Chalk Talk
Indie - Emo

The Food Chain
Chronique
On pourrait un jour exiger de nous-mêmes un texte qui devrait justifier de ce qui nous unit à Metalorgie. Je veux dire : l’équipe autant que les lecteurs, car Metalorgie est un tout. En écoutant Chalk Talk, je pense à cette substance commune.
Il y a ce vinyle dans mes mains. Edité par le label indépendant L’Oeil du Tigre. Qui me vient du Canada. Un vinyle avec à l’intérieur des dessins, qui fleure bon le DIY. Au-dessus est inscrit à la main 238/500. Il ne s’agit pas d’un objet parmi tant d’autre. Il s’agit du 238e. Il est marqué. Il est unique. Et c’est peut-être là que provient notre convergence. En inscrivant ce petit numéro, Chalk Talk et L’Oeil du Tigre ne font pas la sourde oreille aux critiques marxistes et situationnistes de l’économie marchande. Ils permettent ainsi de se révolter contre la dématérialisation de l’œuvre, la marchandisation à outrance du bien humain et l’océan-consommation qui noie le quotidien. Par là, il semble faire écho aux mots de Vaneigem, Marcuse, Baudrillart et Debord. Ils se lient les mains avec et ils récusent par la même la "survie, qui est la vie réduit au consommable". Ils libèrent un espace réel où le vivant retrouve sa place dans le rapport inter-individuel.
Metalorgie, c’est peut-être ça. L’attachement à ces petites choses. A ces petits riens qui font tout. Avec en filigrane un refus ; le refus de dire "ce n’est que de la musique".
Chalk Talk porte si bien ce message avec lui. Ce sens si précieux qui redonne le titre d'art à la musique. 4 titres sur deux faces, qui en deviennent 8 avec le code download auquel nous donne gratuitement accès l’achat du vinyle. Une musique d’une fraicheur sans pareille, inventive, vivifiante et bourrée d’idées. Entre l’indie math’ et la pop déstructurée. Percée de cris arrachés et de rais lumineux choppé à l’emo-sunny, de "houhous" à la Teenage Cool Kid, de guitares grésillantes, de son live et de notes explosives. Tellement frais. Tellement vrai. Une petite merveille.