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Biographie

Dashboard Confessional

Guitariste de The Agency, chanteur/leader des Vacant Andys puis de Further Seems Forever, Christopher Ender Carrabba quitte le groupe en 2001 après avoir écrit un certain nombre de chansons acoustiques depuis des années, chansons que son entourage l'encourage à enregistrer... Son premier EP solo, Drowning, est sorti sur le label indé Fiddler Records en '98 et a été suivi par Swiss Army Romance alors que Chris Carrabba était toujours dans FSF. Après quelques tournées (très souvent en première partie de groupes hardcore), le disque connait un certain succès puisque Drive Thru Records puis Vagrant s'y intéressent. Le premier album de Dashboard Confessional post-FSF sort peu après la séparation de Chris avec le groupe de Tooth & Nail et sa signature sur Vagrant. The Places You Have Come To Fear The Most débute pas trop mal dans les charts mais c'est l'année suivante que la consécration arrivera (l'album est aujourd'hui disque d'or, notamment grâce à MTV qui diffuse régulièrement le clip de "Screaming Infidelities", et à la tournée du groupe en première partie de Weezer). Toujours en '01, le groupe s'étend et Chris enrole avec lui des amis (issus de The Agency, Vacant Andys ou Seville) qui finiront par devenir des membres à part entière. Les 2 EPs qui suivront (le premier pour Vagrant, le second pour Eulogy) présentent respectivement 4 nouveaux morceaux et 4 reprises "électriques" de quelques uns de ses anciens morceaux acoustiques.
Le soutien de la chaîne MTV est plus que jamais présent puisqu'on lui demande d'enregistrer un concert privé qui deviendra un CD live + DVD, dans les bacs en décembre '02.

Approché par bon nombre de grosses majors, Dashboard Confessional reste tout de même (provisoirement?) sur Vagrant et accouche de son 3eme LP en août '03: A Mark * A Mission * A Brand * A Scar qui marque un tournent dans la carrière du groupe puisqu'il présente les premiers morceaux nouvellement composés avec le groupe complet (et avec le nouveau guitariste/pianiste Johnny Lefler). Soutenu par les médias et la presse rock indé américains, DC accroit encore un peu plus sa popularité en 2004 en étant présent sur la Bande Original du film Spiderman 2 avec le titre "Vindicaded". Le songwritter attendra toutefois trois ans pour sortir son nouvel effort Dusk and Summer qui remportera un immense succès sur le territoire américain dès sa sortie. Aujourd'hui, DC bénéfécie d'une grosse vitrine médiatique outre atlantique et d'une vaste notoriété qui ne fait que grandir (concert au Madison Square Garden, diffusé sur les radios de grande écoute, au générique d'une sitecom américaine...).
Enfin, retour à ses premières amours en 2007 avec la parution de son cinquième effort : The Shade Of Poison Trees.

The Shade Of Poison Trees ( 2007 )

N’a t-on pas déjà tout dit, tout écrit au sujet de Dashboard Confessional ? Sa place fondamentale dans l’exposition à large échelle du mouvement emo 2e vague... sa sensibilité fiévreuse et tragique... sa part féminine rejetée par toute une partie du milieu hardcore ?
Et quid de lui-même ? Après tant d’année d’élégies, lui reste-il encore quelque chose d’autre à confesser ?

Chris Carrabba possède l’avantage de détenir une silhouette vocale reconnaissable entre milles. Au cœur de la pénombre, le frontman floridien remonte donc sur les planches avec la cette tonalité ambrée et ce velouté atypique. Prise de la note basse suivie du bond/reprise en voix de tête, griffe suave sur les 6 cordes, manière de laisser traîner émotivement la dernière des syllabes, le tout portée par une pléiade de lyrics toujours aussi accablées (avec des thèmes chers au songwritter : mal de vivre, mal du pays, signification des silences, abandon des rêves, trahisons sentimentales).
On connaît et on aime (ou pas).
La lecture hâtive de ce The Shade Of Poison Trees amènera donc un certain nombre au constat du "rien de nouveau " ou pire , au "DC nous l’a joue régression". Car l’opus jouit incontestablement d’une floraison d’éléments déjà semés dans les précédents albums. "Thick As Thieves" renvoie effectivement à "Hands Down", "Little Bombs" a "Screaming Infidelities" etc.
Soit. Et pourtant, sous ces apparats coutumiers, ce nouvel effort révèle un chapitre passionnant du carnet de route du sieur Carrabba.

Alors que le projet semblait se perdre au vu des dernières productions dans un format trop mainstream, la formation réaiguille son tableau de bord vers une destination plus épurée. Exit les tentatives d’instrumentalisation typée radiopop de Dusk And Summer (si ce n’est dans le titre le moins convaincant : "Rush"), place faite au recadrage ou à quelques arrangements discrets et bien intégrés : arrière plan au clavier sur 2, 3 titres ( "Fever Dreams", "The Widows Peak"), chœur de violons sur "Clean Breaks", arpège hispanophone sur le succulent break de "These Bones", gros travail de multiplication des voix, épaulées, avec superposition des différents timbres. Pour le reste, Chris revient à la création viscérale et intimiste de ses débuts.
A nouveau ; l’union du corps et de l’instrument, l’acoustique sèche et entêtée ( "Keep Watch For The Mines"), le relais de la corde pour dire et en éviter une autre ("Little Bombs") ;
à nouveau les naufrages et les sanglots masqués du piano ("The Shade Of Poison Tree"). 
Carrabba n’est jamais aussi bon que dans cette position d’équilibre fragile.
Funambule amoureux du vide.

