Une bonne salve de mitrailleuse juste avant les fêtes. C'est à ce que nous invite Coke Bust, side-project de Chris, artilleur en chef chez Magrudergrind. Trente-trois titres estampillés hardcore pur jus pour remettre les choses à plat, ne confier son inspiration qu'à son instinct en espérant que le résultat soit à la hauteur. Inutile de préciser qu'il l'est. Coke Bust c'est une avalanche de riffs, un vortex de blasts qui nous réconcilie avec les choses les plus simples, avec les rythmiques les plus éculées. Un peu comme si on avait besoin de se ressourcer, de gueuler un bon coup pour évacuer le reliquat d'angoisses coincé au fond des tripes et finir vidé, pour enfin repartir du bon pied.

Musicalement, Lines in the Sand est à situer entre Infest, Heresy et tout ce qui s'est fait de brutal East Coast entre 1980 et 1988. Coke Bust pioche un peu partout, la radicalité de Negative Approach, l'énergie de la scène sXe new yorkaise des Youth Of Today ou Gorilla Biscuits, la vivacité de celle de Washington pour un résultat d'une homogénéité inouïe, une puissance et un dynamisme quasi identique à ceux véhiculés par les formations des Eighties, la technique en plus - Chris Magrudergrind est une machine à tuer et les covers de Youth Of Today ("Slow Down") et de The Faith ("It's Time") sont peut-être même supérieures aux originales. En trente minutes chrono, Coke Bust renoue avec les grandes heures du genre, passe vingt années d'évolution musicale, parfois de tergiversations, à la moulinette pour nous redonner le goût des choses simples, grâce à son sens du riff (superbe "Countdown to Death") et sa précision chirurgicale ("Under the Streetlights"), même lorsqu'on remonte dans le temps avec le Fuck Bar Culture 7" et surtout l'époustouflant 7" éponyme de 2005, également présent sur l'édition cd. Pour le réveillon du premier de l'An, vous faites évidemment ce que vous voulez mais moi j'ai déjà choisi : ce sera pogo, jus d'orange et Coke Bust.