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Biographie
Cela fait déjà 7 ans que les lyonnais de Daïtro font converger emo, screamo et noise afin d'engendrer un hardcore passioné et tout en contraste. Un premier 7" en 2002 et des prestations lives de hauts vols les amenent en 2003 à Des cendres, je me consumme, premier MCD dont la chaleur et l'inspiration tiendront en haleine les coeurs les plus endurcis. ChroniquesY Split avec Sed Non Satiata Split avec Ampere Split avec Raein Laisser Vivre Les Squelettes Des Cendres, Je Me ConsumeY ( 2009 )Ils sont ceux qui sont parvenus à trouver la robe musicale pouvant rendre grâce au "Bateau Ivre" de Rimbaud. Ceux qui ont érigé le cri "L’important, c’est pas la victoire, mais le combat" au rang de maxime situationniste. Ceux qui sont devenus avec le temps les gardiens du temple french way of emo tout en s’affranchissant constamment de cette étiquette. Ils sont ce qu’ils sont. Ils sont Daïtro. Changer sans se trahir, évoluer sans se perdre : la marque des grands. Y en est l’illustration auguste. Le bouleversement (dans la continuité) s’est probablement opéré au contact de Sed Non Satiata et de 12XU. Il s’est fait en se glissant dans l’habit de la métamorphose, dans celui d’un screamo avant-gardiste, qui délaisse les poncifs d’hier pour offrir les codes de demain. Le chant va surprendre (ajout d'une voix claire), l’hétérogénéité des compositions aussi. Qu’importe. Y est un décalogue brûlant, qui,à la manière des films de La Nouvelle Vague, joue avec les autoréférences (la phrase "de l’eau coule sous les ponts" dans "Y9", pistes qui font se croiser les différentes périodes stylistiques de Daïtro), crache une révolte toujours aussi percutante et un brin nihilisto-désabusée ("Dans le fond, je n’y crois pas. Et c’est tant mieux", "Y1b") et impose à nouveau un esthétisme musical unique entre screamo, emo-hardcore, post whatever et punk. Daïtro explose et recompose. Entre ombre et lumière. Entre assaut et contemplation. Par et pour une nouvelle architecture. Le phrasé unique de Aurélien et ses spoken-words poétiques résonnent au milieu d’arpèges Suis La luniens ("Où se trouve alors son bon côté, En sachant que nous même, faisons preuve de sarcasme et d’égocentrisme, nous ne pouvons nous sentir parfois nulle part à notre place", "Y1a"), les plans catchy/punk font rage, les moments de bravoure s’abattent, la basse ensevelit ("Y9"). Génération Y. Evoquant une nouvelle fois la Rumeur et son militantisme (après avoir repris la lyric "On a les poches vides mais les reins solides" dans "La substance et la matière", le quintet fait à nouveau honneur au groupe hip-hop en criant à son tour: "la meilleure des polices ne porte pas l’uniforme"), Daitro écrase les ciels de craie, fuit internet et ses polémiques pour ne se concentrer que sur son art. Celui qu’il parvient à porter comme nul autre en France. Et avec pareil talent d’écriture et de composition, Daitro offre une nouvelle perspective au screamo : il lui donne la responsabilité de l’action. Split avec Sed Non Satiata ( 2008 )Daitro, un des fers de lance du Screamo Français, s’associe à Sed Non Satiata, autre valeur sûre du mouvement, pour offrir un split où chacun des groupes livrera 4 nouveaux morceaux, dont un interlude. Sous cet artwork tricolore, la noirceur d’ébène et le rouge sang s’entremêlant pour former cet insecte éphémère, se cachent 8 compositions douloureuses, illustrations sonores de cette image… Split avec Ampere ( 2007 )Ca faisait un moment que j'attendais un split emo hardcore "US Versus France", rien que pour définitivement marquer au fer rouge la réelle identité de la scène hexagonale dans le genre. Alors certes, ce disque de 8 minutes à peine n'offre que 3 morceaux mais ces derniers sont largement à la hauteur pour mettre en exergue la fougue directe d’Ampere et la complainte sincère et maladive de Daïtro. Ampere compte dans ses rangs, Will Killingsworth ancien guitariste de feu Orchid, rien que ça. Comme les chiens ne font pas des chats, la quasi perpétuelle allusion au groupe culte du Massachusetts est aisément identifiable chez Ampere. Que ce soit sur leurs productions précédentes ou bien ici, le son de guitare possède la même agressivité incisive dans un jeu tantôt chaloupé tantôt coupe gorge. Ampere est malgré ce fait accompli, bien loin d'être un "tribute band" sans âme ou du sous Orchid sans intérêt. Si le combo s'avère être tout aussi immédiat, mettant de côté toutes les notes superflues pour ne conserver que la substantifique moelle du screamo, il s'adonne à un hardcore bien moins bruitiste, plus propre et plus moderne que celui de ses héritiers. Dans ses morceaux dépassant tout juste la minute, Ampere parvient à soulever le cœur par des accélérations fulgurantes qui se révèlent prévisibles mais clairement attendues par les amateurs d'emo violence à l'américaine. Deux titres courts et urgents, sans surprise mais terriblement efficaces. Fidèle à eux même, les lyonnais Daïtro emboitent le pas aux américains avec un long titre dans la plus pure tradition screamo frenchie avec les arpèges, les plans cristallins et une chant écorché à se saigner l'œsophage. Un chant parsemé de spoken words qui dans ses frasques les plus désespérées semble jouxter celui de Amanda Woodward ("...mais les reins solides"). Toujours transposé de main de maitre par l'ancien et excellent Aurélien de feu Gantz, le texte très classe