Sans nier l’évolution que lui confère sa nouvelle forme collégiale, Dashboard Confessional parsème son Shade Of Poison Trees d’un indéniable parfum d’antan qui nous avait tant manqué. Esquisse d’un retour aux sources et d’une résurrection de la douleur créatrice, l’œuvre s’adresse à ceux qui auront décidé de ne pas réduire le projet à ce qu’il fut et qui consentiront à reprendre une nouvelle gorgée de poison.

En écoute sur son myspace.

A écouter : "Where There's Gold", "Thick As Thieves", "The Shade Of Poison Trees", "Little Bombs"
14.5 / 20
2 commentaires (15.75/20).
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Dusk and Summer ( 2006 )

Né du désir de pouvoir épancher librement sa nature sentimentaliste, Chris Carrabba s’était séparé de Further Seems Forever pour se livrer à une œuvre confession, personnelle et intimiste. Pressentant peut-être néanmoins, après quelques années d’existence en solo, un essoufflement artistique du fait d’un genre minimaliste (principalement voix + acoustique), Dashboard Confessional se dirige depuis le EP Summer's Kiss vers d’avantage "d’instrumentalisation". Dusk and Summer concrétise cette nouvelle orientation. Pour preuve, CC exécute désormais sa tournée complète accompagné de tous ses musiciens.

Bilan du nouveau statut : un seul titre en acoustique ("Dusk and Summer"). Pour le reste, DC joue désormais la carte de l’étendue musicale. Piano, violon, guitare doublée, on ressent indéniablement que CC a étoffé ses compositions. Il en résulte une sensation d’un matériaux moins à vif, qui fait moins appel aux tripes (celles du compositeur et celles de l’auditeur). Il est désormais plus aisé de se laisser bercer par cette nouvelle orchestration, plus smooth, qui donnent lieu à de véritables partitions savoureuses ("So long", "Heaven Here") et qui enlève le sentiment d’une écriture à veine ouverte.

Néanmoins, cette "luminosité sonoree un peu nouvelle dénature légèrement ce qu’on connaissait de DC car si l’ensemble gagne en variété musicale, il y perd un peu de cette fièvre émotionnelle propre au projet, de cette manière de chanter, "à fleur de peau", inondée de désespoir qu’on pouvait entendre auparavant dans  "The Place that you have come to fear the most", "This Bitter Pills"… De ce fait, l’opus sans pour autant perdre en qualité ou en beauté semble plus conventionnel, plus calibré "grande écoute" ("Stolen" est le générique d’un sitecom américain à la Melrose Place...).

En somme, Dusk and Summer poursuit d’une très belle manière le parcours de CC, véritable compositeur de talent, nourri par une sensibilité exacerbée ; et si le ton est globalement plus pop, quelques larmes et cris accompagneront bien l’écoute, dans cette tristesse teintée d’espérance.

"Don't Wait", "Dusk and Summer" et "The Secret's in The Telling" en écoute sur le site officiel.

A écouter : "Don't Wait", "So Long", "Currents", "Heaven Here"

A Mark, A Mission, A Brand, A Scar ( 2003 )

Voilà un groupe qui a fait couler pas mal d'encre ces dernières années.
Depuis Swiss Army Romance, les créations de Christopher Ender Carrabba n'ont pas manqué de s'attaquer à un gros tabou de la gente masculine: la sensibilité (voire la part de féminité de celle-ci) La réaction typique du mâle aura donc consisté en des "c'est de la musique pour femmelettes", "il est tout le temps en train de pleurnicher" etc.
Reste que pour exprimer ses émotions, le monsieur est un maître incontesté; difficile de faire plus "emo"...

Ce 3è LP studio marque un virage pour ce qui est désormais un quatuor: des compos légèrement moins emo et un peu plus influencées rock, folk ou encore blues ("Carry This Picture"= hommage à Eric Clapton??, "So Beautiful, "Hey Girl" ou "If You Can't Leave It Be"). Cela passe par l'ajout de la section rythmique (qui insuffle donc plus de dynamisme et de vitalité), les riffs de guitares (désormais d'ailleurs souvent électriques en son clair) et les parties vocales parfois moins plaintives, ou encore par des rythmiques un peu plus sèches.
Moins d'abattement, plus d'espoir donc.

Cependant on retrouve tout de même les caractéristiques qui ont fait le succès du groupe jusque là, à savoir un chant clair pur, extraordinairement expressif, bourré d'émotion et aussi capable dans les murmures que dans les parties vocales intenses et haut-perchées. Mais également des mélodies de guitare acoustique profondes et en adéquation avec le chant; des arrangements fins jouant avec le nombre parfois impressionant de guitares superposées, combinées etc. Et évidemment les paroles qui traitent toujours autant des expériences (très souvent douloureuses) que Carrabba a pu avoir avec les représententes de la gente féminine.

On se trouve donc peut être là avec un début d'évolution qui peut ne pas être facilement assimilé immédiatement par les fans de la première heure, bien que le style général reste largement le même. Le côté intimiste et "100% emo s'estompe pour laisser place à des influences plus variées; restent néanmoins quelques incontournables comme la magnifique "Morning Calls".

A écouter : Morning Calls ; Several Ways To Die Trying ; Hands Down