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Biographie
Formé à Denver, Colorado à la fin des années 90, Cephalic Carnage fut dès sa formation un moyen pour ses membres de briser les barrières musicales par le biais d’une brutalité et d’une diversité jusque là rarement atteintes. En 1998, le groupe sort son premier album, Conforming The Abnormality et rejoint peu après l’écurie Relapse Records. Un an plus tard sort le monstre de brutalité Exploiting Dysfunction En 2002, après de conséquentes tournées, le groupe remet le couvert avec Lucid Interval, qui continue de surprendre les fans. Doom, Grind, Hardcore Chaotique, Brutal Black Metal… quasiment tous les aspects possibles de la musique extrême sont désormais couverts pas le groupe. Avec un Anomalies à l’approche plus moderne sorti en 2005, Cephalic Carnage fait de nouveau très forte impression dans la sphere Metal. L’album est alors qualifié de "progressif et pulvérisant" par le magazine Revolver. En 2007, le groupe nous revient avec Xenosapien, et se montre alors sous un jour plus accessible et aéré que par le passé. L’album est de nouveau un succès.
Si Xenosapien nous avait laissé entrevoir une nouvelle facette de leur talent, avec ses sonorités plus variées qu'à l'accoutumée, le sixième album du combo "Rocky Mountain Hydro Grind" américain semble confirmer le tournant musical que nos alchimistes du grind semblent avoir pris. Si bien évidemment certains morceaux sont là pour rappeler que Cephalic Carnage est un groupe de grind (Pure Horses, P.G.A.D), certains déploreront l'absence de continuité dans cette démarche et pesteront contre l'ensemble de ce nouvel album aux sonorités étranges. L'album oscille, dangereusement les oiseaux de mauvaise augure diront, entre un grind hardcore peu inspiré et des passages death/doom, force est de l'admettre, de très bonne facture. Ils avaient annoncés Xenosapien comme leur album le plus varié et le plus abouti, ils reviennent donc avec un album encore plus varié, et encore plus travaillé, qui va très certainement décevoir les fans les plus hardcore de la première heure. On est très loin de l'époque Lucid Interval / Exploiting Dysfunction qui marquait leur apogée grind.
Qu'en est il donc de ce nouveau son ? Evolution musicale ? Marre de l'étiquette grind ? Ou bien auraient ils pris la grosse tête ? Un peu des trois. Un nouveau son marqué par des passages death qui s'accomodent très bien à leur grind des familles, des sonorités à la limite de l'épilepsie et qui ferait sourir le compositeur de la musique de Mario Bross (Abraxas of filth), des mélodies et des solos de gratte inspirés (à replacer dans le contexte, quand je dis mélodie ça veut dire une succession de plus de 10 notes hein, ça reste du bourrin) sur A king and a thief qui s'enchainent à merveille avec des passages blast/riff déstructurés plus classiques, des passages atmosphériques au synthé et même des éléments empruntés au jazz (Repangaea) sans oublier bien sûr les blasts hallucinants signés John Merryman le monstre, qui ont fait les beaux jours et la renommée du groupe, voilà le programme osé du quintet de Denver. Les petits gars du colorado se sont bien amusés avec leur nouveau joujou, et ça se sent. Après tout pourquoi vouloir s'évertuer à sortir un énième album de grind chiant à mourir alors qu'ils ont le talent musical requis pour nous en mettre plein la tronche avec brio et originalité.
L'atmosphère générale de l'album est plus sombre, plus oppressante qu'à l'accoutumée, les riffs plus lourds, et les morceaux comme Dimensional Modulation Transmogra, Ohrwurm ou Repangea nous feraient presque oublier l'étiquette "frapadingue" qui leur colle à la peau depuis leur début. Moins de chansons "parodiques" (reste tout de même Rapped by an orb et Pure horses), des paroles reprenant des thèmes chers à la formation comme la guerre, les nouvelles technologies et autres robots géants débiles agencées sous formes de petites histoires, qu'on aimerait voir avec plaisir posées sur planches de comics ou BD tellement ça pourrait être fendard, et même des allusions à Chtulu et l'univers de Lovecraft dans Abraxas of Filth et son cauchemar inquiétant.
