Coven sont revenus à la fin de l'année 2024 avec un nouvel EP, format qui semble correspondre totalement au groupe, n'ayant pas encore franchi le pas d'un premier album. On retrouve sur "Après l'orage" 6 titres, Coven se montrant un poil plus généreux que sur les précédents EPs, "La chaleur nous accable" et "Le blizzard persiste".

Pour leur dernier projet, Coven a choisi à nouveau un titre lié à la nature, et plus précisément aux conditions météorologiques. Ici reflets de nos états d'âmes, elles semblent se nourrir de nous, et inversement. C'est donc après un orage probablement dévastateur que nous nous situons, à l'écoute de la première piste "Noeud coulant" qui ouvre la tracklist.

Ce morceau vient chambouler l'auditeur.ice sans attendre avec une formule redoutable pour arriver à ses fins : On y retrouve des parties de chants hurlées, et aussi l'extrême inverse, du spoken word bien placé et bien dosé.

Après des envolées post-rock, Coven décide de fermer cette porte d'entrée avec un passage un peu isolé en batterie/chant, répétant en chœurs : "Je suis ce que je suis. Ne me jugez pas. Ne me blamez pas". Quelques notes de guitares me rappellent certains passages de "Non Fiction" de Touché Amoré, même si ce n'est pas vers les horizons de ce groupe Californien que Coven se tourne de manière générale. En résumé et en toute logique, ce "Noeud coulant" est également une corde sensible.

"Lâcher la garde" prend le relais avec une intro en Anglais, et une ambiance post-hardcore. Les mélodies sont toujours hyper présentes, et les moments de tension et de calme font toujours des allers-retours. Mention spéciale pour la fin du morceau, petit banger que j'affectionne particulièrement.

"Après l'orage" c'est un peu l'idée de la destruction, puis de la reconstruction. Les paroles de "Nous Les Larmes" illustrent bien cette image : " Vendre la haine, vendre la haine.../Vibrons nos âmes d'adolescents/I wanna live/Fêtons la rage/I wanna live/Vibrons nos âmes incandescentes/Nouer les larmes/I wanna change." Les parties instrumentales me font encore une fois autant frissonner que les mots.

Je vous ai parlé un peu plus haut de "corde sensible", je crois qu'on va bien plus loin ici, et que le but de Coven est clairement de nous retourner, nous et nos émotions, à la même vitesse et avec la même intensité qu'une machine à laver. Il y a des hauts, des bas, et l'ambiance véhiculée à travers ce disque en devient presque palpable. L'EP dessine des images dans ma tête, presque aussi bien qu'un film.

Difficile en effet de rester insensible à l'écoute de "Nos fantômes", qui à travers ses trois langues utilisées, semble vouloir parler à tout le monde. Des ces lignes, je retiendrai à coup sûr celle-ci : "Les fleurs fleurissent chaque année/à côté de ton cadavre". Il y a de la vie et de la joie partout et tout le temps, il suffit de savoir où poser l'œil et vers où diriger son âme. Yoshi (Envy/Killie) vient même poser quelques mots, pour ce qui est définitivement l'un des Highlights de cet EP, quelques secondes avant un passage assez étonnant, presque punk rock.

"Ya Rayah" vient finalement conclure un projet très bien ficelé, dans une note d'espoir déjà décelée précédemment. Sauf qu'ici c'est bien plus explicite : "Pourquoi ton cœur est-il si triste?/Pourquoi restes-tu planté là comme un malheureux?/Les difficultés prendront fin."

Encore une fois les instruments essayent de prendre la parole, passant d'une phase hypnotisante assez lourde à un larsen bien criard, pour finalement dire "au revoir" à l'aide d'une partie acoustique soulignant le côté poétique de Coven.

Pour résumer, Coven nous livre ici un EP 6 titres fidèle aux attendus d'un projet où le Screamo est le genre qui prédomine. Et oui, quand le post-rock est très présent dans la musique proposée, le tout est sublimé. Le potentiel de Coven n'est clairement plus à démontrer, "Après l'orage" secoue mais m'a tout de même attiré à lui à de nombreuses reprises après la première écoute. Au vu du nombre de labels qui ont supporté le projet, on a le droit de rêver d'un premier album. En tout cas moi, oui, je le veux (libre à vous de m'imaginer à genoux).

Et vous, après cet orage, que ferez vous ?

Vous pouvez vous procurez ce joli et chouette LP sur un des ces labels : Remorse Records, Seaside Suicide Records, Itawak Records, No Way Asso, Clever Eagle Records and more... !

Et puis, si le cœur vous en dit, Headache Booking propose un très joli plateau avec Coven à l'affiche, en compagnie de Joliette (Screamo, Mexique) et No Vale Nada (Post Hardcore, Noise) le 27 mai 2025 au Klub à PARIS.

Toute les infos sont à retrouver ici .

A écouter : "Noeud Coulant", "Nouer Les Larmes", "Nos Fantômes"