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Biographie

Closet Witch

Né dans l'Iowa, Closet Witch prend forme autour de Mollie, Alex, Cory et Royce, officiant dans un mix entre Hardcore, Powerviolence et Grindcore. En 2014, une première démo sort, suivie par plusieurs EPs et splits (avec Euth ou National Hero) avant un premier LP annoncé pour fin 2017.

Chiaroscuro ( 2023 )

Il aura fallu deux ans depuis Melification pour enfin voir ce nouveau LP de Closet WitchChiaroscuro. Il m’aura fallu moins de vingt minutes pour me prendre un mur de plein front. L’éponyme de 2019 m’avait déjà fait perdre quelques neurones, mais j’ai rapidement l’impression que Chiaroscuro enfonce le clou d’un coup net : plus condensé, plus suffocant, plus, toujours plus avec en sus des participations de musiciens de Wanderer ou encore Full of Hell.

Chiaroscuro, soit « clair-obscur », n’a pourtant qu’un bref instant de luminosité sur tout son fil. Sur le reste, il n’est qu’amas malmené de sons et cris stridents : « My Words Are Sacred », « We Met On The Park Boundary Trail », … Dès l’intro, qui s’apparente à une courte tension amorçant le départ dans les starting blocs de « Constantly Problematic », on perçoit un gap sonore notamment dans la prod de cet opus, avec pourtant la même sensibilité d’un « Rule By Bacon ».
Les titres sont raccourcis, condensant et écrasant la musique du quatuor, qui oscille toujours entre Grindcore et Powerviolence, à la manière de Fluoride ou des premiers Cloud Rat : jeu de batterie épileptique (« Haunting », « My Words Are Sacred »), riffing digne d’un maelström (« And Releasing ») et une voix qui n’articule que pour te cracher au visage (« You, Me And Venus In Decay »). L’apport des quelques guests (Frankie Furillo de The Central, Dylan Walker de Full of Hell, Stu Cline formerly de Ice Hockey et Dan Lee de Wanderer) ajoute un niveau supplémentaire dans le raz de marée, jusqu’au pic de « To the Cauldron ».

J’y retrouve ce que j’aime énormément dans l’éponyme de 2018, et plus globalement dans ce groupe : une sensation d’être aspiré, de tomber dans une puit sans fond, tout en gardant une lisibilité claire (« To the Cauldron »).
Concernant l’artwork, la figurine féminine précédente se mue, renait entourée de papillons et difficile de ne pas voir une sorte de renaissance funéraire par moment, qui se termine via « Outro » et ses choeurs lointains. Pour autant, les paroles s’orientent vers des traumas intérieurs (« Arlington Cemetery », « And Releasing » ou « We Met on the Park Boundary Trail », qui évoquent des abus / violences) et Chiaroscuro semble un exutoire à une douleur intérieure qui se fait fil conducteur, délaissant en apparence les thèmes de « Hospital Violence » et « Great River Medical Center » même si on parle toujours d’une forme de violence.
« I need her to tell me i'll be alright, i'll get by / I've reached to her, my mother, my crone...I need the nurture, the light / Warmth and the knowledge, NEED her to tell me I'll be alright, I'll get by. » - « Under the Cauldron »
Difficile donc pour moi d’y déceler une faille, un moment de faiblesse, puisque Chiaroscuro n’est que cela : la fureur de la musique contrebalance avec le malaise qui se créée en prenant les paroles.

Tonnerre de Brest comme diraient certains, ce Chiaroscuro poutre de sa première à sa dernière seconde. Ca fait mal, c’est un flot ininterrompu de violence cathartique, avec moins de 20 minutes de plongée en apnée dont le seul temps mort est quand le disque se termine. Venez jeter une oreille si le mix Grindcore / Powerviolence vous parle.

