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Biographie

Cobra

Cobra naît en 1984 dans la bonne ville de Grasse (06130), Alpes Maritimes, comme groupe défouloir pour deux jeunes individus amateurs de heavy metal et animés de mauvaises intentions.
Ils sèmeront le chaos et l'héroïne frelatée jusqu'aux années 90 pour former Astérix au pays du blues. Mais l’Éternel Adversaire réclamant son lot de victimes, ils se reforment à l'aube du deuxième millénaire pour répandre l'outrage et la destruction aux travers de trois albums : Involution, Le Pont des Extrêmes et Les Clefs de l'Inquiétude, remettant aux goûts du jour les riffs de Trust et la boite à rythme de Berurier Noir avec la verve d'un Gaspard Noé.
Armé de trois guitaristes, d'une boite à rythme à basse incorporée, Cobra répand depuis sa mauvaise parole de la France à la Belgique, notamment lors d'un concert remarqué avec Kickback et Yussuf Jerusalem au Nouveau Casino fin 2012.

Chronique

Les Clefs de l'Inquiétude ( 2012 )

Bon, je vais être honnête avec vous (comme d'habitude) et je vous l'avoue : si on m'avait filé un disque de Cobra de but en blanc, j'aurais probablement écouté trois morceaux pour décréter tout de go que c'est de la merde. Je n'aurais jamais autant pu me tromper.
Fort heureusement, j'ai eu la chance inouïe de pouvoir les découvrir en live, avec une grosse ambiance. Un chanteur en forme, 3 guitares et une bande son rythmique. Cette révélation une fois faite, j'ai pu approcher la dernière production discographique de nos amis avec sérénité, ce que visiblement la majorité de mes confrères du net n'a pas eut l'occasion de faire et franchement, je les plains.

Comme pour toutes leurs autres productions, l'ignominie de la pochette n'a d'égal que l'abscondité du titre. Je vois venir vos mines déconcertées. Mais rassurez-vous, tout le contenu de l'album est au niveau de cette pochette et c'est justement ça qui en fait, comme tout disque de Cobra, un plaisir sans mesure de la première à la dernière chanson.
Musicalement, Cobra donne l'impression que ses membres n'ont rien écouté de plus que Trust ou Metal Urbain. Oui. Un mix entre un punk crado simpliste et une ambiance hardrock franchouillard. Putain, mais c'est génial, vous voulez quoi de plus? Des paroles complètement jetés qui parlent de baston, de satanisme, de haine, de drogues et de la société avec l'acuité mentale d'un collégien lors de sa première cuite. Hé ben BANCO. Ça c'est Cobra. Ça ressemble un peu à du Lofofora sauf que Reno aurait accepté de se faire remplacer par un lointain cousin habitué des alcooliques anonymes et que leur guitariste se serait soudainement mit à porter des slims en spandex et un ticheurte ADX. Ou plutôt, ça serait un groupe de crust formé par les traînes-savates du PMU d'à côté de chez toi, se remémorant leur adolescence de hardos des années 80.

Les Clefs de l'Inquiètude (quel titre!) décline ce menu une nouvelle fois, sans trop varier. Le seul regret par rapport aux albums précédents étant qu'ils ont un peu plus appuyé sur la pédale Heavy Thrash par rapport au côté punk, voir hardcore des albums précédents, laissant de côté les régulières incursions parodiques qu'ils pouvaient faire, comme faire une chanson d'eurodance ou de stoner. Cependant, ce renforcement du côté heavy apporte une série de solos de guitare en forme de morceaux de bravoure parcourant l'album. Ces solos sont peut-être les seuls éléments dépourvu de second degré de l'album, de véritables bonnes parties de guitare bien heavy qui peuvent dire à toute la scène néo-glam du monde et surtout de France qu'elle peut se foutre ses collants en résille dans le cul avec les bombonnes de laque avant d'arriver à ce niveau. Pour le reste, rien n'a changé. Un déferlement de mongolitude d'une radicalité qui ferait passer la Fraction Armée Rouge pour un cours de pâtisserie américaine de la banlieue pavillonnaire bordelaise, matraqué sans répit ni pause pour reprendre son souffle au rythme d'un punk metal vrombissant alternant groove punk moderne et solo thrash ou harmonies tendance hardcore mélo. Quelque part par ici on reconnaît un pompage complet de Slayer avec tentative de cri d'intro d'Angel of Death jeté à la face du monde absolument dépourvu de honte sur « Nihilistes », par là on sent un petit peu de GBH, ou de vieux punk taré des années 80, et même un hommage à peine voilé à Trust sur «  La Balance », à d'autres endroits, on sent bien que des disques de mecs musclés avec des bandanas ont trop traîné dans leur platine.

La seule chanson se permettant un écart à ce cahier des charges est une ôde à Satan, ou à la nature ou la mort, enfin quelque chose de ce genre, hurlée avec postillon et delay sur la voix, précédée d'une fondue sonore tendance rock progressivo-psychédélique jouée par des fans de Magma obèses dans la galerie d'un centre commercial de banlieue. Bref, le reste se partage entre violence, haine, bite et bière, singeage de hardcore et coup de tête-balayette en musique. Les meilleurs morceaux restant sans aucun doute  « La balance »,  « l'auberge de la dernière chance », qui aurait pu être écrite par l'équipe du Groland et ce magnifique hymne à eux-même que constitue « C'est l'enfer ici » dont le refrain témoigne de leur gros potentiel à décrocher le Nobel de littérature :

« C'est Cobra et c'est comme ça / Qu'ils aillent tous se faire enculer / C'est comme ça et pas autrement / Qu'ils aillent tous se faire enculer ».

Là, si ça ne vous a pas convaincu d'écouter les Clefs de l'Inquiètude, je ne vois pas ce que je peux vous dire de plus.

A écouter : Nihiliste, La Balance, L'auberge de la dernière chance, Echange de Seringues, C'est l'enfer ici
Cobra

Style : Punk Metal / Hard-Rock
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Origine : France
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