Biographie

Craig's Brother

Craig's Brother s'est formé en décembre 1995 à Santa Cruz, Californie, sur les cendres de Liquid Amber (ex groupe d'Andy Snyder, guitare). Après une demo et un EP, le groupe composé de 5 membres sort son premier véritable album Homecoming en 1998. Le rythme est rapide et le style s'apparente, pour un bon nombre d'auditeurs, à celui de NOFX. Avec cet album, Craig's Brother tape fort et avec succès dans le domaine du punk rock mélodique grâce à son style particulier. En 2001, le groupe accouche d'une nouvelle galette intitulée Lost at sea qui marque un gros tournant pour le groupe sur le plan musical. CB splitte toutefois en 2002 suite au départ de son chanteur, Ted Bond, mais se reforme l'année d'après, avant de mettre sur pied un E.P.idemic (2004) et d'enregistrer son 3e full-length The Insidious Lie (2011).

15 / 20
1 commentaire (14/20).

The Insidious Lie ( 2011 )

Ca devait être à la fin de l’année 1998. On avait choppé une mixtape punk-rock à la fin d’un concert à la Boule Noire. On l’avait écouté direct et là on s’était dit : "Putain, ce nouveau titre de Lagwagon tue".  Sauf que ce titre – "Who am I" – n’était pas de Lagwagon, mais de Craig’s Brother, jeune groupe californien émergent qui avait décidé de se frotter aux cadors du moment. Près de 13 ans plus tard, je n’ai pas oublié l’impression que m’a fait ce titre cette nuit-là, et j’ai gardé l’impact de sa rythmique en mémoire.

Homecoming
, Lost at sea sont depuis devenus des classiques et c’est donc avec beaucoup d’appréhension qu’a été reçu The Insidious Lie. Derrière ce nouvel opus, la peur de se retrouver face à des antiquités qui n’ont plus rien à faire entendre de neuf ; l’angoisse du groupe délavé, en bout de course, qui signe "l’album de trop". Mais non. Fuck no. En balançant un "freedoooom" quasi skumdumien en guise d’entrée, et une rythmique propice au circle-pit, Craig’s Brother soigne l’ouverture de son come-back et flanque la pilée à la jeune garde avec un break typique craig’s brotherien  – "this body is done, i’m pride for a new one" – qui coupe le souffle et s’attaque aux commissures des lèvres. Vale. On va pouvoir en découdre. Le tempo bas, c’est pour les traîtres. Ici, la mélodie ne se promène jamais sans le bras du punk-rock pour appui (si on excepte les ballades "Klamath Falls" et "Adaline"). Le velouté est donc toujours mélow à souhait, proche des traits de génie de Millencolin ("Mistake of caring") ou de No Use For A Name ("Insidious Lie"), avec en sus, cette voix, nasillarde, véritable marque de fabrique du combo ("Party Girl", "Closure") et ces backs en soutien, élevés à la bonne vieille école du chœur NOFX/Bad Re. Les basics comme on dit.

Alors une fois tout ce petit monde rassuré, Craig’s Brother resserre le marquage, place le ciment dans la coulée, en soubassement, et façonne le tube qui cartonne : "Thousand Yard Stare" aka Basse osselet, arpèges entrainants, refrain poing serré, pont-tambour, montée en choral et finish agressif. Ceci, lorsque le quintet ne joue la carte de l’innovation dans un morceau évolutif articulé autour d’un sample d’une prière en hébreu qui prône la paix et qui se conclue par un filet de piano ("The Aaronic Blessing"). So what ? Craig's Brother est toujours un putain de groupe et...
13 ans plus tard, l’impact de sa rythmique demeure.

En écoute sur myspace.

A écouter : "Thousand Yard Stare"
16.5 / 20
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Lost at Sea ( 2001 )

Parmi les quelques centaines d'albums de punk qu'il m'a été donné d'écouter, Lost at sea figure dans la liste de ceux que j'affectionne tout particulièrement, ceux que l'on peut écouter sans s'en lasser, et ce pendant des années.
Une critique difficile, donc, d'autant plus que l'originalité de l'album -qui fait toute sa grandeur, par ailleurs- ne rend pas la comparaison aisée. Lost at sea va en particulier dérouter ceux qui connaissaient Homecoming, leur opus précédent, un album typé, pêchu, rapide, avec des chansons phares ("Who am I").

Dans leur dernière création, le tempo ralentit, le son s'adoucit, moins brut et plus travaillé -et une nouvelle orientation musicale est recherchée. Un album osé donc, tellement il marque une nette rupture avec Homecoming.
La réussite de l'entreprise tient avant tout à la recherche d'un son neuf, personnel, où l'on sent que les arrangements (réverbe, pédale wah wah, son étouffé, lointoin, voire effacé...) ont grandement contribué à créer cette ambiance particulière qui imprègne l'ensemble de l'album. Ajoutez à cela des choeurs variés et omniprésents (féminins, parfois religieux -cf "Glory"), une voix très typée et nasillarde, le recours occasionnel et habile à des instruments peu conventionnels (violon, synthé...), et le choix d'une ligne mélodique originale, surprenante, et vous obtenez un mélange riche, subtil et harmonieux, se situant aux frontières du punk rock "standard".

Ceux qui ne sont pas effrayés par l'originalité pourront écouter d'urgence cet album peu conventionnel, il est vrai, mais exceptionnel et quasiment parfait sur le plan technique d'une part, parce que Craig's Brother s'est approprié UN son, et sur le plan émotionnel d'autre part, car la ligne mélodique, superbe et inhabituelle, ne peut laisser indifférent.
Un album différent donc, qui sort des sentiers (re- et re-) battus et qui mérite à être connu et reconnu.

A écouter : Lullaby; Divorce; Falling out