Avec l’artwork de I Am King et le clip de « Dreams in Inertia », on pouvait s’attendre à une ambiance très 90’s, période propice aux Slashers. Pourtant, ce second opus de Code Orange est bien plus qu’un vulgaire disque vulgairement rétro, fait de redites et resucées sans âme.
Hargneux, instable, nauséabond, … les qualificatifs pour définir I Am King ne sont pas des plus joyeux, même s’ils pouvaient tout autant définir Love is Love / Return to Dust. L’évolution est pourtant flagrante : la version 2014 de Code Orange est plus structurée, homogène dans sa richesse d’ambiances / rythmes. L’enchaînement des premiers titres suffit à se faire une idée de ce qui compose la suite, riffs lourds, alternance des trois voix et gros plans ‘cassage de nuques’.
La partie rythmique mérite une mention spéciale par sa capacité à faire facilement plier l’échine (« Slowburn », « Mercy », « I Am King ») sans forcément avoir à être surproduit. Il y a un gap assez énorme entre les 2 albums : tout est ici plus cohérent même si totalement primaire, Code Orange évite le côté fouillis du premier album tout en gardant le même fil conducteur.
Etonnament, l’ensemble s’écoute assez facilement, bien plus que ce à quoi l’on aurait pu s’attendre. Mélange de hardcore&métal dans le sens le plus bâtard possible, I Am King s’efforce de varier ses structures (l’excellent « Thinners of the Herd »), si bien qu’on se retrouve face à un album déconstruit, proche de l’idée que l’on peut se faire d’un Math-whatever sur le principe, avec pas mal de cordes criardes.
Pour autant, ça pue le vomi, le rance, mais c’est cela qui séduit : Code Orange est crasseux, et avec s’en sort avec brio.
Bien moins brouillon que Love is Love / Return to Dust, I Am King arrive à être malsain et monstrueux sur toute la durée, chose pas si facile au premier abord. Certains titres valent clairement que l’on s’y attarde (« My World », « Bind You ») et permettent à ce nouvel opus de Code Orange d’apporter un peu de nuances à chaque écoute.
A écouter : Mercy / I Am King / My World