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Biographie

Chuck Ragan

Le chapitre Hot Water Music définitivement clos, Chuck Ragan se lance en solitaire accompagné de sa guitare, de son harmonica et de sa voix rocailleuse. Après un premier album live début 2007 laissant entrevoir un potentiel de songwritter non négligeable soutenue par une énergie définitivement punk rock, Chuck Ragan passe rapidement le cap de l'album studio la même année avec Feast or Famine sur Side One Dummy Records.

Chronique

12 / 20
1 commentaire (15/20).
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Feast or Famine ( 2007 )

Il va de soit que la voix rocailleuse et porteuse de vécu de Chuck Ragan était un attrait fondamental de Hot Water Music. Pour ceux n'ayant pas encore digéré la disparition du combo de Gainesville et n'étant pas totalement convaincu par les efforts de The Draft, il ne restait de l'espoir que dans les cordes (vocales et de guitare) de Chuck.
Justement, il se trouve que lorsque Chuck ne part pas à la pêche, il compose des morceaux acoustiques. Paisiblement et après une passe chez No Idea, le gaillard sort son deuxième album sur Side One Dummy. Enfin, son premier album studio, car Loz Feliz, sorti il y a très peu de temps, est un enregistrement live. Un premier disque dont certains titres comme "The Boat" démontraient la capacité de Chuck Ragan à mêler une énergie résolument punk avec un indie rock rustique teinté de folk.

Après ce premier jet prometteur, la déception portée par ce Feast or Famine est d'autant plus grande. Avec une tracklist à peine remaniée (mais à vrai dire, ce n'est pas là où le bas blesse), ce premier véritable album souffre d'un anachronisme paralysant sur une bonne moitié de ses morceaux. Tout ne commence pourtant pas si mal avec en ouverture l'imparable "The Boat", LE tube inusable de Chuck qui m'avait déjà fait forte impression sur Loz Feliz, et qui ici, malgré des arrangements lui faisant perdre un peu de mordant, reste excellent. On y retrouve toute la sensibilité des cordes vocales de l'ancien porte parole de Hot Water Music portée par un esprit apaisé mais toujours punk dans le fond. Même combat pour le très indie rock "For Broken Ears", qui avec son refrain entêtant, introduit l'harmonica d'une belle manière.
A partir de là, Chuck tourne la tête et s'emballe dans un registre bien différent faisant la part belle à une country aussi agile qu'un vieux canasson boiteux et sentant l'Amérique profonde à plein nez. Si on imagine parfaitement bien que Chuck le passionné prend plaisir à pousser la chansonnette, ceux qui ne sont pas attirés par la musique de Cow-boy des Appalaches vont quant à eux s'amuser via la touche "next track" à chercher un peu d'air entre 2 lignes d'harmonica pas vomitives mais presque.

Même si sur la fin, "Symmetry" et "The Grove" semblent retrouver la voix d'une inspiration rampante, Feast or Famine, n'en reste pas moins un disque inégal où se côtoient une originalité et une émotion noyées par une facilité difficilement compréhensible. Un passage par la case EP n'aurait pas été du luxe.

A écouter : The Boat - For Broken Ears - The Grove