Cortez

Post Hardcore

Suisse

No More Conqueror

2018
Type : Album (LP)
Tracklist
01. Seven Past Forever
02. Antes Dos Dias Dos Deuses De Ontem
03. Hemigraphic
04. Ajatashatru
05. Duende
06. Abodes Of Hail Season
07. According To Claude Bernard
08. In Albis
09. Nigredo
10. Tristan Da Cunha

Chronique

par Euka

Cortez a définitivement changé d’apparence. De Initial, il ne reste rien, si ce n’est un jeu de batterie épileptique, tant les mouvements de line-up ont affecté la musique du combo. Pour autant, rien ne nous dit que No More Conqueror sera moins bon, mais tout au plus différent. Déjà de part son artwork qui se voit la folie d’ajouter des couleurs aux teintes de gris de Phoebus et du premier album, mais aussi parce que l’aspect abrasif a semble-t-il totalement disparu.

Le truc, c’est que Cortez, au travers de No More Conqueror, perd une partie de son identité sonore, ou du moins la transforme en quelque chose de tout aussi étouffant que Phoebus, mais beaucoup moins hargneux. Le premier effet est le changement de chanteur, qui gagne ici une voix plus chaude (un peu comme le rendu final du disque), dont l’abrasivité s’est transformée en quelque chose de plus coulant vocalement parlant.
Dans sa globalité, le Hardcore des Suisses n’est pas mauvais, mais très hermétique : sur des titres comme « In Albis », on se prend un mur dont les contours se discernent difficilement sans attention lors des premières écoutes, et qui donne sans attention continue l’envie de passer à la suite.
Heureusement, « According to Claude Bernard » est là pour par exemple dévoiler un intéressant ensemble de mouvements et remettre en avant un jeu de batterie qui se retrouve bien souvent happé par le reste, ajouté à quelques dissonances des cordes (« Tristan Da Cunha »).

Si l’on se penche sur l’ensemble, la nouvelle peau de Cortez est très homogène, notamment grâce au travail de mix global, mais possède une vraie force qui tient sur toute la longueur de No More Conqueror, et peut être justement trop omniprésente. Pas d’accalmie, plus de passages un tant soit peu posés, juste une fil continu de la première à la dernière note. On appréciera, ou pas, cette manière de composer sur plus de 35 minutes, mais la stabilité de l’ensemble peut le rendre totalement indigeste comme terriblement captivant (« Hemigraphic »).
Ainsi, je ne dirais pas que No More Conqueror est moins bon, mais il est différent de l’image que l’on avait d’avant. Et c’est bien dans la différence que se fait la richesse, même si pour cela il faut accepter qu’elle existe pour l’apprécier pleinement.

14

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