Cauldron
Heavy Metal / Speed Metal

In Ruin
01. No Return / In Ruin
02. Empress
03. Burning At Both Ends
04. Hold Your Fire
05. Come Not Here
06. Santa Mira
07. Corridors Of Dust
08. Delusive Serenade
09. Outrance
Chronique
Ces derniers temps, particulièrement au Canada et en Suède, des chevelus en jean slim dépoussièrent avec talent le son du Heavy 80's. Non pas que l'adoration pour la NWOBHM ait jamais totalement cessé mais des formations comme Skull Fist, Enforcer, Axxion ou Striker redonnent un coup de projecteur aux héros eighties et leurs artworks colorés. Une New-New Wave Of Heavy Metal donc ? Peut-être, il est clair en tout cas que Cauldron fait partie de ces jeunes loups prêts à vous faire (re)plonger dans l'âge d'or du Metal Lourd/Rapide.
Quand Cauldron entame les hostilités, la machine à remonter le temps fait effet assez immédiatement avec cette prod' bien dosée en sonorité old-school, un son qui peut sembler imparfait et obsolète au vu des possibilités actuelles mais qui colle parfaitement au genre pratiqué. Les Canadiens te sortent la caisse claire avec juste ce qu'il faut d'écho, des guitares bien amenées, des chœurs qui appuient les refrains mais sans jamais en faire trop. Le trio reste dans une certaine mesure tout au long de In Ruin, un choix qui ne fait pas défaut au combo puisque l'album puise justement toute sa force dans son côté ronronnant et sans démonstration agaçante.
Pour parfaire le tout, la voix de Jason Decay enveloppe l'auditeur de son ton chaud et voilé, terriblement addictif. Le bonhomme ne se donne pas en spectacle avec des montées suraiguës et une tessiture incroyable mais se concentre au contraire sur une octave assez chaude et nostalgique, pouvant rappeler parfois Angel Witch et la (non)-justesse géniale de Manilla Road. Le chant est l'élément clé de ces huit pistes (neuf avec l'instrumentale Delusive Serenade) et transporte son auditeur sans forcer.
Il suffit de lancer No Return/In Ruin pour se faire happer par des mélodies simples et prenantes qui feront pousser la chansonnette après quelques écoutes. Des ajouts très simples comme les quelques notes de guitare clean sur ce titre introductif suffisent à embellir des riffs pourtant pas bien sorciers. Corridors Of Dust marque également les esprits pour son refrain presque mélancolique et le ton plaintif du chanteur. Delusive Serenade de son côté charmera les amateurs de soli et de ballades instrumentales quelque peu larmoyantes. On ne peut d'ailleurs pas taxer Cauldron d'euphoriques, contrairement à certains de leurs camarades sus-cités. In Ruin est de part en part traversé par un petit feeling Doom, plutôt pour le léger spleen qu'il dégage que stylistiquement parlant.
Nos Canadiens n'ont définitivement pas à rougir de s'inspirer de leurs aînés car In Ruin constitue un hommage à la fois maîtrisé et personnel, et surtout rempli de tubes. Rien d'étonnant donc à ce que nos trois compères finissent à l'affiche du Muskelrock 2017, connu pour sa programmation retro et son amour des dinosaures du Metal. All hails Cauldron !