Cosse
Post-Rock / Noise-Rock
Nothing Belongs To Anything
01. Welcome Newcomers
02. Pin Skin
03. Sun, Forget Me
04. Seppuku
05. The Ground
Chronique
A l’origine duo, Cosse est rapidement devenu quatuor avant de signer chez Grabuge Records et A Tant Rêver Du Roi, s’occupant de la parution en 2020 de Nothing Belongs To Anything. L’autre groupe de Lola (bassiste de Pogo Car Crash Control) a fait quelque tapage à la sortie de ce premier ep et nous étions honteusement passés à coté. En effet le Post-(Noise)Rock des parisien.ne.s contient son lot de qualités qu’il nous fallait restituer. Mieux vaut tard que jamais.
Welcome Newcomers nous accueille dans la volupté via la finesse d’un jeu de batterie à la fois tendu et fragile couplé à la vibrante rondeur de la basse, des guitares instables aux arpèges fantomatiques et le chant maladif de Nils à tomber. On est instantanément embarqué dans les sables mouvants d’un Rock d’après qui évoque autant le minimalisme de Slint que les envolées saturées d’un Sonic Youth ou la sinuosité brinquebalante de Don Caballero. L’accidenté Pin Skin vient confirmer la chose, tout comme une production sur le fil du rasoir, terminé par le chant inquiétant de Lola. Les deux voix savent aussi communier ensemble dans la lumière, entourées de chaleur instrumentale quasi psychédélique (Sun, Forget Me), ou s’effacer lorsque le groupe décide de se faire Seppuku dans une ambiance sensiblement Math Rock, entre cristal et granit. Car la force de Cosse réside dans l’expression viscérale de ses émotions, faisant naturellement le pont, le lien de la fureur à la fragilité, du bruit à la douceur néanmoins gorgée d’amertume et vice versa. Le terminus de ce trop court périple fera la liaison de ces éléments et nous laissera là pantois, déjà hantés par des mélodies malmenées. Alors on relance à nouveau le matériel, histoire de noyer ce qu’il reste de nos âmes en attente.
Cosse fait preuve d’une extraordinaire gestion des atmosphères et d’une étincelante maturité dès son premier format court, beaucoup trop court. Nothing Belongs To Anything rassemble tellement de plaisir, parfois violent, parfois aveuglant, joliment torturé ou carrément en apnée maîtrisée, qu’on ne souhaite plus qu’un chose : un vrai album pour étendre un univers qui ne demande que ça. Vœu qui sera d'ailleurs exaucé tout bientôt.