C’est la découverte de la fin d’année! Après les essais acoustico-poétiques plus ou moins réussi d’une petite partie de l’artillerie punk-rock (on pense à Nikola Sarcevic de Millencolin, les « Punk Goes Acoustic », Bad Astronauts (avec Joe Cape de Lagwagon), Greg Graffin de Bad Religion), voilà venu une météorite du Luxembourg, cosigné sur les excellents labels « découvreurs de talents » Winged Skull & Fond Of Life. Communicaution est un des nombreux projets solo d’Eric Rosenfeld, guitare acoustique sous le bras, un don inné pour la mélodie et les arrangements, un timbre de voix tout juste enroué, des histoires comme exutoire, une quinzaine d’historiettes, autour de l’alcool et la dope, l’amour et la frustration, les poètes maudits et les groupes de Berkeley… A l’écoute, on sent clairement que Communicaution n’existerait pas sans Bob (Dylan) et Johnny (Cash), on a parfois l’impression d’entendre des versions acoustiques de Jawbreaker ou des Clashs, on sait le bonhomme fan ultime des Broadways et d’Operation Ivy, alors forcément, la confiture est bonne. La reprise "Just what I needed" de The Cars est un vrai bonheur à réécouter ainsi interprété, "Justification failed" nous emmène dans les arcanes de la dépendance (pas seulement amoureuse), chacune des compos ne perd pas de temps, ne s’enlise jamais dans un énième refrain de trop qui pourrait donner au genre ses limites. L’Artwork est à l’image de l’album, simple, épuré, lisible, sans far. La figure du singe en lieu et place de l’artiste, solitaire, avec un dernier canon (de rouge), pour la route. Communicaution singe le monde dans lequel Eric Rosenfeld trinque quotidiennement. Une vraie perle rare.