Les arts sombres et ses multiples ramifications. Ici, l'un de ses nombreux serviteurs prénommé Darkenhöld qui daigne sortir de antre pour livre sa seconde offrande, Echoes From The Stone Keeper.
Ces apôtres encapuchonnés pratiquent un Black Metal médiéval ouvertement inspiré de celui des années 90. Il n'est pourtant pas question ici de ressasser un True Black Metal des caveaux sans grand intérêt, mais plutôt de perpétuer la flamme laissé par les anciens, dont les noms de Bathory, Emperor, Enslaved, Ulver ou Satyricon sont encore dans toutes les mémoires et résonnent dans les cœurs des vaillants fidèles. C'est sur ce terreaux norvégien que pousse Darkenhöld dont le dernier patronyme cité a ici plus d'importance que les autres avec notamment son album culte Dark Medieval Times qui reviendra hanter régulièrement cette œuvre. Une référence certes facile, mais néanmoins évidente quant à l'approche et la teneur musicale de ce Echoes From The Stone Keeper.
Darkenhöld produit un Black Metal relativement épuré dont les guitares se fondent dans un ensemble où le clavier semble prédominer même s'il paraît difficile d'aller jusqu'à parler de Black Metal symphonique. En effet, ceux-ci, habilement utilisés, servent de pilier aux morceaux, mais ne versent jamais dans la surenchère. Les provençaux n'axent pas non plus leurs travaux sur la violence des morceaux ou sur la complexité des tournures, mais bel et bien sur les ambiances. Ecouter Echoes From The Stone Keeper s'est comme se perde dans une brume mystique et errer à la recherche de son chemin qui même inévitablement à d'immenses forteresses de pierre. Des atmosphères magiques qui rappelleront principalement Obtained Enslavement, beaucoup plus symphoniques cela dit, alors que d'autres motifs font également penser au Peste Noire de La Sanie Des Siècles - Panégyrique De La Dégénérescence. Un passé médiéval glorifié que l'on retrouve dans certains thèmes (March Of The Sylvan Beasts) et que ses créateurs se plaisent à mêler dans des guitares hargneuses (Mesnie Hellequin), parfois plus mélodiques (Under The Sign Of Arcanum) ou acoustiques (Chasm Of Asylake). La production renforce quant à elle ces allures ancestrales fantasmagoriques développées tout au long de l'album.
Malgré toutes les qualités évidentes de ce Echoes From The Stone Keeper, il faut reconnaître qu'il ne marquera pas non plus durablement les esprits en dehors de quelques passages et riffs (Wyvern Solitude Chant, March Of The Sylvan Beasts). Les compositions sont bonnes sans atteindre des sommets d'excellence et il manque le petit truc en plus qui fait qu'on pourrait y revenir plus souvent et qui aurait pu d'avantage nous impliquer dans l'œuvre. Ceci étant précisé, Echoes From The Stone Keeper est un album solide dont les amateurs des groupes précédemment cités feraient bien de s'intéresser.
A écouter : Wyvern Solitude Chant