Cryptopsy
Brutal death technique

Cryptopsy
01. Two-Pound Torch02. Shag Harbour's Visitors
03. Red-Skinned Scapegoat
04. Damned Draft Dodgers
05. Amputated Enigma
06. The Golden Square Mile
07. Ominous
08. Cleansing The Hosts
Chronique
Pour comprendre cet album il est important de le situer. Cryptopsy c'est le groupe de référence en matière de brutal death technique vers la fin des années 90, début 2000. En 2005 Once Was Not divise. Là où certains y voient la fin des québécois, d'autres y voient une évolution bien heureuse. Les attentes des fans se concentrent donc sur l'album suivant The Unspoken King, et là c'est le désastre unanime pour toute la communauté. Pour ceux qui ne l'ont pas écouté, The Unspoken King c'est Mass Hysteria qui se met au black, Napalm Death qui fait un salut nazi devant un parterre de skinheads, du chant clair et des guitares sèches dans Whitechapel (hum..!), bref c'est briser une carrière.
Puis en 2012, de nulle part, vient l'album éponyme Cryptopsy. C'est rapide, technique, saccadé, haineux, les breaks sont aussi inattendus que subtils … Du Cryptopsy, du vrai ! Que s'est-il passé ? Et bien c'est simple, après un changement quasi-total de line up depuis son départ en 2004, Jon Levasseur a décidé de revenir faire un album pour offrir une suite digne à Whisper Supremacy et … And Then You'll Beg. Exit les passages à la deftones. Fini les riffs accrocheurs qui tentent de parasiter la tête, on revient aux fondamentaux, et c'est tant mieux. Flo Mounier est un batteur hors norme et son talent est parfaitement mis à profit, cette fois au service de la musique et non de la technique. Ses parties sont moins démonstratives, et en deviennent diablement plus efficaces. On laisse de la place pour que chaque instrument puisse s'exprimer. La basse d'Oli Pinard, remplaçant tout fraîchement arrivé d'Eric Langlois, rugit à nouveau et retrouve la vélocité d'antan. L'alliance inédite Levasseur-Donalson semble fonctionner à merveille et nous procure les sensations complexes et intenses tant appréciées des opus passés. Mélange de volupté tortueuse, de virtuosité acrimonieuse, et de violence capiteuse. La révolution principale se fait au niveau des lignes de chant. Auparavant il y avait deux écoles, les pro-Lord Worm et les pro- Mike Di Salvo. Matt McGachy n'ayant jamais fait ressentir jusque là qu'au mieux de la pitié. Aussi il est hallucinant de voir à quel point le pire chanteur de Cryptopsy s'est métamorphosé en une bête féroce et impitoyable, changeant l'approche de son chant, son phrasé, les thèmes de ses paroles, pour coller ainsi parfaitement à ce que la musique demande. On pourra désormais voir émerger le parti des pro-McGachy et c'est justifié. En ce qui concerne les morceaux, ils sont clairement tous très bien, avec une mention spéciale pour Damned Draft Dodgers, qui est simplement sublime et Amputated Enigma qui n'est pas sans rappeler le mythique Graves of the Fathers.
En somme, c'est exactement l'album qu'on n'attendait plus, un conte de fées morbide et moderne, la matérialisation Deux Ex Machina d'une histoire qu'on croyait morte et enterrée. Si comme une très grande majorité des fans, vous n'avez pas acheté cet album suite à The Unspoken King et n'avez pas souhaité y jeter une oreille de peur d'assister au déclin de ce qu'à été le meilleur groupe canadien de musique extrême, oubliez le sixième album et régalez vous avec Cryptopsy.