Rentrée chargée pour Lacrymal Records qui, en ce dernier trimestre 2006, sort deux productions méridionales pur jus. Après les défunts [dazed] , c'est au tour de Cellscape de passer au révélateur.
Combo noisy à la limite du bruitisme que les toulousains avaient pu découvrir en première partie de Cortez en septembre 2005, on s'attendait donc à une décharge sonique dans la lignée des dernières prestations. Contre toute attente, les premières notes de "Restroom Sunburnt" offrent une sonorité beaucoup moins radicale que prévue. Opérant dans un registre où l'on reconnaîtra la patte de Breach ou même de Refused ("Restroom Sunburnt" ,"Scrawls"), Cellscape s'emploie, par l'utilisation de riffs dissonnants et la voix screamo de David Authié, à donner à sa musique un aspect écorché vif, à l'agressivité mise en relief par quelques accélérations fleurant bon Ministry ("Somewhere Else","Worse") et quelques distorsions dont est friand Alec Empire sans pour autant atteindre sa radicalité ("Backwards").
Cet aspect extrémiste apparaît toutefois atténué par l'utilisation des machines qui, loin d'être envahissantes, impriment à l'album une ambiance mécanique originale.
Un peu à contre-courant de l'album, on notera la présence de l'excellent instru "Lsb", plutôt orienté post hardcore montrant la volonté de Cellscape de n'appartenir à aucune chapelle.
Pourtant, malgré toute la bonne volonté déployée par les cadurciens, l'album ne parvient pas à éviter les écueils inhérents à une première oeuvre. En effet, dans son envie de bien faire, Cellscape éprouve encore certaines difficultés à trouver un juste milieu, tantôt donnant l'impression de céder à la facilité, certains morceaux peinant à évoluer en raison de leur caractère un peu trop linéaire ("216 Lines"), tantôt se compliquant la tâche insérant quelques parties qui au lieu d'enrichir le morceau ne font que l'alourdir (cf. insertion jazzy sur "Somewhere Else").
Bref, en dépit de quelques petits défauts qui, gageons-le, ne tarderont pas à être rapidement gommés en raison du potentiel de Cellscape, cette première fournée autorise tous les espoirs et mérite plus qu'une brève attention. A surveiller.
A écouter : Backwards, Restrrom Sunburnt, Lsb