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Biographie

Dagoba

Formé en 1997 ces cinq marseillais ne tardent pas à dispenser leur rage sonore avec une première démo Time To Go en 1999 mais c’est surtout avec leur suivant effort, sorti en 2001, que Dagoba va commencer à faire du bruit. La production est honnête, le digipak joliment réalisé mais le groupe reste encore trop proche de leur influences outre-atlantique (Machine Head, Fear Factory, Slipknot) avec ce Release The Fury. En 2003 le groupe revient avec un album éponyme, orienté Power Metal, et commence à trouver ses marques, choses qu'ils confirment en 2006 avec What Hell Is About, enregistré avec Tue Madsen (The Haunted, All Shall Perish) Dagoba se place clairement sur la scène européenne. L'accueil reçu par l'album confirmera par ailleurs ce statut désormais acquis de ténor de la scène française à la renommée internationale. Les marseillais reviennent deux ans plus tard avec Face The Colossus qui sort finalement fin septembre 2008 chez Season Of Mist. En mars 2010 le groupe signe chez XIII Records qui fait paraitre Poseidon fin août. En mai 2013 sort Post Mortem Nihil Est. Cet album est produit par Logan Mader directement à Los Angeles, en novembre de la même année Dagoba décolle pour les États-Unis où ils entament leur première tournée US avec Dir En Grey. Juin 2015, paraît Tales of the Black Dawn, sixième album studio des Marseillais. Mai 2016, un communiqué officiel annonce le départ de Franky Costanza et de Yves Terzibachian pour « mésentente professionnelle ». C'est Nicolas Bastos (L'Esprit du ClanDeep In Hate) à la batterie et Jean-Laurent Ducroiset (XPlore Yesterday) à la guitare qui rejoindront le groupe en juin pour terminer la tournée. Dagoba annonce en avril 2017 la sortie d'un nouvel album pour aout, Black Nova

8 / 20
12 commentaires (8.75/20).
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Tales Of The Black Dawn ( 2015 )

Dans un paysage musical moribond, où il est devenu difficile de se faire une place et de vivre de son art, Dagoba est l’un des groupes français qui tire le mieux son épingle du jeu. Au fil des années les Marseillais ont su se constituer un public qui les soutient corps et âme, notamment grâce à de nombreuses prestations scéniques en France, mais aussi à l’étranger. C’est donc en jonglant avec un emploi du temps bien rempli que le groupe a composé et enregistré ce nouvel album, qui l’air de rien, est déjà le sixième. 

Tales of the Black Dawn s’inscrit directement dans la droite lignée du précédent opus, qui lui même était déjà bien inspiré de son prédécesseur. Dagoba a trouvé la formule et ne la lâche pas, son Metal est fait de grosses rythmiques entrecoupées de passages plus ou moins mélodiques qui se répètent encore et toujours au fil des titres. À aucun moment cette nouvelle réalisation ne surprend, du début à la fin le schéma reste le même, plongeant l’auditeur lambda dans un ennui profond. C’est une fois encore Logan Mader qui a mixé le tout, et très sincèrement, la collaboration entre les deux parties semble toucher à sa fin. Tales of the Black Dawn souffre d’une linéarité effarante, aussi bien dans les compositions que dans le son, tous les titres se ressemblent, leur production est similaire, il est réellement impossible de dégager un morceau sur les dix que compte la galette. Si parfois l’un d’entre eux peut donner l’illusion qu’il se passe quelque chose, il est immédiatement plombé par un break où les vocaux clairs sonnent faux, aucune émotion ne transparaît, le rendu est outrageusement plat. Sans tracklist collée sous les yeux, il est impossible de différencier The Sunset Cursed de Eclipe, ou Sorcery de The Dawn, pire, ces morceaux pourraient très bien être extraits des sessions de Post Mortem Nihil Est qu’on le croirait. Il n’est pas nécessaire de se réinventer à chaque album, ou de se lancer dans de folles expérimentations pour captiver l’auditoire. Mais user de la même formule constamment est une preuve criante de non-créativité. Tales of The Black Dawn donne l’impression d’avoir été composé en une dizaine de jours, avec pour seul but d’occuper le terrain médiatique, histoire de dire : nous sommes là, ne nous oubliez pas. 

