DGM

Power Metal Progressif

Italie

Endless

2024
Type : Album (LP)
Tracklist
01. Promises
02. The Great Unknown
03. The Wake
04. Solitude
05. From Ashes
06. Final Call
07. Blank Pages
08. ...Of Endless Echoes

Chronique

par Zbrlah

Douzième album pour les Italiens de DGM.

Douze.

Et qu'attendre d'un groupe à ce stade-là ? Une routine bien installée, une équipe qui perd petit à petit de sa superbe sans vraiment réussir à se l'avouer ? Ou à l'inverse, un renouveau, des tentatives, un élan de "et après tout pourquoi pas" qui réveille un potentiel intérêt au risque de froisser la fan-base initiale ? Les artistes en arrivant à leur douzième opus n'ont-ils pas déjà dit tout ce qu'ils avaient à dire ? A ces questions, étudions les réponses que propose DGM avec Endless.


Et bien un peu des deux.


Le quintet reste fidèle à son Power-Prog habituel, tout en riffs tricotés et en refrains fédérateurs, aéré par une conventionnelle et dispensable ballade. Les habitué.e.s seront très clairement en terrain balisé, et pour autant... On ne peut pas parler de train-train ou de poncif. S'il a été vrai que certains albums de DGM se sont pas mal ressemblés par le passé, celui-ci sort du lot. Grâce aux synthés.

Dès la première moitié du premier titre, les claviers se démarquent par une vraie mise en avant, et surtout par un son de flûte super rafraichissant, qui reviendra d'ailleurs plus loin dans l'album. Dans la même veine, "The Great Unknown" s'ouvre sur un solo de violon (là encore, émulé par le synthé), la fin de "Promises" dévoile un orgue hammond percussif et syncopé qui fait penser à du Ayreon, et "The Wake" a une intro que ne renierait pas Opeth, tant sur la construction des mélodies que sur les utilisations des sons de claviers. Tous ces éléments vont apporter à Endless une surcouche encore plus progressive que d'ordinaire, à travers des influences presque Rock Psyché ; et ça marche vraiment très bien. Les titres ont leurs identités propres, et dès la seconde ou troisième écoute on se surprend à se dire "ah oui c'est vrai, c'est le passage un peu à la Jethro Tull là" ou "ah c'est le titre qui commence calme mais qui en fait change au milieu" ; alors que certains morceaux pouvaient s'avérer interchangeables dans certains albums passés. Même les pistes les plus ancrées dans la zone de confort de DGM ("From Ashes" et "Final Call") bénéficient de ces repères et évitent complètement toute sensation de routine.


L'articulation de Endless est elle aussi plus encline au Prog. La structure de la piste introductive, d'abord acoustique et chantée, avant de laisser place à un long passage instrumental et plus énervé, fait invariablement penser à la l'ouverture de LA référence du genre, Metropolis Part 2. On notera une liaison fluide entre les pistes 2 et 3, presque comme si c'était un seul morceau de plus de quatorze minutes. Et même pas besoin de cet artifice pour le conclusif "...Of Endless Echoes" qui tutoie le quart-d'heure à lui tout seul. Le groupe réussi le très étonnant tour de force de proposer une meilleure accessibilité, une meilleure compréhension, de meilleurs repères... en rendant leur travaux encore plus progressifs qu'ils ne l'étaient déjà.


Malgré l'absurde quantité de groupes dans lesquels s'implique le bassiste de DGM et les non moins nombreux guests que fait le guitariste un peu partout, sans compter son activité de mixage et de mastering à Domination Studio, bref, malgré toutes ces occupations, DGM arrive à avoir un rythme de sortie assez fou : Life, le précédent effort, avait seulement onze mois à la sortie de ce récent Endless. En plus des questionnements évoqués en début de chronique, se pose donc le légitime doute de de la quantité et de la qualité. Et à toutes ces problématiques, les Italiens répondent avec aplomb qu'il est possible de rester fidèle ses principes tout en regardant de l'avant, et sans bâcler. A ce stade-là, on se dit même que douze albums, ce n'est peut-être qu'un début. Et vivement la suite.

16

A écouter : The Wake

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