Mellification ( 2021 )

Closet Witch se décide à faire patienter en attendant son futur album en proposant un EP, Mellification, contenant deux titres issus de la même session d’enregistrement. En gros, si le combo arrive à maintenir la qualité des sorties précédentes avec les morceaux considérés comme les plus faibles ou hétérogènes avec le reste de la future sortie, c’est pari réussi.

Lâchez les chiens, sur Mellification, Closet Witch ressort les crocs et chope à la gorge. Si le nom de l’opus ne semble pas en rapport à première vue avec les titres (puisqu’il s’agit du principe d’élaboration du miel par les abeilles), il bourdonne néanmoins comme un bruit sourd, strident. De l’intro limite Sludge de « June 11th, 2006 » qui repart à moitié en une série de coups rapides des plus classiques aux éructations proches de Fluoride sur « Dogs Running », presque médicinal&cathartique sur certains passages hurlés en boucle, Closet Witch ne fait aucune concession. Tout est extreme, à la fois dans l’imagerie utilisée (le clip dévoilé le jour de sortie, l’artwork ultra sombre créé par le guitariste, qui succède à ceux de Sasha Shilbtack Cole de Malevich) ou les textes (« June 11th, 2006 » semble faire le lien avec un décès tandis que « Dogs Running » pourrait faire écho aux actualités de Trump avant la passation).
Extreme music for extreme people prend ici un sens clair, bien plus que le côté cru initial.

Il n’en faut pas plus pour me donner envie de replonger dans les méandres de la discographie de Closet Witch en attendant le prochain album. Les deux compos de Mellification augurent un bon disque, avec un groupe possédé comme à ses débuts.

15 / 20
1 commentaire (15/20).
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Closet Witch ( 2018 )

Avec toute la patience possible, on aura pu attendre ce premier LP de Closet Witch. Entre les différents singles et splits, le combo faisait preuve d’une justesse de composition qui donnait quelques frissons de plaisir. Après quelques avants-gouts avec « Rule By Bacon » et « Moonstomp », il était confirmé que Closet Witch ne ralentirait par le rythme de ses morceaux.

Cassons le suspens, cet opus part à tout vitesse et met à genoux ceux qui peinaient déjà à finir les splits précédents. Via une démonstration de force sur certains titres en allant au plus direct (« Spell of Giddiness » ou « Your Grace »), Closet Witch n’en oublie pas pour autant de faire durer le plaisir avec deux titres dépassant les 3 minutes (« Rule By Bacon » et « Lost and Unide »), mais ne baisse jamais son tempo. Véritable bulle de violence sonore, étouffante, le disque se met à la croisée du Hardcore (pensez au récent Sick Shit), du Grindcore mais aussi de la Powerviolence (« Personal Machu ») et semble avoir affiné certaines sonorités comme sur « Great River Medical Center » qui se voit amputer de son intro et gagne en précision ce qu’il perd en claustrophobie.

A noter certains passages, comme « Daylillies » ou le chant capte toute l’attention et rappelle un peu les français de Boom, mais aussi la fureur de SeeYouSpaceCowboy.gif from god ou Cloud Rat. Chaotique, le disque est pourtant construit et réfléchi, et bénéficie pour le coup d’une production qui est bien meilleure que les sorties précédentes et permet à certains passages de gonfler le torse (« Eyelids Of Horus » ou le titre de cloture, qui s’étale sur la longueur après avoir pris un rapide élan).
Noyant l’auditeur sous une succession de morceaux, ce LP prend parfois des allures de cacophonie (« Rule By Bacon ») mais jamais plus de quelques secondes, cassant parfois son rythme pour repasser sur une structure presque saccadée (« Your Grace »).

Ce premier opus tient sur la longueur, même si on sent que Closet Witch fait meilleur effet sur des formats courts. Néanmoins, il faut reconnaitre que l’album fait preuve d’une furie sonore presque bruitiste sur certains titres. Franchement, cet éponyme a suffisamment d’intérêt pour passer facilement les années.

A écouter : Daylillies - Rule By Bacon - Your Grace