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Biographie
Darkest Hour se forme en 1995 en Virginie. A l'origine, il est composé de quatre membres. Ils enregistrent rapidement leur premier album, The Misanthrope, pour Death Truck Records en 1996. Ils passent ensuite la plus grande partie de leur temps en tournée. En 1998, la bande s'agrandit avec l'arrivée d'un second guitariste et un changement de batteur également. Après un premier ep, The Prophecy Fulfilled, en 1999 sur le label Art Monk Construction, c'est sous le label MIA Records que Darkest Hour signent leur premier vrai album : The Mark Of The Judas en 2000. Leur relation avec MIA Records se termine brutalement avec la disparition du label fin 2000. Plusieurs labels font alors des propositions au groupe. C'est finalement vers Victory Records que se tourne Darkest Hour. Ce choix leur permet de se situer à mi-chemin entre le Hardcore et le Metal. Dans So Sedated, So Secure (2001), ils nous proposent un mélange Trash moderne européen et de Hardcore américain, puis en 2003, Hidden Hands Of A Sadist Nation (toujours chez Victory Records) marque un autre pas vers une maturité encore plus accrue en s'entourant de pointures de la scène Death mélodique suédoise, aussi bien en guests qu'à la production. S'en suivent pas mal de tournées aux Etats-Unis et en Europe. Après une promotion, plus maladroite que prétentieuse, annonçant un album historique pour le Metal aux côtés de Metallica ou Slayer, Darkest Hour revient au mois de juin 2005 avec Undoing Ruin.
2007 voit enfin le retour de Darkest Hour, qui nous avait laissé il y a pourtant seulement deux ans de cela avec un Undoing Ruin abondamment nourri au Thrash et au Death Mélodique façon nordique. Un album de première qualité pour peu que l’on ne soit pas allergique au Métal à vocation mélodique ou aux sonorités métalcore - style plus que largement influencé par les genres précités. Deliver Us est donc à juste tire un album attendu au tournant tant ses prédécesseurs auront placé la barre haut qualitativement parlant. Et force est de dire qu’il ne sera probablement pas à la hauteur de l’attente de nombre d’entre nous. Fan attitude mise à part, il est difficile de ressentir le même engouement à l’écoute de la dernière livraison des américains que lors de ses précédentes sorties. Certes, cet album reste certainement au dessus de la moyenne du Métalcore (ou Mallcore pour les anglophones les plus cyniques) type tel que le pratiquent un nombre incalculable de groupes à vocation « extrême », mais force est de constater que Darkest Hour n’est pas dans sa meilleure forme…
Quand bien même les intentions du groupe seraient ailleurs, Darkest Hour semble toujours plus se rapprocher de l’archétype Métalcore au cours d’un album pourtant parsemé de compositions d’une qualité indéniable pour peu que l’on goûte au style pratiqué. « Doomsayer (the begining of the end)», introduction presque commune mais renversante de l’album, « Full imperial collapse »… (et quelques autres titres en fin de compte) font leur effet mais sont d’une originalité souvent contestable. Certains coups de mou comme « Demon(s) » ou « The light at the edge of the world » (interlude classique mais cette fois aussi inintéressant que malvenu) paraîtront même comme difficilement pardonnables là où un « Convalescence », pourtant plus d’une fois qualifié de commun, faisait encore mouche sur l’album précédent. Ce qui sauvera le groupe du naufrage est clairement son chanteur et sa voix si particulière, très agressive mais mélodique comme peu d’autres. Peut être une des plus intéressantes de la scène Métalcore, avec celle de Daniel Weyandt (Zao) notament. Et pourtant même John Henry semble relativement peu en verve en comparaison avec ses prestations passées, un peu à l’image d’un Mark Hunter (Chimaira) dernière version. Le riffing est quant à lui égal à lui-même : tranchant, saccadé, mélodique et plein de dextérité, exécuté dans une ambiance indéniablement moins agressive que sur un The Mark Of The Judas déjà vieux de huit ans qui aura donné ses lettres de noblesses au groupe, mais d’une qualité évidente. Bref d’une réelle efficacité à condition que le Métalcore thrashisant ne donne pas de boutons à celui qui s’aventurera à écouter Deliver Us, encore une fois. La section rythmique connaîtra le même sort. Sobre sans vraiment briller, elle ne se mettra jamais vraiment en évidence et collera au son du groupe.