La presse a souvent été dithyrambique avec Dagoba, louant un Metal à l’esprit moderne et novateur, symbole de réussite hors de nos frontières. Ce n’est clairement plus le cas. Les die-hard fans seront certainement comblés, les autres passeront vite à autre chose.

A écouter : Si vous voulez
13.5 / 20
44 commentaires (11.33/20).
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Face The Colossus ( 2008 )

Quoique l’on puisse penser du groupe, de ses membres ou de la musique que les marseillais pratiquent depuis maintenant près de dix ans, une chose est sûre : Dagoba est actuellement un des plus gros groupes de Metal français en terme de renommée. La sortie d’un nouvel album soulève donc forcément des attentes et une certaine agitation médiatique, notamment sur la toile, terrain de jeu privilégié des amateurs de musiques dites « extrêmes ». Bien qu’un peu éclipsée par les sorties successives des nouveaux Slipknot, Metallica et Gojira (rien que ça) en l’espace d’un mois, la date estimée – puis repoussée - de sortie de ce Face The Colussus était surement entourée en rouge depuis un certain temps chez pas mal de monde… Mais où en est rendu le groupe dans tout ça ?

A vrai dire le constat est assez simple : Dagoba fait du Dagoba et en fera toujours. Aucune surprise donc à reconnaître dès les premiers instants et ce, même lors d’une écoute distraite, le rouleau compresseur hyper produit des marseillais. Ca cisaille, ça double-pédale (énormément), ça hurle de manière aisément identifiable, bref c’est massif et ça vise l’efficacité. Il n’y a rien de mal à ça bien qu’il soit compréhensible que certains n’y trouveront jamais leur compte. Mais passons, on sait ce que l’on vient chercher en écoutant du Dagoba. Inutile de disserter dans le vide sur le bien fondé ou non des critiques/éloges que cette musique provoque.

Après deux bons albums somme toute assez semblables malgré un pallier franchi en terme de production et de violence musicale, se pose maintenant la question de l’avenir. N’importe quel groupe, aussi apte à composer des titres qui font mouche soit-il, risque beaucoup à s’enfermer dans la routine. Dagoba est Dagoba, on l’a déjà dit… Cependant au pays de Plus Belle La Vie, ils ne sont pas toujours plus bêtes que la moyenne contrairement à ce que semble vouloir nous faire croire le service public et, visiblement, ce danger là ça fait un petit moment que le groupe l’a identifié.
Car en effet, bien qu’étant sans discussion possible dans la droite lignée de What Hell Is About, Face The Colossus amène son lot d’innovations. Le, désormais habituel, titre d’ouverture (toujours en-dessous de la minute) en est le premier témoin. Si le format n’a pas changé, la mise en route se fait en revanche beaucoup plus progressive. Exit le hurlement monstrueux de What hell is about… ou le Metal hybride nerveux et très électronique de From torture to enslavement. Cette fois le clavier a la part belle et même si tout cela change très vite dès la chanson titre, placée en seconde position de la tracklist, ces quelques dizaines de secondes sont finalement assez annonciatrices de ce que sera l’album.
Dagoba a clairement plus misé sur les ambiances et la mélodie, notamment via un clavier globalement bien intégré, davantage mis en avant qu’auparavant et en prenant le temps d’introduire ses titres (Abyssal, Transylvania, le début de The nightfall and all its mistakes…). Pas de panique cependant, le tout se veut toujours aussi surpuissant (trop?) et les voisins vont encore pester à chaque écoute. Dagoba conserve donc les mêmes ingrédients mais les agence différemment. Le groupe nuance quelque peu son propos et évite la surabondance de gimmicks typés Death Mélo/Metalcore (malgré un feeling assez In Flamesien sensible en filigrane sur Back from life par exemple) que l’on entend aujourd’hui partout pour parfois privilégier/y rajouter une source d’inspiration un peu plus extrême (Back from life, encore une fois, aussi surprenant que ça puisse paraître). Malgré ce dernier élément, l’album sonne le retour d’une certaine recherche de la mélodie (The world in between) et l’arrivée un feeling carrément rock (Somebody died tonight, Silence #3 qui hérissera peut être le poil des plus réfractaires au « radio friendly »). De plus, Dagoba a affiné le travail de production et s’est appliqué pour rendre une copie bien propre sans tomber immédiatement dans le créneau Hard-fm pour ado si ce n’est sur Silence #3.

