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Biographie

Darkspace

Darkspace est un trio de Black Metal / Ambient suisse créé en 1999 par Wroth (Paysage D'Hiver), Zorgh et Zhaaral (Sun Of The Blind). Très différents des groupes de Black-Metal ''classique'', Darkspace se distingue par un minimalisme musical et un concept qui tourne autour de l'immensité et la froideur de l'espace.
En 2002 sort la première démo Dark Space -I, ne comportant que deux morceaux dépassant les 10min mais posant déjà les bases du son de Darkspace : difficile d'accès, avec des guitares compactes et saturées à l'extrême et une boite à rythme quasiment inaudible. Dark Space I qui fait suite un an plus tard annonce le succès du groupe et est souvent considéré comme leur meilleur album. En 2005, Dark Space II suscite le même engouement, avec une production d'avantage soignée et commence à se faire mieux connaître. Les deux premiers albums étant sortis à 500 exemplaires mais étant épuisés, Avantgarde Music décide de les rééditer avec de nouvelles pochettes. Après trois ans de silence, Dark Space III marque le retour des suisses, ce qui propulse Darkspace sur les devant de la scène Black-Metal, l'opus étant encensé par les critiques.
Darkspace ne donne également que très peu d'interview et ne se produit que rarement en concert, dont ceux-ci ne sont animés que par un seul éclairage bleu et de nombreuses fumées, ne laissant presque pas distinguer les musiciens. Par ailleurs, l'absence d'informations sur ses membres, le fait que les disques aient été très difficile à acquérir à leurs débuts et les designs énigmatiques des pochettes d'albums renforcent le mythe qui s'est créé autour du groupe.

Chronique

15.5 / 20
2 commentaires (17/20).
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Dark Space I ( 2003 )

Ne vous êtes-vous jamais retrouvé seul, par une nuit où le ciel dégagé laissait entrevoir d’innombrables étoiles, à contempler ce plafond d’immensité stellaire, cette toile tissée d’infini qui vous dépasse et vous domine ? N’avez-vous jamais songé à la froideur de l’espace, à cet océan de vide, à la fois fascinant et terrifiant par son absence de vie ? C’est ce que se propose de nous dépeindre Darkspace, ambitieuse et obscure formation suisse de Black Ambiant, entièrement dédiée à nous offrir un voyage jusqu’aux recoins les plus énigmatiques de l’univers. Si vous étiez à la recherche de true Black Metal, passez immédiatement votre chemin, car Darkspace s’affranchit totalement de ses codes et de ses règles : les guitares sont certes glaciales et envahissantes, mais l’ambiance n’est franchement pas celle des montagnes norvégiennes. En effet le brouillard sonore dans lequel nous nous engouffrons dès « Dark 1.1 » a une texture synthétique, et  la saturation poussée à l’extrême ainsi que la boite à rythmes n’y sont pas étrangers.  Vous l’aurez compris, l’avant-gardisme est à l’honneur.

Le voyage qui nous est offert est une oscillation entre croisières dans l’immensité et turbulences spatiales. Darkspace a généralement tendance à nous noyer dans ses nuées soniques, les riffs s’enchaînent, se répètent, se complètent,  une présence quasi-continuelle succédant ou précédant parfois des passages d’ambiant plus classiques (final de « Dark 1.3 »). Par ailleurs, l’impression de tempête auditive causée par la saturation est altérée par les nombreux arrangements au clavier, qui donnent une couleur supplémentaire au son, une dimension plus épique, et parfois plus dramatique : la très jouissive intro de « Dark 1.2 » ou les (terribles) dernières minutes de « Dark 1.6 » étant les exemples les plus frappants. Enfin, la rythmique est plutôt variée, il faudra néanmoins tendre l’oreille pour en apprécier toute la diversité. Certains passages sont en effet plein d’originalité, et tranchent totalement avec le Black Metal (l’utilisation de kicks de Techno dans « Dark 1.4 » et « Dark 1.5 ») ; pour autant les blasts-beats restent majoritaires (parfois exécutés à une vitesse inhumaine, le choix de l’électronique : une solution de facilité ?)

Mais le groupe maîtrise son art et ne s’enferme pas dans la monotonie, l’usage par exemple de samples de « 2001 L’Odyssée de L’Espace » de Kubrick (« Dark 1.2 ») pourront rappeler aux cinéphiles ce chef-d’œuvre, et leur permettront de mieux cerner l’imaginaire de la formation. Car ne comptez en aucune manière sur la voix pour comprendre même quelques bribes de paroles ; les cris inhumains se succèdent, à peines audibles, ultimes râles de désespoir hurlés dans un désert sans oxygène. Démarche artistique du groupe destinée à renforcer le mystère qui les entoure déjà, ou à amener l’auditeur à imaginer son propre périple intergalactique ? Sans doute un peu de chaque… Darkspace nous livre donc au travers de ce premier album un large aperçu de ses compétences et objectifs musicaux, une œuvre complexe et unique, qui demandera certainement un temps d’adaptation avant d’être appréciée à sa juste valeur. Passée cette étape, le groupe laissera alors son auditeur dans un état de solitude contemplative, rêve ou cauchemar éveillé, l’éloignant progressivement de la réalité et des hommes, pour l’emporter vers des astres lointains.

A écouter : Dark 1.2, Dark 1.5