Chasing Paperboy
Emo Punk

Split EP w/ Mikey Randall
Chronique
Nouvelle sortie Truffle Shuffle Records, deuxième série de split-cds, réunissant cette fois-ci les niçois de Chasing Paperboy, et les toulonais de Mikey Randall. Le split - à l'artwork sobre - permet à deux groupes de partager un bout de rondelle ensemble, histoire de marquer une époque et de limiter les frais inhérents à la sortie d'un disque. Dans le cas présent, cela permet aussi à deux groupes qui s'apprécient beaucoup humainement d'enregistrer une poignée de titres, après avoir sorti des Eps remarqués, et avant de bosser sur un format plus long.
Chasing Paperboy ouvre le bal avec le mélancolique "Stucked In The Politics", dans la veine de leur précédent disque Always Troubles But Different Stories : deux guitares qui se complètent parfaitement, à base d'arpèges, de mélodies qui s'entrecroisent, d'un basse batterie précis et percutant, d'une voix atypique et d'une énergie débordante. Les trois autres titres seraient plus à rapprocher de leur première démo 2 titres, plus punk-rock qu'emo pop, avec des refrains qui restent facilement en tête, des ponts inventifs, et l'ajout de quelques arrangements sympathiques (clavier sur "Should I Go Far ?", solo héroïque sur "Wake Up"). Ils concluent leur participation avec le tube "Need To Go On", qui a la particularité d'être joué à la batterie par Rémi Mayot (trombone / chant chez Freygolo, ingénieur du son Snapcut Studio, et batteur intérimaire chez Chasing Paperboy), qui s'est également occupé de l'enregistrement des 4 titres.
On pourra seulement leur reprocher des chansons un peu longues, un accent parfois perfectible et des chœurs qui manquent un peu. On ne retiendra cependant que le meilleur : un chouette mélange de punk rock mélo et d'emorock à la française, une progression évidente au niveau de la voix, et un premier album qui s'annonce plus que prometteur !
Mikey Randall prennent le relais, dans un registre plus sombre et écorché. Le son colle super bien aux ambiances dégagées par leur punk rock (titres enregistrés par eux-mêmes, excepté la batterie par Rémi M. au Snapcut Studio). Les premières notes me font directement penser à un accouplement entre les catalans de Gas Drummers, les floridiens de Hot Water Music et les regrettés Second Rate et Me Myself And I. On baigne en plein dans le punk rock couillu et gorgé de mélodies inspirés, vous l'aurez compris. La voix sent le whisky frelaté à plein nez, les choeurs sont superbement posés, et la musique du quatuor toulonnais transpire l'émotion, que ce soit via des titres énergiques ("Wreck In My Hand" et "Competition For Life"), ou plus mid-tempo ("Our Own Grave" et "Alcohol"). Côté points négatifs, la section rythmique est un peu monotone et on sent que leur songwriting peut encore gagner en personnalité.
Ce split est donc la marque d'une progression évidente pour les deux quatuors du Sud, s'affichant véritablement comme la relève emo-punk française. Encore quelques défauts à gommer, quelques kilomètres à enquiller, et ils seront mûrs pour nous pondre un premier album dont vous entendrez parler !