Conan

Stoner / Doom Metal

Royaume-Uni

Revengeance

2016
Type : Album (LP)
Labels : Napalm Records
Tracklist
01. Throne Of Fire
02. Thunderhoof
03. Wrath Gauntlet
04. Revengeance
05. Every Man Is An Enemy
06. Earthenguard

Chronique

par lelag

Lourd : adjectif masculin - Pesant, dont le poids est élevé. 
Exemple : que cette valise est lourde ! 
Aute exemple : à propos d'un concert de Conan : c'est tellement lourd et massif que je pourrais presque toucher les notes...

Conan, c'est bientôt dix belles années de lourdeur guerrière, trois albums studio, autant d'EPs et de démos, ayant tous en dénominateur commun une tendance naturelle à faire de la nuance et de la retenue musicale une futilité. En somme, dix années que le trio nous en met plein la tronche, sans préliminaires, sans fioritures. Tout à fond, tout vintage, tout en lourdeur, en psychédélisme, tout en violence... 
C'est bien simple, à peine remis du Blood Eagle de 2014, qui nous avait mis sur le cul,Conan remet ça seulement deux ans plus tard, pour ce qui pourrait bien être l'album de la consécration, et non pas l'album de la maturité... On ne dit pas à un barbare qu'il est mature. C'est très malpoli.

S'il n'y a pratiquement rien de nouveau au programme de ce Revengeance, hormis la dualité des voix, un peu plus mise en avant, celle de Jon Davis, toujours si haut perchée, et surtout celle du bassiste, Chris Fielding, qui reprend ce qu'il avait commencé à développer sur l'album précédent - c'est à dire une complémentarité gutturale qui apporte un peu de profondeur - on pourra se féliciter de la qualité de l'ensemble des titres. Tout simplement. Un barbare ça n'invente pas la roue, encore moins les mathématiques appliquées à la musique, pas plus qu'un barbare ne joue du violon ou ne fait de la cuisine moléculaire, un barbare ça fonce et ça crame tout sur son passage, et c'est ce que fait merveilleusement bien l'animal en question. Et on ne lui en demande pas plus...

De la lourdeur, vous l'aurez compris. Une ouverture tout en déclaration de guerre, avec ce Throne of Fire, cavalcade doom massive, aux relents hardcore, suivie d'un Thunderhoof lancinant et incroyablement poisseux, juste avant Wrath Gauntlet, ses guitares brûlantes et la voix du frontman haut perchée, loin, très loin au dessus du vacarme guerrier. 
Puis viendra Revengeance à mi-parcours, titre éponyme qui saura réveiller l'auditeur de la torpeur et de l'immobilisme ambiant qui règne depuis la fin du premier titre. Parfait. Ce morceau est parfait et illustre à merveille cette aptitude grandissante qu'ont les anglais à mélanger bûches de fuzz et rythmiques guerrières empruntées au hardcore, qui fait que Conan, malgré son aspect ultra jouissif, est parfois bien plus difficile à appréhender que la plupart de ses contemporains adeptes du Doom à deux mains. Et puis ce final... les mots sont inutiles pour illustrer l'épaisseur de la chose...

Cave man battle doom, doom marécageux ou cimmérien, lourdeur guerrière, peu importe, Conan c'est de la densité musicale, une imagerie forte, et un savoir faire absolument monstrueux. Toujours pas d'originalité en vue, ni de mélange novateur, et c'est peut être pourquoi tous leurs albums sont si remarquables : c'est sans concession, ça va droit au but, et c'est bien fait. Même si une petite impression de déjà vu plane au dessus du champ de bataille - forcément après la stupeur initiale qu'ont provoqué Monnos et Blood Eagle avec leurs parpaings respectifs, pas évident de rebondir - c'est tout de même l'album le plus compact, le moins mélodique, le plus épuré, le plus rapide aussi (mon dieu de la double pédale dans mon bol de doom...) du groupe jusqu'à présent, et de fait peut être le moins évident...

Sûrement une des sorties les plus marquantes du genre pour cette année 2016, en tous cas ça va être compliqué de faire mieux...

16

A écouter : 1

Les critiques des lecteurs

Moyenne 15.94
Avis 9
Turnedblack December 29, 2016 11:47
Une grosse claque que cet album. Autant j'apprécie leurs premiers albums, autant je trouve qu'ils ont été encore plus loin sur celui-ci. Les parties rapides amènent un contraste assez fou avec les parties lentes, ça donne encore plus la sensation de relief dans les compos, de grand-écart sonique. La puissance de l'album tient pour beaucoup de cet alliage.

Les parties lentes sont également excellentes, je reste scotché de voir leur simplicité qui n'a d'égal que leur efficacité.



Un album qui tourne très régulièrement chez moi !
18 / 20
ZawadsKrieg December 29, 2016 01:34
Assez surprenant de retrouver du blast, et de la vélocité dans certains titres, mais pas déroutant pour autant, même plutôt efficace.

Lourd comme à l'accoutumée avec Conan, je préfère le précédent album, plus lent, plus monolithique, mais clairement une sortie majeure de 2016.
16 / 20
slaughtear July 20, 2016 20:01
Dans la même veine écrasante que Blood Eagle, mais on ne retrouve pas l'atmosphère ultra-oppressante du premier EP, dommage. Ça reste une boucherie sur tout la ligne.
16 / 20
Bataklou March 2, 2016 06:41
Encore une fois un album massif à souhait. Un réel plaisir à écouter, sauf pour les enceintes de ma voiture, déjà bien fatiguées, qui ne supportent pas la lourdeur de Conan...

Et Conan ose le blast sur du gros doom qui tâche, si c'est pas la classe !
16 / 20