Le souci – car il y en a bien un – c’est qu’on cerne très vite ce Face The Colossus et que sa durée de vie risque d’en pâtir, bien que l’on pourra y revenir de temps en temps avec plaisir. L’album est bon, c’est un fait, et à vrai dire je n’aurais jamais imaginé l’écrire aussi facilement, méfiant que j’étais. Cette sortie se veut plaisante à l’écoute bien que vraiment surproduite (ça manque d'ame tout ça quand même), efficace et de qualité homogène au niveau des compositions. Presque trop d’ailleurs : bien que recelant quelques changements aussi intelligemment gérés que salvateurs, Dagoba ne "réinvente" guère que lui même et se frotte déjà largement aux limites du genre pratiqué qui, il faut bien l’admettre, n’offre plus aujourd’hui que de faibles possibilités d’évolution. Attention, on approche sérieusement du point de rupture...

A écouter : Uniquement si vous aviez appr�ci� les deux premiers.
15 / 20
77 commentaires (16.56/20).
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What Hell Is About ( 2006 )

Les phocéens de Dagoba ont fait un bon bout de chemin depuis leurs premières démos ; ce What Hell Is About est clairement une entrée sur la scène Européennes. Pour ce qui est du pedigré jugez en plutôt :
- Produit par Tue Madsen (The Haunted, Heaven Shall Burn, Sick Of It All, …) producteur très en vogue pour tout ce qui est métal extrême.
- La présence de Vortex (Dimmu Borgir, Arcturus) sur certains titres.
- Une signature chez Season Of Mist (The Old Dead Tree, Anorexia Nervosa, Furia …)
Mais ne nous laissons pas impressionner par tout cela et attardons nous sur le contenu.

Dès les premières secondes, Dagoba envoie un mur de décibels ; la production est tout simplement dantesque, Tue Madsen ne mérite pas sa réputation pour rien et la puissance dégagée est vraiment impressionnante. Encore faut-il accrocher à ce genre de groupe misant énormément sur le coté massif apporté par une production impeccable ; les amateurs de son plus "raw" ne vont pas apprécier, ceux recherchant du gros son seront servis.
Bien évidement même la meilleure production du monde ne rattrape pas tout et ici il n’en est point besoin, les musiciens se débrouillent de mieux en mieux ; mention spéciale au batteur qui doit huiler avant chaque morceau sa double pédale tant il l’use (abuse ?). Seule la voix pêchera sur la longueur, avec un timbre très forcé, on aura droit principalement à deux types de chant, un gueulard très souvent utilisé et un autre plus mélodique mais avec toujours cette sensation de voix (trop) forcée. On sera donc un peu lassé par les intonations du chant trop similaires de morceaux en morceaux ; et de ce coté les influences (Machine Head en tête) sont encore trop discernables (tandis que musicalement le groupe commence à trouver sa voie).
Pour peut que l’on aime le gros son qui arrive à rester accessible (Machine Head, Fear Factory, Children Of Bodom, …) ce What Hell Is About sera l’achat parfait ; cependant on pourra leur reprocher d’avoir misé essentiellement là-dessus. En effet, passé ce mur sonore impressionnant, on regrettera tout de même un manque d’efficacité des morceaux ; en étant quasiment tout le temps « au taquet » l’écoute des 12 titres reste assez monotone (les courts passages plus ambiances, grâce à l’apport des machines, n’y changeant pas grand-chose). On n’est donc pas au niveau d’un The Haunted (dans un style différent certes), capable de mixer puissance sonore et efficacité avec brio.  Même la venue de Vortex sur deux titres ne changera pas beaucoup la donne ; mais ses interventions ont au moins le mérite d’apporter une tonalité différente fort appréciable.

