glazed Baby.
Attendez... du quoi?
Quand les Canadiens reviennent, le couteau entre les dents, après quatre ans d'attente, ce n'est assurément pas pour se contenter de reconduire la recette habituelle - si on considère qu'il pouvait y en avoir une. Pour ça il y a "les autres". Si Daughters est revenu avec ce s/t sous le bras, c'est bien pour donner la leçon, celle que l'on sentait venir, que l'on attendait avec impatience. Désormais un peu plus Noise, moins follement Grindcore, mais pas calmé pour autant, le quatuor envoie pavé sur pavé avec force brutalité dans la dissonance la plus complète. C'est qu'ils s'y connaissent en dé(con)struction les gaillards. Moins épileptique, plus massivement accidenté ("The Hit") que par le passé, Daughters se réinvente dans la continuité. On reconnait la patte entre mille, mais les intentions et l'envergure ont changé. On tient enfin notre disque coup de poing et Daughters, peut-être, son album de référence. Un massacre en règle perpétré avec le sourire ("Sweet Georgia Bloom") entre folie vocale titubante un peu dépassée par les murs sonores qui l'entourent, accents An Albatross/Locust-iens, Noise vrombissante ("The Theatre Goer") et déhanchés furieux (toi aussi tape des mains sur "Our queens (One is many, many are one)"). Entrainés par leur propre élan depuis la première charge de Daughters ("The virgin"), au bord de la rupture de bout en bout, les Canadiens tiennent bon. En résulte un disque rock'n'roll décontracté et dansant, brutal, méchamment allumé et techniquement irréprochable qui n'en oublie pas pour autant le créneau très blitzkrieg cher au groupe. Vous tapez du pied avant de vous en rendre compte et vingt-sept minutes plus tard, l'affaire est torchée. Le temps de le réaliser, le système limbique a déjà signé l'armistice. Filez vous recoiffer, y'a plus rien à voir.
En se faisant plus accessible, moins invraisemblablement barré (chant et rythmique bien plus "contenus"), le quatuor avoine malgré tout un disque qui reste furieusement mastoc. Enorme coup de force des Canadiens, qui semblent faire scission avec eux-mêmes sans pour autant se perdre. Alors que la doctrine originelle reste la même, les grands principes sont repensés et édictés par un Daughters grand gourou de sa propre révolution. Ca ne plaira peut être pas à tout le monde mais il semble bien que le combo ait trouvé sa voie (royale) vers les sommets. Puissent les amateurs de sauvagerie dancefloor être avec lui. Amen.
A écouter : 1
Les critiques des lecteurs
Je viens de l'acheter. C'est juste non pas une petite tuerie, mais une ÉNORME boucherie sur fond de vacherin glacé. J'ai l'impression qu'ils ont réussit a défaire un câble emmêlé depuis le début, et que désormais tout est plus relaxe...
Assomant de plaisir à l'écoute de ce TRUC à la fois bruitiste et complètement entrainant. Cependant la fin de l'album est bien tiède.
Il y a quelque chose qui me manque dans ce disque. Arrivé à mi-parcours je lache prise. Peut être que j'attendais autre chose de Daughters! mais quoi qu'il en soit, on ne pourra pas leur reprocher l'absence de prise de risque. La chose est plus personnelle et c'est tant mieux pour eux.
@No More Fun : Cf. disques précédents.
Tu m'expliques où se trouve le grindcore là-dedans ?
Et ca fait BOUM dans ta tête. A se vomir dessus, sous antidépresseurs, avec une bouteille de scotch dans les dents. A se hurler dans les oreilles jusqu'au saignement. A se taper la tête contre le mur jusqu'au "Crac" final. Et ca fait BOUM.
Énorme album à la puissance noise hardcore dancefloor du siècle. Claque.
16 c'est mignon comme note. Qu'est ce qu'il vous faut chez Metalorgie?!!!
Pa boum! Grosse et puissante claque 2010. Daughters!, tout en réorientant son style, ne fait l'impasse sur rien et enfonce solidement le clou. Tout y est : du mur de son, à la rythmique heavy dancefloor (les claquements de main sur "Our Queen..."!!). Un album qu'il fait plaisir et assomme tout ce qui va suivre cette année. Na!
énorme album, dans le top de l'année facilement, beaucoup beaucoup d'énergie mais ca reste extrêmement entrainant comme d'autres l'ont souligné