Il suffira de quelque seconde à n’importe quel auditeur pour savoir s'il fera partie du camp des détracteurs ou des adorateurs de Clap Your Hands Say Yeah. En effet, le chant de Alec Ounsworth débutant à peine 10 secondes après le début du CD vous serez vite fixés. Car CYHSY (pardonnez ma fainéantise) fait partie de ce genre de groupe pour lequel il est primordial d’accrocher au chant sous peine de subir une torture, et également le genre de groupe pour lequel il est difficile d’avoir un avis neutre.
Et c’est vrai qu’elle est spéciale cette voix, pour ceux ayant suivis les chroniques du site on rappellera les trop peu connus The Unicorns, les voix sont en effet extrêmement semblables. Stridente, informe, anti-mélodique, cette voix à tout pour insupporter et pourtant… c’est grâce à elle que l’on est emballé, cette voix est l’écrin parfait pour la musique (ou serais-ce l’inverse ?) qui elle varie du minimaliste à l’extrêmement travaillé. Cette dissemblance sera d’ailleurs parfois contraire, le chant se faisant plus accessible et la musique prenant des temps minimaliste au possible, l’envie de catégoriser CYHSY dans le lo-fi est alors forte mais le groupe n’est pas du genre à se laisse estampiller sans se débattre.
En effet sur les 12 titres de ce premier album CYHSY s’amusera à nous balader d’influence en influence, les amateurs de son 80’s citeront bien volontiers Talking Heads, d’autres parleront des Pixies, voir même Radiohead (oui j’ose) ; mais la meilleure reste l’écoute car CYHSY apporte un vent de fraîcheur dans un rock qui ne cesse de renaître de ses cendres, et donc cet album est difficilement descriptible.
L’album regorge de perles et l’écoute d’un titre en particulier serait forcément mal choisie, on s’abstiendra donc, vous pourrez à la fin de cette chronique vous donner une idée sur quelques titres grâce à de salvateurs (pour un chroniqueur) MP3.
Clap Your Hands Say Yeah est annoncé depuis quelques mois comme la nouvelle sensation, les critiques ne se sont pas, pour une fois, trompés et ce premier album annonce un groupe à l’avenir prometteur si il continue dans la voie du décalage qu’il affectionne sur ce premier effort. On en redemande.
A écouter : En entier