Le niveau de jeu quant à lui reste très élevé, pas de doute, ces ricains ne sont pas manchots, et sont techniquement bien au dessus de la moyenne musicale de la plupart des formations grind, on reste étourdi par des morceaux comme Ohrwurm où les breaks chaotiques et les grooves inspirés s'enchainent avec brio.
Finalement, le seul point noir est le manque de cohérence des morceaux de l'album. Parfois sombres, parfois légers, parfois insignifiants, on ne sait plus très bien ce qu'on écoute à force.
On retiendra donc au final de cet album les passages doom/death très bien éxécutés, les variations de styles et une certaine volonté de saupoudrer leur grind d'arrangements complexes et touchants (Repangea est sans conteste une perle au milieu de toute cette violence, s'apparentant presque à un morceau que Baroness pourrait avoir à son répertoire), une approche différente de leur musique qui inscrit désormais Cephalic Carnage comme un groupe ayant su faire la part des choses et sortir (un peu) des carcans grind/hardcore. Osé, c'est l'adjectif le plus représentatif de cet album, dans lequel ils n'ont pas eu peur de mettre toute leur personalité, et qui décevra leurs premiers fans mais ravira les amateurs de sonorités torturées et originales.
Le plus intéressant de leurs albums, la folie en moins...
A écouter : en pr�parant une fondue bourguignone avec un hachoir : Pure horses, Warbots AM, P.G.A.D, au calme pour d�couvrir leur nouveau son : Abraxas of filth, Cordyceps humanis, Repangaea, Ohrwurm
Après avoir approché plus ou moins tous les aspects du metal extrême moderne (Doom, Grind technique et déstructuré…), nos Junkies de Cephalic Carnage nous reviennent avec cet album qui se voudrait selon leurs dires « le plus varié et abouti de leur discographie ».
On a droit au goût frais du changement dès le premier morceau, le très technique « Endless Circle Of Violence », avec son intro nappée de violons larmoyants et son refrain aux faux airs de Mosh part. Le son est à peu de chose près similaire à celui d’Anomalies, à savoir compact, lourd et axé sur l’aspect rentre dedans de la musique de nos savants fous du Grind. Le remplaçant de Josh (Basse et chant) pose sa touche à l’album, avec notamment la très belle ligne mélodique sur le torturé « Touched By An Angel ». Technique certes, le groupe n’en oublie pas pour autant les bonnes vielles tueries Grindcore courtes et efficaces (l’ultra violent « Vaporized »).
Dépaysement et amélioration de ce à quoi le groupe nous a habitué de mieux sont donc au rendez vous sur ce dernier album, tout en nuances, comme en témoigne le très beau « G.lobal O.Verhaul D.evice », véritable perle Doom, qui rappelle « Ontogeny of Behavior » sur Anomalies, où Lenzig s’essaye avec brio au chant clair.
Il est également à noter que, bien qu’appartenant toujours à la frange la plus extrême du Metal moderne, la musique du groupe se révèle sur cet album plus accessible et variée que par le passé, mais sans pour autant s’être dénaturé ou avoir perdu en personnalité. Évolution également au niveau des textes, qui se révèlent plus graves et travaillés que par le passé. De l’apologie de la ganja dominant les textes des précédents albums, on passe à des textes aussi variés qu’une analyse poétique et morbide de la manipulation par la religion « G.lobal O.Verhaul D.evice », un morceau traitant des prêtres pédophiles « Touched By An Angel » ou même de l’influence du regard d’autrui dans notre comportement (ou encore l’idée de manipulation se fait prédominante) avec « Let Them Hate So Long As They Fear ».
Au final, avec ce nouvel album, le groupe a su évoluer et oser nous dévoiler un penchant plus accessible de sa musique, tout en conservant les bases qui lui confèrent toute sa saveur et son originalité.
A écouter : Endless Cycle of Violence ; Vaporized; G.lobal O.Verhaul D.evice
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