Chaos Is ...
Screamo
Split avec Fuck, Wolves!
Chronique
De la première Demo 7 titres de Chaos Is ..., on avait retenu en dépit d’une batterie un peu rêche et d’un chant perfectible, de belles promesses d’avenir, incarnées dans une instantanéité nue faite de paroles sommaires/répétées et de riffs lancinants qui plaçaient les alsaciens entre les premiers Envy et l'early The Spirit Of Versailles. 3 années auront permis aux potentialités de devenir des convictions. Chaos Is est bel et bien un groupe avec lequel il faut compter. Ses 5 nouvelles tracks entremêlent les voix/cris, varient les rythmes, laissent parler la colère, sans jamais perdre en efficacité. Mêlant pour la sorte le traditionnel savoir-faire hexagonal en la matière (Daitro, Belle Epoque, Gameness) à un rockin’ screamo vénéneux, le quintet ne s’enlise jamais et démontre une vraie émotion ("Ce que souffrir veut dire", "Ma faiblesse"), tant dans le maniement des instruments que dans l’expression vocale (par l’intermédiaire de textes bien écrits tantôt en français tantôt en anglais). Mention spéciale dans le genre à "When you wake up", furieusement articulé autour d’un tempo en clap-clap et d’une dénonciation de l’aliénation du travail et conclut par un sample du film Cashback et un finish guitares tombantes/chœurs en a capella, qui n’est pas sans rappeler Isaïah ou Bokanovsky dans l’amplitude.
A côté de ce quasi sans faute des frenchies, Fuck, Wolves ! traine légèrement la patte. Non pas que la production des allemands soient inaudible, mais plutôt parce que, disons le tout de go, le groupe ne fait pas preuve d’une originalité débordante. Héritier du début de la décennie germanique lorsque Yage, Tristan Tzara, Danse Macabre et Kill.Kim.Novak/Andorra Atkins) faisaient la loi de l'autre côté du Rhin, il laisse entendre un screamo sale, chargé en noirceur, entrecoupé de moments "traurig", mais qui n’apporte pas grand-chose de nouveau à la discipline. Quelques passages fins font toutefois leurs petits effets (intro de "Betonbunke"r) et l’aspect désespéré de certains arpèges tancés par un punk grave établit un intéressant contraste ("22101987"), mais c’est trop peu pour marquer considérablement l’esprit.
Alors quoi ? Alors il faut acheter ce disque parce son vinyle est une magnifique pièce, qu’il sort via une collaboration de dix labels DIY, qu’il fleure bon le punk/screamo des bas-fonds et que surtout, surtout il amène la confirmation que Chaos Is, c’est costaud.
En écoute sur myspace ici pour Chaos Is et ici pour Fuck, Wolves !
En commande chez Still Leben (DE), Dingleberry (DE), Ape Must not Kill (CH), L’Oeil du Tigre (CA), Orchidscent (FR), Dream Comes True (Fr), Emotionally unstable Records (FR), Impure Muzik (FR), Monkey Cookie (FR) et Saddest Song (FR).