Dagoba a fait du chemin mais il leur reste encore à mûrir pour véritablement exploser, ce What Hell Is About est une bête féroce mais qui reste encore trop prévisible. Si vous aimez le gros son vous aurez ici votre quota, peut être un peu trop au détriment d’autres éléments tout aussi important. Malgré ces défauts les marseillais frappent fort avec cet album.

MP3 à télécharger : The Things Within, The Man You're Not 

(A noter : les chroniques des deux albums ne sont pas fait par les mêmes chroniqueurs, les avis & affinités sont donc différents).

A écouter : The Fall Of Men, It's All About Time, ...
16 / 20
39 commentaires (16.53/20).
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Dagoba ( 2003 )

Les premières minutes ne trompent pas, on a bel et bien affaire aux mêmes forgerons de la violence sonore, réduits au nombre de 4 depuis Release The Fury. Dagoba ne pourra désormais plus rester longtemps anonyme avec cet album. La production est ici bien meilleure que par le passé donnant aux compos un son littéralement énorme … ça fait mal, très mal … Le groupe a le sens de l’intro, l’atmosphère est rapidement installée mais nous prépare à peine au torrent de décibels qui va suivre. Maniak ouvre les hostilités avec une puissance et un style bien éloigné de la vague néo. Grosse caisse et double-pédale sont de sortie … autant dire que ça défouraille pas mal. C’est rapide et violent et on réalise vite que le groupe à gagner en hargne. Cette escalade dans la brutalité musicale peut être imputée à la production mais surtout à la voix de Shawter dont les hurlements remuent les trips de la première à la dernière seconde … on se retrouverait presque à taper des slams sur son salon. Seules les petites touches électroniques apportent un hypothétique touche de douceur donnant sur certaines compos un élan presque indus : le « vieux » titre Something stronger, déjà présent sur leur précédent disque, est la parfaite incarnation de ce côté du groupe n’hésitant pas à s’éloigner des quelques lieux du chemin brutal que suit l’album.
Dagoba ose même s’aventurer aux bords du ravin néo avec un Another day plus mélodique et aux allures plus accessibles que les autres titres souvent orientés vers un pur et simple décapage de tympans : des titres comme The white guy, Pornscars ou encore le très efficace Rush (avec un montée en puissance quasi-jouissive) démontre à quel point le groupe excelle dans cet art. Bien sur on pourra souligner une présence encore flagrante des influences ricaines du groupe : un chant pantérien, rythmiques et samples fearfactoriens le tout saupoudré d’un petit peu de Machine Head mais au vu du résultats et de la qualité de l’objet, ces quelques détail sont vite oubliés (même si les influences demeurent apparente on a pas pour autant le sentiment de réécouter un album des groupes cités plus haut, contrairement à d’autre formations actuelles …) .
Mêmes si toutes les compos ne laissent pas un souvenir impérissable (Dopesick, Act1, Part2, Here we are) Dagoba prends réellement un nouveau départ avec cet album et devrait réellement conquérir un public plus large tout en s’abstenant de se fondre dans la masse néo-rap-métal en abordant plutôt le massif musical par la hargne et la lourdeur en s’inspirant de formations plus « vieilles » . Au delà de la dimension sonore du cd, l’emballage vaut lui aussi le détour avec un artwork franchement abouti et soigné fidèle à l’ambiance véhiculé par la musique : sexe, violence et méchants métalleux pas contents du tout … si avec tout ça Dagoba ne parvient pas à convaincre, c’est qu’il en faut beaucoup …

A écouter : The white guy, Another day, ear of the scapegoat, Rush ...