Comity

Chaotic Hardcore / Metal / Progressive

France

A Long, Eternal Fall

2017
Type : Album (LP)
Tracklist
01. I
02. II
03. III
04. IV
05. V
06. VI
07. VII
08. VIII

Chronique

par Euka

Une longue et éternelle chute.
Le titre ne pouvait mieux convenir à ce nouvel opus de Comity, parce que le combo est encore et sans doute à jamais une catharsis musicale, aussi complexe qu’un assemblage de sentiments irréfléchis, variation artistique d’un même thème mais dont l’apparat semble se mouvoir constamment, et ce quel que soit l’album.

Faisons un parallèle. Celui de Lost Highway et de Comity. Celui du cinéma et de la musique. D’un côté, une oeuvre issue de l’esprit de David Lynch, dont le sens final est, à première vue, de n’en avoir aucun. De l’autre, un maelström de quarante sept minutes complètement fou, assourdissant.
Les deux objets se rejoignent en plusieurs points :

- Une noirceur palpable : là ou la musique gronde comme un ciel orageux, avec comme seul guide la lumière des phrases de cette dernière scène du film. Le chant, c’est cette caméra angoissante, ce personnage énigmatique qui existe pour mieux perdre le spectateur. La ligne vocale de Thomas est plus un hurlement rauque (« VIII ») qu’une suite de mots, bestiale et brutale.

- Un thème omniprésent : Comity évoque une chute, Lost Highway parle d’une perte de contrôle, d’une frustration infernale. En plongeant dans la spirale des deux, on se perd. Les sens sont-ils aussi malmenés ? Qu’est ce qui est réel et qui ne l’est pas ? Dans « VII », c’est cette perte de repère qui se fait parallèle avec l’homme en noir. Chaotic Hardcore / Post Hardcore / Noise, l’ensemble des étiquettes semble s’accommoder à la musique de Comity et les variations instrumentales sont tout autant d’effets de caméra.

- L’esthétique : Alors que le talent d’écriture de Lynch peut être sujet à débat, celui de sa réalisation n’est pas contestable sur Lost Highway. Chez Comity, cette esthétique prend la forme d’un artwork qui n’est qu’une nouvelle variation d’un paysage sous des angles variés, mais également d’un travail de composition à plusieurs couches. A Long, Eternal Fall est technique, noisy, reflet sonore d’une suite de mouvement de caméras, de dialogues bien plus riches que la dernière comédie française du moment.

- Une structure déconstruite : Alors que les plans s’enchaînent sur les deux supports de manière fluide, elles ont pourtant en commun un ensemble chaotique, changeant de cap à chaque minute. Au travers de huit titres, le groupe livre un seul objet, à la manière de The Journey Is Over Now. Les Parisiens ne sont pas un groupe à morceau, mais un combo à album et a ceci avec certains de Post-Rock que chaque opus est un seul bloc en mouvement perpétuel.

S’il a y un ensemble qui a fait, jusqu’à présent, un sans-faute, c’est bien Comity. Alors oui, les oeuvres de cette trempe donnent des avis tranchés, les disques sont totalement hermétiques et aucun véritable fil conducteur musical ne semble se détacher, mais c’est justement en cela que le combo marque. Comme à chaque fois, j’ai envie de vous dire d’écouter ce nouvel opus comme une oeuvre à plusieurs sens.

16

Les critiques des lecteurs

Moyenne 17
Avis 1
Wammy33 October 31, 2017 13:49
Achetez le, allez les voir en concert ! Donnez à Comity la reconnaissance qu'ils méritent amplement !!
17 / 20