Après plusieurs galères, Damien Rice nous livre enfin son premier album. Album qui, au-delà de sa très sobre pochette, renferme 10 chansons d’une richesse et d’une émotion intense.
Damien Rice, c’est tout d’abord une voix. Une voix qui n’est pas sans rappeler quelques Jeff Buckley, Tom Mc Rae ou encore Thom Yorke (Radiohead). Mais on se laisse prendre au jeu. Tantôt un murmure, tantôt un gémissement, elle glisse, danse et entoure le son de la guitare de Damien. Lisa Hannigan accompagne cette complémentarité déconcertante, rendant la mélodie pure, pleine de sentiments (The Blower’s Daughter, Eskimo).
Car c’est bien ça qui nous chatouille le cœur au fil de l’écoute de cet album : Malgré ce style visité et revisité, Damien Rice parvint à donner un nouveau souffle à ce qu’il y a finalement de plus simple : une guitare et une voix. Plus encore, Damien inclut des violons et violoncelles, ce qui n’est pas sans rappeler ses racines irlandaises, renouant ainsi d’un certain côté avec la tradition ; La passion qui entoure cet ensemble est palpable (Older Chests, Eskimo), formant un des points les plus forts de cet opus.
Cet ensemble que forme O est aussi uni que diversifié : chaque chanson représente un univers, des sentiments différents, Delicate avec cette voix lancinante, Amie qui nous touche à grand renfort de violon, Cheers Darlin', qui n’est pas sans rappeler une certaine Life in a Glass House de Radiohead, Eskimo, bijou de tendresse et d’amour, et I Remember, LA mélodie qui est sûrement la plus représentative de ce qu’est O : la sensibilité, la douleur, les sentiments cachés, mais aussi les sentiments violents, ceux qu’on a envie de hurler, que crache notre cœur.
Damien Rice nous livre ici le jardin secret de tout à chacun, ce que le cœur ressent sans montrer, ou en montrant trop fort. Chaque chanson est forte en émotions, mais finalement abordées de façon délicate, presque comme une caresse.
A écouter : Delicate, Canonball, I Remember, Eskimo