Sexual NecrObsession est le premier enregistrement de Dark Prophecy, sextet français mystérieux, et le moins que l’on puisse dire, c’est que les 6 membres du groupe ont pris soin de faire quelque chose de bien. Outre l’artwork de très bonne facture pour un disque autoproduit (cd sérigraphié, paroles intégrales, etc), on est frappés de la bonne production dont bénéficient les 4 titres que constituent cette première démo. Certes la batterie est légèrement hésitante, il y a quelques défauts de jeunesse dans la musique des français, mais rien n’est moins normal pour une première diffusion, et on a plaisir à subir les assauts des grosses guitares doublées du furieux vocaliste.
Côté musical maintenant, les 4 chansons que nous présentent les mosellans oscillent entre black et dark metal. D’un côté, la fureur noire et violente d’un mur de guitares et d’une batterie usant de tout l’attirail du parfait hardos, encouragées par un chant d’égosillé, et de l’autre, des mélodies heavy rapides et très esthétiques. Le tout est judicieusement mélangé au milieu de nappes symphoniques et même parfois de magnifiques mélopées galoppantes (Rotten Reality) exécutées par un clavier très présent, qui fait de la galette l’une des principales clés et lui confère un côté parfois très mélancolique. Les titres de Sexual NecrObession n’inventent pas le metal et sont même parfois assez grossiers mais ont le mérite d’être efficaces, variés, intéressants, et jamais ennuyeux. Certes, on n’en est pas au niveau de composition d’un Graveworm (groupe duquel on pourrait le plus facilement rapprocher la musique de Dark Prophecy) mais cette entrée en matière remplit son objectif : nous montrer ce dont est capable ce jeune sextet qui sort pour l’occasion de l’ombre.
Sexual NecrObsession est donc une bonne démo d’un groupe amateur et passionné, comme l’on en croise souvent, et qui permettra au combo d’avancer un peu dans cette jungle que représente la scène black française, et même si le résultat est certainement à parfaire. On sent que les idées sont là et qu’avec du travail, Dark Prophecy pourrait faire parler de lui.
A écouter :