En 2009, Darkness Dynamite se faisait connaître avec son premier album The Astonishing Fury Of Mankind et sa signature chez Metal Blade Records. C'était une petite révolution pour un groupe de Metal français de sortir un album sur un label aussi côté (tout comme Eryn Non Dae) sauf qu'ils se sont rapidement attirés les foudres de la critique. Mis en avant par un marketing outrancier, des photos promo overlookés, leur musique est tout de suite passée au second plan, la faute à des morceaux qualitativement proche d'un Metalcore bas de gamme. Darkness Dynamite est devenu la formation à détester au même titre que les Betraying The Martyrs. Puis au bout d'un moment le buzz retombe, Darkness Dynamite se fait peu à peu oublier, si bien que certains pensent à un split.
Quatre années s'écoulent et on apprend leur retour avec Under The Painted Sky distribué par le plus modeste label At(h)ome. Darkness Dynamite se montre sous un autre visage, plus sincère, arbore un nouveau look, a changé de logo, colore ses visuels en gris / orange flashy de manière assez curieuse, mais surtout, se pare d'une nouvelle orientation musicale. C'est pourtant sans attente et sans véritable envie de se frotter à ce Under The Painted Sky que le disque se retrouve dans le lecteur. Après tout pourquoi ne pas tester? Qui sait, une surprise est vite arrivée et au pire c'est nul et vite oublié.
Les premières minutes sont étonnantes. Exit le Metalcore commun des débuts, le virage est effectué à 180°. Darkness Dynamite y a insufflé énormément de choses nouvelles. Rien que dans le son déjà, plus chaud, plus sec, avec un groove omniprésent. On sent le groupe guidé par une approche bien plus Rock que par le passé où s'en découle un style personnel mêlant adroitement Post-Hardcore / Stoner / Metal / Rockin' Hardcore avec une facilité déconcertante. Darkness Dynamite fait maintenant ce qu'il lui plait, évite de suivre une scène codifiée, ne s'impose comme limites que celles de ses influences désormais digérées et rendues d'une très belle façon dans cet opus. On pense notamment à des groupes de la scène Rock des années 70's, Led Zeppelin en tête, d'autres plus moderne comme Underoath ou Deftones pour ses aspect aériens et surtout à Mastodon dont l'aura bienveillante enchante tout le disque. Tout semble bien plus fluide, d'avantage maîtrisé et démontre que Darkness Dynamite s'éloigne a vitesse grand v de la fosse commune liée à son passé.
Les parisiens ont bien fait d'attendre quatre ans pour tout mettre à plat et repartir du bon pied. Cela a un vrai impact sur la composition de ce Under The Painted Sky. En évoluant, Darkness Dynamite a injecté un paquet de riffs excellents et mémorables issus du Stoner (On Cloud 9, Give Them Ropes). Les cordes semblent au cœur du processus de création, nourrie bien sûr d'une rythmique carrée et groovy et d'un chant qui prend beaucoup de plus de libertés (chant clair réussi, grognement de bûcheron et growl puissant). L'inspiration est de tous les instants si bien qu'on ne trouve pas un titre en dessous d'un autre, qu'ils se permettent une variété liée à leurs aspirations passant de la furie Mathcore sur Dead Ends à la douceur Post-Rock de Breath fort joliment exécutée en passant par la complexité rythmique de Vanished Gravity. Mais peu importe les couleurs et les différentes tonalités que donne le groupe à sa musique, l'ensemble sonne extrêmement cohérent et jouissif d'un bout à l'autre.
Finalement, Under The Painted Sky est mieux qu'une bonne surprise, il est un très bon album. Darkness Dynamite fait table rase du passé et se montre sous un nouveau jour plus que radieux. Certain diront que la formation se contente de suivre le sens du vent et les courants du Post-Hardcore / Stoner qui marchent bien actuellement. Fi de ces considérations empreinte de jalousie, parce qu'il faut reconnaître ce disque à sa juste valeur. Cet album est ambitieux, travaillé, terriblement efficace, affirmé par une patte personnelle, qui surpasse même des disques du genre à l'intégrité si parfaite. On aurait tort de faire l'impasse sous prétexte de considération extra-musicales, non?
A écouter : maintenant, oui!