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Biographie

Counterfeit

Counterfeit vient de Lyon et fait ses premiers pas discographiques en 2000 avec une démo éponyme faite maison; le groupe démarre par un métal lourd que l'on pourra rapprocher de certains groupes Néo mais déjà on sent dans les compositions des Lyonnais une envie d'aller plus loin.
Cela se confirme avec leur premier album 4 ans plus tard; Between the end & the middle donne dans des sons beaucoup plus lourds, on pense alors à Neurosis, Isis ou Tool, mais à cela on pourrait y ajouter des nuances plus Rock ou New Wave. Assurément un groupe à part dans le paysage français le combo revient nous le prouver en 2007 avec Don't let me fall asleep again. Un album exclusivement distribué via téléchargement légal sur le site du groupe, petit prix mais derrière grosse production (cf la chronique) pour onze titres très personnels même si pas si loin que ça d'un Isis ou d'un Tool.

17 / 20
3 commentaires (18.33/20).

Don t let me fall asleep again ( 2007 )

Il y a des albums qui vous mettent à terre, aussi simplement qu'un uppercut bien placé, et ce genre d'album est une plaie pour un chroniqueur (comment le décrire au mieux? Comment donner envie?); et autant le dire tout de suite, faire cette chronique n'a pas été chose aisée. Car certes  Counterfeit a un « truc » que l'on ne trouve pas partout; une démo suivie d'un album fort réussi l'avaient annoncé, mais dans ces dernières compositions on sentait toujours poindre les influences majeures du groupe (Tool, Isis, Neurosis, ...). Ce Don't Let Me Fall Asleep Again balaie ces quelques réticences et devient par la même un album personnel, qui nous séduit au fil des écoutes de part son aspect étrange. Ne dit-on pas que l'inconnu nous attire autant qu'il nous repousse? Chronique d'un « je t'aime, moi non plus ».

Car oui chaque écoute de cet album est une nouvelle tornade de questions, d'interrogations. Ce chant par exemple, réussite ou point faible du groupe? Aucune idée, mais le phrasé, le ton, les mélodies très particulières surprennent et rentre difficilement dans les cases « biens » ou « mauvais », mais pourtant le charme opère ; et c'est là certainement tout le paradoxe et la beauté de cet album. Counterfeit nous ballote dans son univers impalpable, sensation renforcée par le fait que l'album est exclusivement distribué via le net (cf fin de chronique) et ne possède donc aucune base physique auquel se raccrocher. Les titres, 11 au total, homogènes et pourtant très différents feront défiler leurs tonalités singulière; abrasives ou délicates mais toujours avec des ambiances travaillées et des enchaînements soignés. Tout comme pour la voix certains passages pourront nous paraître décalés, bizarrement placés, ... et le lendemain sembler parfaitement réalisés ; cette magie de la redécouverte sans fin grâce à une foule de détails donnant matière à une nouvelle lecture à chaque écoute.
Don't Let Me Fall Asleep Again est un album étrange, de part son coté exclusivement immatériel déjà, puis grâce à cette musique éthérée et en avance. Le groupe nous sert ici des compositions qui prennent aux tripes, en témoigne ce Aggresive control (part 2) absolument dantesque, synthèse parfaite de cet album avec cette montée de la violence au fil de la piste qui trouvera écho dans le titre suivant (Renounce The World) via cette énergie et colère contenues qui éclatent dans cette voix écorchée et ce duel basse / batterie.
Certes on peut toujours penser à Tool (la batterie notamment) ou Isis et ses descendants mais la filiation se fera plus au niveau du style et des ambiances plutôt que sur un mimétisme, Counterfeit joue dans le même cercle mais réussi à creuser son propre sillon.

Don't Let Me Fall Asleep Again fait partie de ces histoires d'amour que l'on désire mais que l'on repousse de soi même, jamais sûr de son envie, jamais certain, toujours des questions. Un jour il nous chavire, l'autre les questions nous submerge ; fort heureusement comme dans toutes bonnes productions (et elle l'est!) le final est radieux, on se laisse emporter par le courant enivrant pour au final se demander pourquoi tant de questions. Counterfeit signe ici un album d'une grande classe comme on en voit trop peu; atypique sans pourtant être hors norme, on en redemande, et vu la démarche du groupe on ne peut que les saluer bien bas.



Démarche du groupe / Comment se procurer l'album :
Counterfeit avec cet album, outre le fait de signer une oeuvre personnelle et au potentiel incroyable, tente également une nouvelle approche de la relation groupe / public. Exit les presseur / labels / distributeur / ... le groupe vend son album directement à son public de façon dématérialisée, à un prix très correct (6,5€) et cela sans aucun DRM (ces protections anti copie que l'on trouve sur la plupart des plate formes de téléchargement légals) voir même en .wav (à 9€). Cela n'en fait pas pour autant un album au rabais, bien au contraire, le groupe à consacré ses moyens dans la production (produit par Ivan Herceg dont a pu entendre le travail sur les albums de  Klone, Stereotypical Working Class, ... mixé par Greg Gordon (Slayer, Helmet, Vision Of Disorder, Soulwax, System Of A Down, ...) et masterisé par Doug Henderson (Interpol, The Swans, Blonde Redhead, ...). Si vous souhaitez acheter cet album rendez vous ici, et pour vous en donner une idée le myspace est là pour ça. Le leimotiv « Soutenez la production indépendante » est plus qu'approprié pour ce pari un peu fou, à vous de faire en sorte qu'il y est une suite (et on ne demande que ça!).

