Dälek

Hip Hop Experimental

États-Unis

Gutter Tactics

2009

Chronique

par vince-shi

Tout au long de son évolution Dälek a posé les jalons d’un nouveau langage au sein du hip hop. Un langage où le flow du MC côtoie les nappes shoegaze de My Bloody Valentine et les assauts industriels dignes des pires méfaits d’Einstürzende Neubauten. Oui, les comparaisons sont faciles et éculées mais force est de constater qu’elles sont justes. A l’écoute de Gutter Tactics on comprend aussi pourquoi Oktopus cite les Melvins, Black Sabbath et Throbbing Gristle pour qualifier l’album. Parce que Dälek puise l’essence de leur musique pour souligner son expression. Et nous ne pouvons qu’être sidérés par force du propos.

Après Absence et Abandoned Language  Dälek dispose aujourd’hui d’une palette de couleurs conséquente lui permettant plus que jamais de nuancer son propos. Ces nuances ne sautent pas au visage, c’est le moins que l’on puisse dire. C'est plutôt la colère bouillonnante de Gutter Tactics frappe dès l’intro et son discours vindicatif en forme de bilan plus noir que noir de l’Amérique à travers les deux derniers siècles. Mais au fil du disque les choses s’affinent et les contours s’affirment. C’est ce qui est fascinant avec Dälek, sa musique est tellement saturée de détails que chaque écoute la rend plus profonde, ou en tout cas nous rapproche de ce que le MC et Oktopus cherchent à nous dire. La deuxième partie de l’album est peut-être moins ouvertement violente, mais la colère est sous-jacente, elle gronde dans des nappes et des sons travaillés à l’extrême, servis par une production parfaite qui rend parfaitement compte de la profondeur de l’abime.

Quelle classe… Dälek a la classe. Gutter Tactics est un album très riche, de ceux que l’on ronge encore et encore pour espérer toucher à la substantifique moëlle, celle là même qui se dérobe alors qu’on pensait l’avoir trouvée. Et Dälek de nous faire creuser encore, toujours plus profond. Chef d’œuvre ? Il est sans doute trop tôt pour le dire. Mais maintenant que le mot est lâché...

17

Les critiques des lecteurs

Moyenne 18
Avis 5
ThirdEye January 11, 2010 17:04
Le meilleur album de la cuvée 2009 pour moi.



Noir, glauque, abrasif (désolé de reprendre vos termes), mais c'est exactement ce que je ressens quand je l'écoute.

On a des frisson,s notre esprit se perd dans un univers nocturne, urbain, noir, froid.



Un putain de skeud. Mais vraiment.
19 / 20
Pentacle February 10, 2009 11:39
Un excellent mélange entre Absence et Abandoned Language avec toujours ce flow immense et ce(s) son(s) propre(s) au MC entre beats Hip-Hop, nuages Shoegazisant et vapeurs Indus. Chaque titre est un tube en puissance, rien que pour No Question et Gutter Tactics... A réécouter encore et encore pour bien saisir ce sombre mélange coloré!
16 / 20
nolass February 9, 2009 15:05
J'approuve egalement !



Dalek signe içi un album parfaitement dosé... Après un Absence "peut-etre trop abrasif" et un Abandoned Language très bon mais quelque peu etrange à mon goût (on sent qu'ils s'aventuraient dans quelque chose d'incertain...), GUTTER TACTICS arrive en distribuant des grosses claques dans la gueule ! Un univers toujours aussi coloré avec une dimension "futuriste", Dalek boucle içi un album qui "résume" tout ce qu'ils ont acquis tout en franchissant des limites... Egalement une sincerité au niveau des paroles toujours aussi touchante et déchirante...



CHAPEAUX BAS !
18 / 20
TonioPizza February 7, 2009 12:07
Leur meilleur album? Le plus cohérent en tout cas, après un Abandoned Language qui partait en flou artistique et un Absence peut-être trop abrasif. Ici il y en a pour tous les goûts, et les gars de Dälek ont sans doute réussi à concrétiser leur vision d'un hip-hop ouvert et subversif.
17 / 20
Jean-Go February 3, 2009 15:57
Déja accoutumé au style Dälek bien sombre et massif, je me demandais s'ils arriveraient à mettre la barre plus haut. Après un sublime Abandoned Language (à mon sens légèrement inférieur à Absence), que reste-t-il de Dälek?



Un torrent de noirceur. Mais un vrai. A grand coups de son saturés, Mr Octopuss impressionne par sa qualité de DJ. L'album s'ouvre sur une intro bien hargneuse, pour nous entraîner dans une spirale ininterrompue de désillusions et d'abysse. L'album tient très haut le pavé, fout des frissons.

On ressent une très forte cohérence au sein des compos, ce qui renforce un peu mieux le côté pavé de l'album. ne parlons pas du flow, toujours au top.

Chapeaux bas, Dälek signe ici son meilleur album.
19 / 20