Darkthrone

Black Metal

Norvège

Eternal Hails......

2021
Type : Album (LP)
Tracklist
01. His Master`s Voice
02. Hate Cloak
03. Wake Of The Awakened
04. Voyage To A North Pole Adrift
05. Lost Arcane City Of Uppakra

Chronique

par Skaldmax

Ils n'en ont toujours fait qu'à leur tête, c'est même à ça qu'on les reconnaît. Eternal Hails…... est une nouvelle preuve que les deux bornés de Darkthrone ne se laissent dicter leur conduite que par leurs lubies du moment, quitte à sortir une prod' hermétique venue d'un autre âge.

Un choix à double tranchant qui interpelle instantanément, et rend la batterie assez laide et voile les guitares. Oui, même des années après Transilvanian Hunger, le duo déstabilise encore avec un son primitif voire qualité démo. À partir de tels matériaux, les deux norvégiens érigent un édifice Black / Heavy / Doom aux contours biscornus. Les riffs s'enchaînent, une bonne idée en chasse une autre (Hate Cloak), peu importe si le ciment dégouline maladroitement entre deux motifs. Mieux vaut vous y habituer, car la longueur de chaque titre implique un certain nombre de transitions grossières. En fait, le successeur de Old Star offre une expérience plus narrative qu’à l’accoutumée : les morceaux sont étendus, agrémentés d’intro (His Master’s Voice) ou d’outro (les superbes claviers rétro-futuristes de Lost Arcane City of Uppåkra), et même la pochette invite à l’exploration spatiale. 

D’une certaine manière, cette démarche justifie ou du moins atténue le choc de la production : une fois dans le bain, il reste à explorer un univers étrange à la sauce Darkthrone. Le disque se révèle au fil des écoutes, non pas qu'il soit complexe à aborder, mais certains passages à première vue pas très heureux ni orthodoxes (le premier riff de Voyage To A Northpole) finissent par se faire leur place. 

Eternal Hails…... est un album bancal et imparfait, offrant paradoxalement un plaisir que l'on peut retrouver dans de la SF de seconde zone ou de la série B car curieux, atypique. Il renferme en son cœur des riffs réussis, enveloppés par ce son obsolète qui colore le voyage d'un grain inhabituel. Darkthrone utilise une pellicule qui saute au temps de la 4K. Une démarche que l'on peut légitimement trouver insensée mais en résonance avec le Black Metal qu'ils ont contribué à bâtir : une musique passéiste, cherchant coûte que coûte à fuir le réel au profit d’horizons toujours plus déroutants. 

14

Les critiques des lecteurs

Moyenne 12
Avis 1