A écouter : l'esprit ouvert.
15 / 20
7 commentaires (13.93/20).
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Between the end & the middle ( 2004 )

On avait laissé Counterfeit 4 ans plus tôt avec une démo 4 titres qui nous avait fait tiquer, en effet déjà à l’époque on sentait quelque chose de spécial dans ce groupe lyonnais et avec l’album qu’ils viennent de sortir toutes nos espérances sont confirmées.

Le groupe semble en effet avoir trouvé sa voie, proche de Tool et de Neurosis avec encore des touches de Deftones voilà pour le jeu du « ça ressemble à quoi ». C’est aussi certainement le principal défaut de ce Between the end & the middle, les influences sont parfois trop marquées et gâche un peu l’écoute, enfin gâcher est peut être un bien grand mot, on aurait préféré parfois un peu plus de créativité mais vu la qualité du CD on est déjà bien au dessus des 9/10 des productions française affiliés métal. Car des influences comme Tool et Neurosis ça laisse présager quelque chose de bénéfique pour nos cages à miel.
De Tool Counterfeit a gardé la rythmique, syncopée, presque hypnotique, étrange et attirant, sublime et original (l’intro de Darwin semble le parfait exemple), de Neurosis il reste cet aspect écorché vif, cette violence sous jacente prête exploser à chaque instant, et qui ne se gênera pas pour le faire (le sublime My Qeen), mais de façon diluée, une fois que la hargne suffisante à été accumulée pour venir déchirer la mélodie que l’on pensait installer. Enfin de Deftones il reste l’efficacité et le coté rentre dedans lors des passages les plus énervés, ou encore l’aspect serein que l’on a pu avoir sur le fameux White Pony. Le tout servi avec la dextérité et le son Counterfeit, qui cette fois n’est plus à bannir, son impeccable, les instruments sont tous bien distinct et au niveau du chant d’énorme progrès qui permet à Roro d’être à l’aise dans un chant qu’il aime apparemment faire basculer du mélodieux au criard, le tout aidé par des chœurs poussant la musique dans l’extrême à la manière de la récente vague émo-core.
Et comble du bonheur Counterfeit nous gratifie d’interlude plus ou moins électro, tout en ambiance, qui ne feront que rajouter une âme à cet album. Et avec la dernière piste on tombe complètement dans l’électro, et du très bon, avec le mix de Baron Myng, morceaux à la fois serein, calme et apaisant agrémenté de morceaux glauque, lui aussi une réussite.

Vous l’aurez compris, cet album même si il aurait gagné à ce détaché un peu plus de ces racines n’en reste pas moins un album plus que respectable à conseiller de toute urgence aux amateurs de musiques recherchée dans la droite lignée de groupes comme Isis, Neurosis, Tool, …

T

A écouter : My Queen, Tuscrew Deconstruction Mix, Waterbed

Counterfeit ( 2000 )

4 pistes pour près de 20 minutes, Counterfeit ne fait pas dans le formaté 3 minutes, single MTV qui ne sert à rien dans notre beau pays de radios qui puent. Et ils ont bien raison car 20 minutes c'est encore trop court!

Pour une fois commençons par la fin, ce 4 titres est puissant! Et quand on voit que tout est fait maison (prod, CD, etc...) et que c'est leur premier CD, on ne peut que s'incliner.

Mais arrêtons de couvrir d'éloges ce CD et parlons plus précisément de la musique. Il serait certainement futile de définir le style de Counterfeit : Néo-métal limite emocore à tendance athmosphérique? post-grunge-core hop-mélodique? non c'est pas possible, Counterfeit joue une zic inclassable et c'est tant mieux, marre des moules forgés à coups de 5 cordes et de casquettes rouge en Californie.

Chaque morceau démarre avec une petite intro qui nous met dans une ambiance relativement sombre assez rare dans le métal rentre-dedans actuel (intro planante de Blow par exemple ). Le reste des morceaux n'est pas en manque coté innovation, cela reste un style assez hardcore mais la mélodie et surtout l'émotion sont là. Emotion dans le chant qui fait penser à de l'emocore grâce aux alternances hardcore explosive / chant mélodique, aux choeurs splendides mêlés aux hurlements du chanteur.

Le son est lourd mais les 2 guitares ne sont pas sur le même ton, ce qui permet des effets bien sympathiques comme sur Tendance, le rythme n'est pas absent pour autant et un titre comme Soupy nous donne furieusement envie de pogoter.

Counterfeit nous delivre un 4 titres incroyable, même si quelques reproches pourraient être fait à la prod qui oublie un peu le chant de temps en temps. Ces quelques titres font de Counterfeit un groupe à suivre de très près.

A écouter : les 4 titres!

Counterfeit ( 2000 )

Pour reprendre un peu tout ce qui a déjà été dit, l'ambiance est pesante, lourde, assez sombre... ce qui pourrait faire penser par exemple à Korn ou aux autres groupes de neo metal US classiques, ou à leurs alter ego français (Watcha, Pleymo, Enhancer)... Mais les gars de l'Est hexagonal possèdent cette âme, cette identité plus recherchée et profonde, assénant des compos riches et variées; Counterfeit ce n'est pas un riff de guitare + une ligne de basse + un rhytme de batterie qui fait une chanson banale, c'est un ensemble cohérent et qui puise sa force et sa beauté dès l'écriture des morceaux. Le groupe compose et joue avec le coeur et sur les émotions...

Résultat? Des morceaux aux ambiances profondes et personnelles, décuplant l'intensité des notes. "Blow", "TV Screw"... des compos plutôt originales malgré les imperfections techniques et sonores... Le tout est servi par des lyrics intelligents qui mettent bien en relief les tons évoqués par la musique.

En espérant que le groupe sera par la suite doté de plus de moyens pour mener à bien ses idées et les mettre en oeuvre plus efficacement.

A écouter : Blow; TV screw; Soupy