Cortez

Post Hardcore

Suisse

Phoebus

Chronique

par Euka

Huit longues années depuis Initial. Encore plus attendu que son prédécesseur, surtout avec le split w/ Plebeian Grandstand, ce nouvel album enchaîne les coups avec tout autant de passion qu'avant. Phoebus, nom latin d'Apollon (Dieu de la lumière, du Soleil et de l'Intelligence), c'est cet éclat brillant qui illumine le reste de l'artwork, le trait qui annonce l'explosion ("Sulfure", "Transhumance") et ces boucles captivantes et grinçantes ("L'Autre Estime") lorsque l'agression sonore ne se fait pas avec un déferlement de notes et cris ("Nos Souvenirs Errants", sorte de "Mine de Rien" version 2012).
Car Cortez n'a pas changé de visage : évoluant toujours la forme d'un trio (guitare / batterie / chant), les Suisses n'ont pas perdu de cette verve élégamment incisive et les cordes grinçantes font mouche à chaque partie ("Idylle") lorsque le déferlement de notes ne rappelle pas une pluie torrentielle qui cloue au sol ("Borrelia"). Toujours aussi rude, Cortez ne recule jamais d'un centimètre, gardant avec rage le rythme jusqu'aux dernières minutes de Phoebus comme le combo le faisait déjà sur "El Vetic" ou "Patriarche".

De l'introduction crescendo de "Temps-Mort" à la volée en éclat sur "Arrogants que nous sommes", c'est sous une désinvolture apparente que Cortez cache la complexité de ses morceaux. Avec deux instruments, le groupe crée un mur de son, et là ou Initial était taillé pour arracher, Phoebus se tient fermement pour frapper d'un bloc. La batterie, cinglante, ne cesse de sursauter ("Transhumance"), accrochant au passage les cordes qui oscillent entre frénésie pure ("Un lendemain sans chaîne…") et hypnose ("Borrelia", "Nos Souvenirs Errants"). Jr, de son côté, malmène toujours autant sa voix, qui ne semble pas fatiguée malgré le temps passé. Eructant ses mots avec puissance ("L'autre Estime"), le frontman ne lâche jamais le morceau, violente son instrument avec la même puissance qu'Initial.

Aura-t'on quelque chose à reprocher à Cortez ? Simplement nous avoir fait patienter pendant huit ans avant d'accoucher à nouveau d'un disque. En dehors de cela, et malgré de nombreux (et de futurs) passages par les enceintes, Phoebus brille comme lorsqu'il était vénéré par une foule d'adorateurs. Ce disque m'a littéralement mis en pièces, coupé le souffle. Toujours aussi intelligent et intense qu'avaient pu l'être les sorties précédentes, Phoebus est le retour dans la lumière. S'il faut attendre encore autant de temps pour avoir la nouvelle masterpiece de Cortez, achevez-moi, s'il vous plait : Je ne tiendrai pas aussi longtemps.

16

A écouter : 1

Les critiques des lecteurs

Moyenne 16.55
Avis 11
MATHDOK February 23, 2015 22:28
Sur disque, leur poésie se définie à travers la densité et inversement.

En live (vu 4 fois dont une au Hellfest 2006), on fait face aux tonnes les yeux plissés, une jambe d'appuis en arrière.

Au delà de la branlée vient la surbranlée
19 / 20
HerEgen December 28, 2013 07:13
"Initial" était excellent mais "Phoebus" est un cran au-dessus selon moi. Ce batteur me flingue et cette ambiance me tue. Très grand disque. Et Brun a raison, à voir évidemment en direct, l'émotion s'en trouve décuplée.
17 / 20
Brun April 15, 2013 19:20
tout simplement magnifique! Et ca prend vraiment tout son sens lorsqu'on voit ça en live. Cet album est quasi parfait! Quasi ...
19 / 20