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Biographie

Coalesce

Sean Ingram (Chant)
Jes Steineger - (Guitare)
Nathan Ellis - (Basse)
Nathan "Jr." Richardson - (Batterie)

C’est en janvier 1994 que Jes Steineger (guitare), Stacy Hilt (basse) et Jim Redd (batterie)  fondent Breach. La même année, Sean Ingram (chant) rejoint le trio qui en profite pour se renommer Coalesce afin d’éviter la confusion avec le groupe suédois (Breach).
Après un premier 7 pouces enregistré au West End Studios, Coalesce rejoint la branche britannique du label Earache Records où ils rencontrent Ed Rose qui s’occupera de la production de plusieurs de leurs disques. En 1995, 002 marque le véritable démarrage de Coalesce qui sera suivi par une première tournée US aux côtés de Bloodlet et 108. C’est à cette période que Sean Ingram et Jim Redd entrent en conflit, engendrant une première séparation en 1996. Peu de temps après, le groupe se reforme avec cette fois ci James DeWees à la batterie. Le groupe affirme alors son style atypique et complexe entre punk hardcore et metal hardcore.
Suite a l’enregistrement de l’album Functioning on Impatience, Nathan Ellis remplace Stacy Hilt à la basse. En 1998, le combo enregistre There is Nothing New Under the Sun, album de reprises de Led Zeppelin sur Hydra Head (album réédité en 2007). La même année Coalesce prend la route avec Neurosis, Nile et Dillinger Escape Plan pour une tournée sur la côte Est. Une fois de plus, problèmes techniques et tensions poussent le groupe à arrêter la tournée puis à se séparer.
Cela n’empêche pas le groupe de finaliser en plusieurs session leur dernier album 012:Revolution in Just Listening. Entre temps Nathan Ellis joue dans The Casket Lottery, James DeWees occupe le poste de claviériste au sein de The Get Up Kids et démarre un projet solo aujourd’hui bien connu, Reggie and the Full Effect.
Coalesce se reforme une fois de plus en 2002 avec Cory White à la place de Jes Steineger pour une tournée nationale.
En septembre 2005, le groupe annonce qu’il donnera son dernier concert à Lawrence (Kansas). Concert durant lequel Sean Ingram annonce la fin de Coalesce et la naissance d’un nouveau projet (qui n’aboutira pas).
Fidèle à leur histoire chaotique, Sean Ingram annonce en 2007 à la surprise de tous de Coalesce a enregistré deux nouveaux morceaux. Ces derniers sortiront la même année sur un 7 pouces nommé Salt And Passage qui sera accompagné d’une nouvelle tournée. 2009, Ox débarque sans trop prévenir lui non plus (rejoint dans l'année par sa petite sœur OxEP) chez Relapse.

Chroniques

Ox Salt And Passage
17.5 / 20
2 commentaires (16/20).
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Ox ( 2009 )

Voilà dix-huit piges que les américains écument les caves et les festivals du monde entier tout en cultivant une certaine modestie vis-à-vis de leur œuvre. Certes, Coalesce connaît un excellent succès d’estime mais les nombreux problèmes passés du groupe ont compromis l’idée d’en vivre pour ses membres, d’autant plus dans le registre des musiques gueulardes et complexes. Cela n’a pas empêché les quatre furieux de nous surprendre après la mort annoncée du groupe en 2005, d’abord avec la sortie de Salt And Passage en 2007, un 7" qui confirmera brillamment le retour du combo et précédera une autre surprise d’envergure en forme d'album complet paru en 2009, Ox - suivi du OxEP cinq mois plus tard - auquel ces lignes vont rendre honneur.

On savait déjà que le son de Coalesce était unique, avec Ox on en a le plus bel exemple. La réédition du fantastique album de reprises du Zeppelin (There Is Nothing New Under The Sun) a peut-être influencé certaines parties de ce dernier bébé mêlant toujours hardcore incisif, metal lourd et concassage rythmique puissant (The Plot Against My Love), mais pas que. Coalesce a décidé de se poser un peu, de réfléchir davantage aux arrangements et à l’intégration de quelques respirations bienvenues, placées entre deux assauts de brutalité portés par la voix d’un Sean Ingram plus en forme que jamais. Des phases et interludes bluesy cradingues, acoustiques, folk filmique viennent donc s’incruster ici et là (Wild Ox Moan, Where Satires Sour, We Have Lost Our Will). Malgré tous ces éléments détendus du slip, la bile se déverse continuellement sur le reste des compositions. Le meilleur de Coalesce y est retranscrit, augmenté d’un son encore plus gras mais aussi d’une vive subtilité dans les nombreuses cassures et autres effets de Satan, comme sur l’épique The Purveyor Of Novelty And Nonsense ou l’intense et crispé In My Wake, For My Own. La suite nous plonge encore plus loin dans les abîmes d’un groove malsain et jouissif, flamboyant et surprenant, à l’image des deux morceaux de clôture : Dead Is Dead et son passage à la Ennio Morricone bien senti précédant There Is A Word Hidden In The Ground et ses chœurs pouvant évoquer The Chariot.

Les quatorze titres de Ox démontrent avec classe le caractère essentiel et inédit de la musique de Coalesce, une créature organique polymorphe qui ne dort jamais, qui se renouvèle constamment tout en prenant soin de conserver une intégrité certaine. Un putain de gros disque en téflon armé dont l’écoute doit se faire d’un bloc et multiple pour être bien assimilé. Indispensable évidemment.

A écouter : d'un bloc, plein de fois.
16 / 20
2 commentaires (16.25/20).

Salt And Passage ( 2007 )

Histoire de dépoussiérer les amplis, de retendre des cordes et de retrouver les marques, Coalesce brise la glace avec ce 7 pouces de deux morceaux intitulé Salt And Passage : Une remise en jambe qui à juste titre hérissera les poils des amateurs du combo, nostalgiques de ne pas avoir pu y trouver de substitut depuis 1999 (déjà) mis à part peut être les coups d'éclats des excellents Burnt By The Sun ou le retour de Starkweather.

Faites place ! Les gars de Kansas City sont remontés à bloc et prouvent en 5 minutes qu'ils n'ont rien perdu de leur pugnacité et surtout de leur inspiration. En deux titres comme deux parpaings expédiés à l’aine, les gaziers enchainent davantage de plans qu'à peu près n'importe quel groupe hardcore ne saura en trouver dans toute sa courte existence. Les mâchoires tendues  en avant, la colère pendue aux lèvres, Sean Ingram mène toujours la troupe de son chant haineux et bourru. Un chant qui fuse sur des structures alambiquées mais qui marquent immédiatement les esprits, la faute à cette assise rythmique très punk ("I Am This") et à ces guitares qui savent trouver la mélodie, comme le chaos lorsque les riffs s'assimilent à des cris de douleur. "Son of son of Man" ne laisse subsister aucun doute, nous y sommes en plein dedans, dans le pur (et dur) alliage Coalesce, à la fois punk hardcore et metal, complexe et direct, groovy et écrasant. Le tout est servi par un son totalement démentiel, sans artifice et sans effet, brut dans les molaires, que le groupe a eu la bonne idée de mettre en valeur par la parution d'une édition audiophile à la galette alourdie.

Sorti sur Second Nature Recordings et Crash And Bang dans une magnifique pochette gatefold, il serait presque inconvenant de se priver contre une poignée d'€ de cette nouvelle impulsion donnée à la véritable entité que constitue Coalesce. Seul inconvénient, le risque non négligeable de se ronger les doigts jusqu'à l'os en attendant la suite. Vous voilà prévenus !

A écouter : Les 2 faces