Closet Witch

Powerviolence

États-Unis

Chiaroscuro

2023
Type : Album (LP)
Tracklist
01. Intro
02. Constantly Problematic
03. Haunting
04. And Releasing
05. My Words Are Scared
06. Infinite Imbalance
07. You, Me&My Venus In Decay
08. Arlington Cemetery
09. Well Fed Machine
10. We Met On The Park Boundary Trail
11. Funeral Flowers
12. To The Cauldron

Chronique

par Euka

Il aura fallu deux ans depuis Melification pour enfin voir ce nouveau LP de Closet WitchChiaroscuro. Il m’aura fallu moins de vingt minutes pour me prendre un mur de plein front. L’éponyme de 2019 m’avait déjà fait perdre quelques neurones, mais j’ai rapidement l’impression que Chiaroscuro enfonce le clou d’un coup net : plus condensé, plus suffocant, plus, toujours plus avec en sus des participations de musiciens de Wanderer ou encore Full of Hell.

Chiaroscuro, soit « clair-obscur », n’a pourtant qu’un bref instant de luminosité sur tout son fil. Sur le reste, il n’est qu’amas malmené de sons et cris stridents : « My Words Are Sacred », « We Met On The Park Boundary Trail », … Dès l’intro, qui s’apparente à une courte tension amorçant le départ dans les starting blocs de « Constantly Problematic », on perçoit un gap sonore notamment dans la prod de cet opus, avec pourtant la même sensibilité d’un « Rule By Bacon ».
Les titres sont raccourcis, condensant et écrasant la musique du quatuor, qui oscille toujours entre Grindcore et Powerviolence, à la manière de Fluoride ou des premiers Cloud Rat : jeu de batterie épileptique (« Haunting », « My Words Are Sacred »), riffing digne d’un maelström (« And Releasing ») et une voix qui n’articule que pour te cracher au visage (« You, Me And Venus In Decay »). L’apport des quelques guests (Frankie Furillo de The Central, Dylan Walker de Full of Hell, Stu Cline formerly de Ice Hockey et Dan Lee de Wanderer) ajoute un niveau supplémentaire dans le raz de marée, jusqu’au pic de « To the Cauldron ».

J’y retrouve ce que j’aime énormément dans l’éponyme de 2018, et plus globalement dans ce groupe : une sensation d’être aspiré, de tomber dans une puit sans fond, tout en gardant une lisibilité claire (« To the Cauldron »).
Concernant l’artwork, la figurine féminine précédente se mue, renait entourée de papillons et difficile de ne pas voir une sorte de renaissance funéraire par moment, qui se termine via « Outro » et ses choeurs lointains. Pour autant, les paroles s’orientent vers des traumas intérieurs (« Arlington Cemetery », « And Releasing » ou « We Met on the Park Boundary Trail », qui évoquent des abus / violences) et Chiaroscuro semble un exutoire à une douleur intérieure qui se fait fil conducteur, délaissant en apparence les thèmes de « Hospital Violence » et « Great River Medical Center » même si on parle toujours d’une forme de violence.
« I need her to tell me i'll be alright, i'll get by / I've reached to her, my mother, my crone...I need the nurture, the light / Warmth and the knowledge, NEED her to tell me I'll be alright, I'll get by. » - « Under the Cauldron »
Difficile donc pour moi d’y déceler une faille, un moment de faiblesse, puisque Chiaroscuro n’est que cela : la fureur de la musique contrebalance avec le malaise qui se créée en prenant les paroles.

Tonnerre de Brest comme diraient certains, ce Chiaroscuro poutre de sa première à sa dernière seconde. Ca fait mal, c’est un flot ininterrompu de violence cathartique, avec moins de 20 minutes de plongée en apnée dont le seul temps mort est quand le disque se termine. Venez jeter une oreille si le mix Grindcore / Powerviolence vous parle.

16

A écouter : 1

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