Cave In
Emorock

Jupiter
1. Jupiter
2. In The Stream of Comerce
3. Big Riff
4. Innuendo and Out the Other
5. Brain Candle
6. Requiem
7. Decay of the Delay
8. New Moon
Chronique
Il fallait s’y résoudre à en parler de celui-là, pas seulement pour rendre hommage à l’un des plus éminents bassistes du milieu Caleb Scofield (Old Man Gloom, Zozobra), disparu beaucoup trop prématurément, mais aussi car il s’agit d’un album charnière pour Cave In. Celui du basculement vers les étoiles proches d’une planète chère à notre modeste président actuel.
Né dans le souffre et le hardcore déglingué typique de la fin des 90’s, le quartet de Boston s’évertuait tout de même à disséminer des élans space-rock sur le précédent long Until Your Heart Stops, accentués sur le EP Creative Eclipses, pleinement concrétisés avec Jupiter ici exposé. Un matériau rare gravitant autour de la géante gazeuse, ne reniant toutefois pas sa Terre natale. Stephen Brodsky ne retient plus son chant clair et tartine le disque de ses vocalises lumineuses, les guitares s’élèvent et se débarrassent progressivement de la crasse, poussées au cul par la basse d’un Scofield toujours présent pour pousser les gueulantes opportunes (le démentiel Big Riff en tête), tandis que la frappe réussit l’exploit de maintenir sa lourdeur tout en intégrant idéalement l’amplitude atmosphérique.
Ainsi Jupiter nous emmène directement surfer sur l’anneau d’astéroïdes, de manière fluide et naturellement plus accessible qu’en 1998, les six cordes s’amusent et conversent à coups d’effets bien sentis pendant que Brodsky étire son rendement vocal au maximum, veillant au grain de la mesure d’In the Stream of Commerce puis du monument Big Riff, alternant douceurs d’arpèges et rythmique massive. La suite promulgue autant d’enchantement généralisé, entre un rock progressif épique sur Innuendo and Out the Other, le bouleversant morceau-fleuve Requiem, aussi intimiste (au début) que grandiloquent (à la fin) jusqu’au délicat et somptueux New Moon final, entrecoupés des instances plus grunge n’ roll de Brain Candle et Decay of the Delay. L’ensemble reste en toute circonstance enveloppé par l’espace infiniment grand, infiniment beau, malgré de minuscules maladresses, perceptibles si on le compare à son successeur Antenna.
Jupiter n’est sans doute pas l’album le plus abouti de Cave In, il marque néanmoins son époque par sa densité incroyable ainsi que la surprise suscitée auprès des premiers amateurs du groupe. Une œuvre incontournable au milieu d’une discographie pas si fournie mais où chaque long format est un concentré de variables absolues, tout aussi incontournables, touchées par la grâce.
Bandcamp Jupiterien.
Une merveille, beaucoup moins accessible que Antenna (plus mainstream mais tres bon) des morceaux plus longs plus prog. Une rythmique extraordinaire au service de guitares aériennes et psychées. Trop méconnu, alors qu'on a là un groupe bourré de talents