Cenesthesie ratisse large. Entre Metal, Hardcore, un zeste de Postcore et une pincée de Deathcore, les bordelais vendent leur musique comme du "metal lunatique". Un peu présomptueux certes, mais il faut l'annoncer, Cenesthesie change de sonorités toutes les minutes. De Sacrifice à Cénesthésie, en passant par Deuil, les musiciens se lâchent et proposent une musique à l'apparence complexe et fouillée. Ne vous attendez pourtant pas au dernier Tomahawk ou Mr Bungle, mais le mix de divers éléments (chant, parties plus agressives côtoyant quelques instants plus planants) rend l'ensemble varié et aéré. On trouvera quelques ressemblances avec 8Control par exemple, sur les parties les plus coléreuses, avec cette même voix gutturale et la lourdeur de la base rythmique. Les passages plus légers sonneront comme du Post-Rock de bonne facture, et le morceau éponyme aura même quelques airs de Nostromo sur Hysteron Proteron.
Mais à trop vouloir en faire, Cenesthesie se noie dans sa propre sueur. Les compos sont calculées et recherchées, mais ne creusent pas assez pour faire ployer la conscience de l'auditeur. Certains passages de Je semblent trop light, alors que les mots indiquent une douleur profonde.
Première Topique s'écoute et brille par son professionalisme. Pas de regrets après plusieurs survols du skeud, Cenesthesie a mis la barre assez haut même si quelques légères fautes de parcours viennent ponctuer cet EP. Si Cenesthesie arrive à peaufiner sa musique encore un peu, le groupe arrivera a vraiment atteindre l'état qu'il porte comme nom...
Définition de Cenesthesie : Impression générale daise ou de malaise, résultant dun ensemble de sensations provenant du corps à lexclusion des données des appareils sensoriels.
A écouter :