Darkest Hour pêche sur cette dernière livraison par son relatif manque de renouvellement. Le groupe évolue certes, mais semble le faire vers des sonorités plus communes, déjà produites (jusqu’alors utilisées avec parcimonie) et d’un intérêt moindre que celles auxquelles ils nous ont habitués. Darkest Hour reste cependant loin de la dégringolade catastrophique d’un Killswitch Engage, leader éphémère d’une mouvance en sursaturation quasi immédiate, en sortant un – court (quarante minutes) - album plaisant à défaut d’être du niveau habituel du groupe. Cependant on (je?) ne saurait trop vous conseiller de lui préférer le dernier Unearth (III : In The Eyes of Fire) qui, s’il date déjà quelque peu, s’avère être une véritable collection d’hymnes Thrashcore supersoniques d’une efficacité à faire pâlir la majorité de ses comparses jouant à la base sur le même créneau.
A écouter : Doomsayer, apoth�ose plus que pr�matur�e d�un album correct � la dur�e de vie r�duite.
Darkest Hour refait enfin surface deux ans après le brûlant Hidden Hands Of A Sadist Nation. Si le groupe bénéficiait, sur cet album, de l’appui des figures emblématiques du death/thrash mélodique suédois (Tomas Lindberg d’At The Gates, ou Andreas Björler de The Haunted), il doit à présent démontrer ses capacités propres. Afin de mettre tous les atouts de leur côté, c’est nul autre que Devin Townsend (Strapping Young Lad) qui se charge de la production du nouvel opus. Une chose est sûre, Darkest Hour semble décidé à prendre de la distance vis-à-vis du hardcore qui caractérisait leurs premiers efforts.
Undoing Ruin nous démontre plus que jamais l’amour que porte le combo à ses illustres aînés du métal scandinave. On retrouve, en effet, les velléités rythmiques du thrash couplées aux riffs frénétiques typiquement européens qu’affectionne le guitariste Kris Norris. Mais là où les mélodies essayaient difficilement de se frayer un chemin dans les compositions brutes de décoffrage de l’album précédent, celles-ci occupent désormais la place centrale de la musique du quintet. Le niveau guitaristique fait positivement les frais de ce changement, que ce soit au niveau des parties rythmiques ou des soli. Darkest Hour a maintenant les moyens de ses ambitions et va à l’essentiel dans des titres concis, explosifs, et d’une efficacité redoutable. Quant au chant de John Henry, il se fait plus véhément que jamais, ne troquant pas un seul hurlement hardcore en dépit de l’orientation de son groupe. Ses textes se font néanmoins plus intimistes, délaissant l’engagement politique et social dont ils étaient clairement imprégnés auparavant.
Musicalement, Darkest Hour revisite à merveille ses classiques, que ce soit At The Gates (Sound The Surrender), In Flames (Paradise), The Haunted (This Will Outlive Us), ou Dark Tranquility (Convalescence, Tranquil). Il faut également saluer les intermèdes qui viennent judicieusement reposer nos esgourdes en milieu d’album, dont le splendide acoustique Pathos, ou encore l’estampillé In Flames qu’est Ethos. Ce qui vient en revanche assombrir ce tableau idyllique, c’est le choix d’une propreté extrême du son impulsé par Devin Townsend. On peut imaginer sans peine la tuerie qu’aurait été cet album avec la production grasse de Hidden Hands Of A Sadist Nation, assurée pour l’anecdote par le suédois Fredrik Nordström. Certes on distingue à merveille la totalité des instruments, mais on y perd indéniablement en impact (notamment pour la batterie).
Darkest Hour franchit donc brillamment un nouveau cap avec Undoing Ruin. La composition est nettement plus mature, rendant de fait les titres plus accrocheurs et directs qu’auparavant. On ne peut toutefois crier au génie en raison de l’importance que prennent leurs influences au sein de l’album, mais les américains sont enfin décomplexés de leurs pulsions métalliques de toujours.