transpire le vécu et la noirceur. Pas de réelles surprises non plus chez Daïtro mis à part des back vocals bienvenus qui apportent dynamisme et volume. Daïtro / Ampere n'est ni plus ni moins qu’un picture 7" joliment illustré, équilibré, efficace et surtout exposant deux approches différentes et complémentaires du screamo hardcore. Page MySpace de Ampere. Split avec Raein ( 2005 )Raein/Daitro paraît être une affiche de split cd alléchante. D'un côté le groupe Italien si reconnu dans le monde hardcore où ils y sont présentés comme le fer de lance du screamo moderne. De l'autre le groupe Francais de l'écurie Alchimia avec peu d'expérience mais déja un excellent cd à son actif. La balance pèse d'ores et déja d'un côté avant même de lancer la galette: Raein semble avoir une place prépondérante dans la scéne screamo à laquelle Daitro ne peuvent pas encore postuler. C'est d'ailleurs avec eux que s'ouvre le bal. Il faut bien avouer que le précédent cd Il n'y a pas d'orchestre avait placé la barre très haute et que nos espérances en ce split cd étaient nombreuses. Concrétement, ces morceaux sont la suite logique de l'évolution qu'avait pris raein; les italiens ont quitté la sphére de la power violence basique pour rejoindre des contrées plus originales. Certes la rapidité d'exécution les laisse dans la continuité du genre, mais raein apporte une fibre ultra mélodique au tout et beaucoup plus aérienne. C'est une sorte de post power violence, forte de la touche screamo récente et enrichie en quelque chose de moins desespéré. De surcroît, Raein s'offre une production parfaite qui met en avant une base rythmique très solide où l'abscence de double pédale est le gage d'une richesse de jeu de batterie. Quant à la guitare, elle reste reconaissable entre toutes: des pointes mélodiques, touchées et fines, s'apparentant presque à un clavier. Mais la musique n'en devient pas pour autant mièvre : plutôt profonde et violence, une lourdeur sous jacente et un tout homogéne très écorché donnent des épices au tout. Raein livre ici trois morceaux, toujours très bons mais somme toute trop dans la lignée des précédentes productions. On pouvait attendre plus de prise de risque de la part des Italiens qui passent l'épreuve de ce split cd européen telle une formalité...somme toute un peu trop formellement. Pourtant, le cd est loin d'être clos et le meilleur reste encore à venir, sans aucune attente. Les lyonnais d'Alchimia surpassent raein en trois morceaux. Tout d'abord, daitro parie sur la composition, en poussant ses morceaux en longueur (excepté le dernier, certes). On attendait tout sauf ça de la part du groupe qui amène l'auditeur sur un terrain ultra progressif. La production laisse aussi sans souffle : riffs assez sales qui laissent transpirer une haine palpable cotoient rythmiques séches et passages clairs d'une propreté incroyable. Rien qu'avec ce pseudo détail, les morceaux prennnent une ampleur incroyable. Cette ampleur est sublimée par l'apport du chanteur (Ex Gantz) qui maitrise evidemment son sujet: voix saturée et paroles lancinantes et porteuses de sens. D'ailleurs, la pièce de choix se situe au niveau d' "Un bateau ivre". Le morceau est organisé autour d'un théme très saetien de départ, assez sacadé, puis l'aspect chaotique s'ecclipse peu à peu et s'engage une montée en puissance typiquement post rock s'organisant autour de mélodies entremêlées (pas loin de Mogwai dans l'esprit...). Enfin, la rage emmagasinée explose autour d'un "capitaine" ércutée avec une violence extrême. On retrouve le desespoir "au bout de ses levres" dans une reprise d'une thème acapella particulierement triste et mélancolique. Pour finir, daitro innove avec un morceau qui aurait pu ne pas être mais qui se révele très intéressant , car différent. En somme, le morceau est plus égal à ce qu'avait fait Raein en début de cd, ce qui parait être une sorte d'hommage de la part des lyonnais. Quand on voit la qualité de ce split cd et quand on voit que le petit poucet français surpasse le goliath, ça ne peut qu'être de bonne augure pour la suite et ne peut que motiver les production futures. 2005 serait-elle la confirmation d'une explosion de la scéne screamo française? (Gantz qui réalise des prestations de plus en plus matures par exemple). De toute façon le cd risque d'être trés marquant dans la scéne extreme et risque de faire office de référence. Il est le sceau de la modernité d'un genre qui se détache peu à peu des grands noms américains...
Télécharger : Au bout de mes lévres (Daitro); Faithless (Raein). A écouter : La partie daitro.Laisser Vivre Les Squelettes ( 2005 )2005. La scène Française est encore remplie des combos qui en ont dessiné les facettes : Gantz, Amanda Woodward, Belle Epoque, Mihai Edrisch ou encore Daïtro. Autant d’identités artistiques que de noms, mais une passion folle en chacun. Des années ont maintenant passé et pourtant, certains de ces disques résonnent encore et laissent percevoir leur influence sur des sorties plus récentes. Des Cendres, Je Me Consume ( 2003 )Après le dense et granuleux L'Un Sans L'Autre de Mihaï Edrish, Alchimia renoue avec le screamo cathartique et écorché via Daïtro, une formation de même obédiance et partageant la même envie d'en découdre. Daïtro emprunte des sentiers déjà bien battus mais à sa manière, au confluent de la violence d'Orchid et de l'ébullition façon early Envy, crue et fumante. Télécharger : Mon Corps |