Chris Cornell
Pop Rock
Higher Truth
1) Nearly forgot my broken heart
2) Dead wishes
3) Worried moon
4) Before we disappear
5) Through the window
6) Josephine
7) Murderer of blue skies
8) Higher truth
9) Let your eyes wander
10) Only these words
11) Circling
12) Our time in the universe
Chronique
Partons d'un constat avant d'aller plus loin, Chris Cornell a 50 ans. Difficile de lui demander de nous refaire de la musique comme Audioslave ou à plus forte raison comme Soundgarden. Higher Truth est donc son cinquième album solo et autant le dire tout de suite, c'est un disque original et marquant.
Cet opus presque totalement acoustique, c'est la première chose à signaler, est en effet assez homogène en qualité et nous offre de bonnes voire très bonnes chansons. Plus non négligeable, les paroles sont très belles, reflet d'un homme blessé par la vie. L'amour et la rupture y tiennent une place prépondérante avec notamment Nearly Forgot My Broken Heart, le single et la première piste du disque. Chris Cornell y chante le désamour avec le talent qu'on lui connaît. C'est donc la première pierre d'un album sensible comme en témoigne Dead Wishes où le chanteur expose ses fêlures. Il est encore question de rupture et de comment rester amis avec Worried Moon, nantie d'un refrain plein de feeling et d'arrangements très réussis à l'image de ce petit solo d'harmonica.
Higher Truth est ainsi tout entier construit sur de belles orchestrations. Chris Cornell y pose sa voix chaleureuse, avec son joli vibrato et ce timbre reconnaissable entre tous. Through The Window est probablement l'une des chansons qui montrent le mieux le coeur doux-amer du disque, mais on peut en dire autant de la très touchante Let Your Eyes Wonder. Josephine est au contraire une pure chanson d'amour, sorte de moment de légèreté et de rêverie, dédiée à sa compagne VIcki. Cornell nous gratifie par ailleurs d'un hymne avec la chanson Higher Truth. Preuve que tout n'est pas que mélancolie sur ce disque, Only These Words est une ritournelle entraînante. La complainte du mal aimé Circling pique comme une rose et touche encore au cœur. Enfin les cordes font l'originalité de Our Time In The Universe, mais c'est son refrain magnifique qui nous emporte.
Il serait par ailleurs dommage de ne rien dire des pistes bonus de la version deluxe du disque. Le lancinant blues Bend In The Road et son refrain désenchanté "Just put a bend in the road I’m growing tired of straight lines". Wrong Side est une autre superbe complainte, évoquant par instants une route désertique, lieu d'errance pour Chris Cornell. Misery Chain est une autre ballade typique du chanteur qui ne démérite pas en qualité. Enfin la version remixée de Our Time In The Universe se dote d'une basse groovy et de percussions un peu plus présentes, sans égaler l'originale.
Higher Truth est donc une réussite pour Chris Cornell qui chante toujours merveilleusement bien, et qui nous offre un album à la fois doux et amer, triste et enjoué, mais toujours profondément humain.
La chronique résume bien l'album, la guitare acoustique est dominante, des ballades à foison, petit bémol pour les titres "pop" et sophistiqués qui sont en dessous des morceaux acoustiques... mais chaque album de Chris Cornell est unique et arrive à nous surprendre à sa manière, en bref, bonne surprise !