A écouter : With A Thousand Words To Say But One, Sound The Surrender, These Fevered Times
Revoilà Darkest Hour, toujours aux commandes du peloton de tête des groupes les plus violents de Victory Records. Et force est de constater que l'évolution depuis So Sedated..., leur précédent opus, ne saute pas aux yeux! Le groupe reprend les ingrédients qui ont jadis fait son succès (lire la chronique de So Sedated... ci-dessous pour plus de détails). On retrouve donc les rhytmes inhumains et impressionanats de rapidité, l'énorme son bien lourd et extrême empruntés au death metal suédois ou européen, l'ambiance obscure, les cris gutturaux du Sieur Henry qui vomit ses paroles noires et/ou politisées, la technique imparable de chacun des musiciens de la formation, les quelques breaks à contre temps sur lesquels le tempo ralentit pour que le tout reparte de plus belle sur une raffale de double pédale etc.
La violence semble donc être le maître mot du groupe originaire de Virginie. Et pourtant, la musique de ces 5 gars possède quelque chose de plus, un quelque chose qui passe par la touche subtile de mélodie qu'ils arrivent à insuffler à leurs compos pourtant sévèrement burnées et peu enclin aux concessions harmonieuses. La plupart de leurs morceaux sont empreints d'une émotion inattendue, un grain de sensibilité dans le chaos et la dévastation, un grain qui rend finalement cette violence humaine et en quelque sorte positive ("Accessible Losses", "Seven Day Lie", "Pay phones and pills", "The Sadist Nation" sans oublier la dernière plage instrumentale du cd, plus calme "Veritas, aequitas"). Lorsqu'on a perçu ça, il est alors plus facile de discerner la démarche du groupe grâce aux paroles: pacifistes, engagées contre la violence, pleines d'un mal être sensible et d'un refus d'un système basé sur la haine induite par l'intolérance, le patriotisme et toutes sortes de vices employés par nos "nations".
Darkest Hour est définitivement un groupe à part dans le paysage du metalcore. Une musique personelle et étonnante: à la fois brutale et remplie de sensibilité. Et au vu de la liste des musiciens de renom invités sur le disque (Tomas Lindberg d'At The Gates, Andres Björler de The Haunted, Marcus Sunesson de The Crown, Peter Wichers de Soilwork), on sait qu'on ne s'y est pas trompé! Cependant, Darkest Hour n'est toujours pas à la portée de toutes les oreilles (je veux parler des plus sensibles bien entendu).
A écouter : Accessible Losses ; Seven Day Lie ; The Sadist Nation
So Sedated, So Secure est le deuxième album CD du combo américain. A la première écoute, pas de doute possible sur les influences de ce groupe: les riffs rappellent sans équivoque les riffs de thrash/death métal européens style At The Gates ou encore The Haunted. Le rythme général des compositions est également celui d'un trash speed exécuté avec virtuosité. Etranges influences me direz vous pour un groupe de Victory Records qui nous ont habitué à produire des groupes de hardcore. Pas tant que ça, car si les riffs et le rythme ultra speed sont empruntés au métal européen, on retrouve chez Darkest Hour les ingrédients essentiels caractérisants les groupes de Victory Records: Le son lourd et grave est bien celui du hardcore et la voix de John Henry n'est pas sans rappeler la voix de Karl Buechner, chanteur d'Earth Crisis. L'absence de solo de guitare différencie également ce groupe du métal classique. On pourrait donc définir So Sedated, So Secure comme un album thrash/hardcore, savant mélange de titres rapides interprétés avec maîtrise et de titres plus lents (moins rapide dirons-nous..).
Dans ces chansons, Darkest Hour abordent des sujets divers allant de la politique aux sujets plus morbides. Ils expliquent qu'ils sont habitués à écrire des histoires sordides et composent ensuite une musique qui colle à ces histoires. Le mélange des riffs brutaux, des guitares très agressives, des cris gutturaux de John Henry et des mélodies obscures, vous plongera dans un univers noir, duquel il risque bien d'être difficile de sortir tant il vous prendra aux tripes. La manière dont Darkest Hour arrive à mélanger le métal extrême européen et le hardcore américain style Victory Records, marque un nouveau chapitre dans l'évolution de la musique extrême.
Il est vrai que le groupe parfait n'existant pas, on peut tout de même reprocher au groupe de composer certains morceaux qui semblent parfois être à répétition... De plus, il est évident que cet album n'est pas à mettre entre toutes les mains. A essayer si vous êtes des nostalgiques de l'album Slaughter of the soul d'At The Gates ou alors si vous passez vos journées à écouter le métal extrême européen ou encore si vous aimez tout simplement le hardcore.
A écouter : A Cold Kiss ; Treason In Trust ; An Epitaph
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