Cough
Stoner / Doom

Still They Pray
1. Haunter Of The Dark
2. Possession
3. Dead Among The Roses
4. Masters Of Torture
5. Let It Bleed
6. Shadow Of The Torturer
7. The Wounding Hours
8. Still They Pray
Chronique
Cela fait maintenant un peu plus de dix ans que Cough, groupe originaire de Virginie (au sud de Washington D.C. pour ceux qui n’ont pas en tête la géographie des Etats-Unis), propose sa relecture d’un Doom qui emprunte les traces de celui pratiqué par une autre formation native de la même région, Pentagram. Si l’influence du combo mené par Bobby Liebling est nette, elle s’accompagne de clins d’oeil plus qu'appuyés à Electric Wizard (le disque est d'ailleurs produit par Justin Oborn) ou Reverend Bizarre, figures d’une scène qui a généré un nombre de « copycats » suffisamment important pour s’interroger sur la pertinence et l’intérêt de groupes comme Cough. A une époque où le moindre riff tournant à moins de 70 BPM est immédiatement classé sans ménagement dans la catégorie des « mecs qui sont restés bloqués sur Black Sabbath et qui ne prennent pas la peine de lever le nez de leur bong pour écouter ce qui se passe ailleurs », Cough fait pourtant preuve d’une application et d’une ouverture d’esprit qui lui permet de proposer une musique plus intéressante qu’il n’y parait au premier abord. Le groupe a une véritable affection pour le Sludge, cela s’entend et se ressent dès le premier larsen introduisant un Haunter of the Dark qui, s’il nous emmène tout de suite sur les terres moissonnées depuis plus de vingt ans par Electric Wizard, contient assez de noirceur et de désespoir pour faire plus que rivaliser avec les Anglais, dont le Time To Die sorti en 2014 nous avait laissé sur notre faim. Une impression largement confirmée sur Possession, dégueulant de haine de l’autre et de soi-même et qui incarne, par l’intermédiaire d’une question récurrente et lancinante (« What have I become ? »), le dilemme de l’Homme confronté à la nécessité de devoir accepter ses faiblesses sous peine de tomber dans une misanthropie stérile et sans échappatoire.
Si la première partie de Still They Pray suit un cheminement très classique et peut susciter un a priori négatif en raison de son manque apparent d’originalité, la qualité d’interprétation et de production n’est, elle, pas en cause à un seul moment et permet de se plonger sans retenue dans une musique qui va progressivement nous offrir les variations et contrepieds qui feront revenir le disque sur la platine de façon récurrente et jouissive. Masters of Torture et son break Stoner donnent ainsi le ton d’une deuxième moitié d’album beaucoup plus éclectique, déclinant son Doom sous la forme de ballades sépulcrales (Let It Bleed, l’acoustique Still They Pray) ou le temps d’une échappée aussi psychédélique que cosmique (l’instrumental Shadow of the Torturer). L'orgue de The Wounding Hours pénètre insidieusement dans le cerveau, apportant à la musique des Américains une émotion que l’on n’avait pas forcément devinée jusqu’ici, lui donnant une portée dépassant la simple tentation de rejet du monde qui nous entoure. Un moyen d’accepter la mélancolie pour ce qu’elle est, une énergie qu’il ne tient qu’à nous de transformer de la façon qui nous correspond le mieux, au risque de devoir ensuite vivre amèrement les conséquences de nos actes.
Cough ... Un groupe qui au travers de ses précédentes productions m'avait laissé quelque peu de marbre. Pourtant tout y était pour me plaire mais bon Ritual Abuse n'était pour moi qu'une redite de Let us Prey des sorciers électriques moins catchy et avec un côté sludge "basdufront" bien plus présent. Par contre à l'écoute de cet album, on sent bien que leurs meneur passe pas mal de temps avec ses camarades de Windhand! On abandonne néglige les choses qui faisaient de Cough un ersatz des pointures du genre afin de laisser cours à des compositions bien plus intéressantes! Leur mélange Doom Sludge se marie parfaitement avec les cavalcades Stoner et psyché qui ne sont pas sans rappeler le dernier Chrch! On a vraiment le droit cet fois ci à de la vraiment musique psychédélique et lourde! En conclusion ce nouvel opus permet au groupe de se libérer de l'étiquette sous-Wizard pour vraiment se faire sa place sur une scène en manque d'originalité et de personnalité! Ce n'est pas l'album de l'année mais malgré tout c'est un skeud de très bonne qualité (soutenue par une production béton) qui ravira les amateurs du genre en mal d'un peu de nouveauté, s'il est possible que l'on puisse parler de nouveauté pour ce qui est du Stoner Doom!^^